Les mains en l'air

2010

Avec : Valeria Bruni Tedeschi (Cendrine, la mère de Blaise), Linda Doudaeva (Milana), Jules Ritmanic (Blaise), Louna Klanit (Alice), Louka Masset (Ali), Jérémie Yousaf (Claudio), Dramane Sarambounou (Youssef), Hippolyte Girardot (Rodolphe, le frère de Cendrine), Romain Goupil (Luc, le père de Blaise), Malika Doudaeva (La mère de Milana), Hélène Babu (La directrice), Alice Butaud (La maîtresse). 1h30.

22 mars 2067, Milana se souvient de ce qui lui est arrivé, il y a soixante ans...
En 2009, Milana, d'origine tchétchène, est élève en classe de CM2 à Paris. Ses copains, sa bande, ce sont Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n'a pas de papiers, est expulsé alors que sa mère s'est "suicidée" en tentant d'échapper aux policiers.

Puis, c'est au tour de Milana d'être menacée. Cendrine et Luc, les parents de Blaise hébergent Milana. Se sentant toujours en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana...

.Avant d'être un film engagé, Les mains en l'air est d'abord un drame de l'enfance, celui du paradis des vertes amours enfantines. Les premiers gros plans sur les visages de Milana et de Blaise suffisent pour éprouver cet amour discret et éternel qui lie les deux enfants. Les vacances en Bretagne, au bord de la rivière, de la plage, dans les près, au coin du feu, les quelques jours dans la cave où se joue, entre brosse à dent et rats à élever, le traditionnel jeu de papa et maman constituent l'essentiel du film. Déclaration masquée au coin du feu, jalousie dans les prés, réticence de Milana à se mettre en maillot de bain et séquence devant la porte vitrée où se rejoignent les gouttes de pluie sont assurément les scènes les plus émouvantes du film.

Si drame il y a bien, ce sera celui de la séparation des deux enfants, victimes des vicissitudes politiques subies par les adultes. Les enfants sont pourtant porteurs d'une tonalité de comédie qu'ils tentent d'imposer. Dépassant les conditions déplorables imposées à l'éducation nationale, ils apprennent en copiant sur Internet. Dépassant les stratégies adultes, ils communiquent par portables dont ils s'assurent que les sonneries sont inaudibles des adultes. Solidarité et fantaisie sont les maîtres mots d'un casting d'enfants acteurs remarquable à la différence par exemple de Yuki et Nina.

Les adultes sont ici cantonnés aux seconds rôles, déjà meurtris et condamnés au cliché. Le frère, incarné par Hyppolite Girardot, ou l'une des maîtresses, non solidaire de la directrice, voir le mari, Luc, incarné par Goupil, sortiront les habituelles phrases toutes faites sur l'inutilité de l'engagement. Cendrine, têtue, accrochée à ses convictions et gérant le quotidien permet aux enfants de vivre. Goupil ne donne pas de solutions pour échapper à l'insignifiance de notre président pour créer un monde plus digne, moins violent et plus juste. Il se contente d'en appeler à la révolte et à la solidarité des enfants. Puisse-t-il être entendu !

Jean-Luc Lacuve le 22/06/2010