Le témoin

1946

Genre : Drame social

(Il Testimone). Roldano Lupi (Pietro Scotti), Marina Berti (Linda), Ernesto Almirante (Giuseppe Marchi) Sandro Ruffini (L'avocat) Cesare Fantoni (La patron de l'auberge). 1h32.

Pietro Scotti, suspecté de meurtre, risque la peine de mort en raison d’un témoin à charge de dernière minute. Un vieil employé de bureau, Giuseppe Marchi, prétend en effet avoir aperçu l’accusé non loin du lieu et de l’heure du crime. Mais il s’avère que son bien le plus précieux, une montre à gousset, retardait et annule son témoignage. Le suspect bénéficie d’un non lieu. L’homme sort de prison, bien décidé à refaire sa vie. Il rencontre une jeune fille pauvre, lui demande de le suivre à la ville et la propose en mariage. Mais le vieil employé réapparait sur son chemin, provoquant son énervement et réveillant en lui une angoisse qui est celle de la culpabilité. La vérité finira par éclater, détruisant le moindre espoir.

Dès son premier film, Germi part d’une histoire criminelle pour dresser le portrait moral de l’Italie au sortir de la guerre, entre corruption, misère et volonté de s’absoudre de la décennie fasciste. Le Témoin fut produit par une société spécialisée dans les sujets religieux, ou dans les films accordant une place importante à la spiritualité. Le film de Germi propose en effet un cheminement vers la rédemption, avec les thèmes du pêché et du salut de l’âme. Germi a consacré plusieurs films au monde ouvrier mais il n’était pas d’obédience communiste, plutôt proche de la démocrate-chrétienne, ce qui explique la tonalité du Témoin, qui évoque aussi l’univers étouffant et les études comportementales et psychologiques des romans de Georges Simenon.