Les garçons et Guillaume, à table !

2013

Quinzaine des réalisateurs Avec : Guillaume Gallienne (Guillaume / Maman), André Marcon (Le père), Françoise Fabian (Babou), Nanou Garcia (Paqui) Diane Kruger (Ingeborg) Reda Kateb (Karim) Götz Otto (Raymund), Hervé Pierre (Le psychiatre militaire), Nicolas Wanczycki (Le psychiatre civil). 1h25.

Guillaume Gallienne sur scène raconte son enfance et son adolescence à l'ombre de sa mère qui l'ont conduit à devenir ce qu'il est aujourd'hui, comédien.

Il lui a pour cela du en passer par des vacances en Espagne, un pensionnat de garçons en France puis en Angleterre, la fréquentation des milieux gays et un centre thermal spécial en Allemagne et la terrible épreuve de la réforme pour éviter le service militaire.

Et puis, un jour, il a pu tout lâcher, comprendre qu'il devait s'intéresser à d'autres femmes qu'à sa mère. En tombant amoureux, il a pu échapper au poids de l'homosexualité honteuse que lui faisait porter sa famille et mettre à profit toutes ses années de travestissement pour être comédien.

Guillaume Gallienne sur scène raconte son enfance et son adolescence à l'ombre de sa mère qui l'ont conduit à devenir ce qu'il est aujourd'hui, comédien.

Ses propos sont illustrés par de grands sketches plus ou moins drôles qui mettent en évidence sa crainte de sortir du personnage de fille à sa maman qu'il s'est créé par affinité et pour faire plaisir à sa mère. Chacun de ces sketches met en scène son inadaptation à la domination masculine de façon assez outrée. Il s'appuie parfois sur des références connues : Almodovar pour le sketch espagnol, Ivory pour le sketch anglais. Il y a là comme une crainte de se laisser aller à la simplicité de l'autobiographie et de se protéger par une complicité acquise d'avance avec le spectateur.

Le jeu d'acteur de Guillaume Gallienne agissait puissamment sur l'imaginaire du spectateur de théâtre. Travesti dans le réalisme cinématographique, fut-il parfois burlesque, ce jeu brillant s'étiole dans une sorte de comédie de boulevard. Restent quelques beaux moments lyriques : l'éloge du souffle féminin, le bonheur de lâcher prise comme on lâche les rennes d'un cheval.

Jean-Luc Lacuve le 26/12/2013