1927

"Tout mon effort a été de rechercher dans l’action du scénario d’Antonin Artaud les points harmoniques, et de les relier entre eux par des rythmes étudiés et composés. Tel par exemple le début du film où chaque expression, chaque mouvement du clergyman sont mesurés selon le rythme des verres qui se brisent ; tel aussi la série des portes qui s’ouvrent et se referment, et aussi le nombre des images ordonnant le sens de ces portes qui se confondent en battements contrariés dans une mesure de 1 à 8.

Il existe deux sortes de rythmes. Le rythme de l’image, et le rythme des images, c’est-à-dire qu’un geste doit avoir une longueur correspondant à la valeur harmonique de l’expression et dépendant du rythme qui précède ou qui suit : rythme dans l’image. Puis rythme des images : accord de plusieurs harmonies. Je puis dire que pas une image du Clergyman n’a été livrée au hasard." (Rythme et technique, FilmLiga, 1928.)

Malgré cela, la présentation du film au studio des Ursulines provoqua un des plus beaux chahut de l’époque : venus en force, les partisans d’Antonin Artaud hurlaient leur désapprobation devant le manque de compréhension “surréaliste” de la cinéaste, tandis que de nombreux spectateurs faisaient du vacarme pour protester contre l’incohérence des images. Cette totale confusion n’empêcha pas le film de poursuivre une carrière très honorable aux Ursulines, ni Germaine Dulac de continuer à rêver de symphonies visuelles.

 

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Genre : Film expérimental

Avec : Alex Allin, Genica Athanasiou, Lucien Bataille. 40 minutes

La coquille et le clergyman