Les climats

2006

(Iklimler). Avec : Ebru Ceylan (Bahar), Nuri Bilge Ceylan (Isa), Nazan Kirilmis (Serap), Mehmet Eryilmaz (Mehmet), Arif Asçi (Arif), Can Ozbatur (Guven), Ufuk Bayraktar (le chauffeur du taxi). 1h41.

Isa et Bahar passe des vacances en fin de saison à Kas, citée touristique et archéologique de la Turquie. Il prend des photos pour sa thèse. Elle s'ennuie. Constatant qu'il est sans doute trop vieux pour elle, Isa rompt.

En automne à Istanbul, Isa s'ennuie. Il retrouve Serap, son ancienne maîtresse qui le laisse entrer un soir chez elle. Ils font l'amour sauvagement mais Isa renonce à poursuivre cette aventure.

Au cœur de l'hiver, il se rend dans l'Est du pays pour y retrouver Bahar. Il lui offre de l'épouser. Elle parait refuser, accepte mais c'est lui qui s'en va.

On rendra grâce à Ceylan de filmer cette histoire d'une rupture dans sa continuité et sans flash-back. Fin d'été, automne dévasté et hiver sans espoir ne permettront pas qu'il existe un printemps pour Isa et Bahar.

Les climats dégage une forte sensualité par son filmage de très près des visages et par conséquent des sons qu'ils entendent. La mise en scène finit toutefois par tourner à l'esprit de système sans grandes surprises. Bahar pleure beaucoup, Isa soupire tout autant et Serap se regarde dans les miroirs.

Sans doute les personnages de Bahar et d'Isa étaient-ils condamnés à l'échec. Bahar est impulsive (l'accident de scooter) et minérale. Isa est un velléitaire qui ne poursuit rien. Il renonce à sa thèse à sa première comme à sa seconde maîtresse et à avoir des enfants comme ses parents le lui conseille.

Les états psychologiques sont toutefois trop soulignés, trop évidents pour que l'émotion surgisse. Surtout quand la mise en scène appuie sur les effets maniéristes. Passe encore pour le rêve mais les effets d'orage ou de neige, les reflets dans les vitres sont bien trop visibles. Dommage car la mise en scène des photos prises par Isa est tout à fait originale jouant sur l'attente du spectateur de voir le paysage en entier.

Jean-Luc Lacuve le 21/02/2007