Mourir d'aimer

1971

Avec : Annie Girardot (Danièle Guénot), Bruno Pradal (Gérard Leguen), Claude Cerval (Le juge d'instruction), Jean Bouise (Le juge des mineurs), Jean-Paul Moulinot (Monsieur Guénot) Yves Barsacq (L'ami). 1h47.

1968. Danièle, qui est professeure de lettres dans un lycée de Rouen, participe activement aux événements du mois de mai. Partisane des méthodes progressistes, elle invite les élèves chez elle, ne faisant pas de distinction entre sa vie personnelle et l'enseignement. Parmi eux, Gérard, dix-sept ans, fils d'un libraire sympathisant qui ronéotype les tracts. Du jour au lendemain, M. Leguen change d'attitude et prie Danièle de laisser son fils tranquille, inquiet d'une relation dont le professeur et son élève n'ont pas encore mesuré la nature profonde. Danièle et Gérard s'avouent leur amour et découvrent en même temps que celui-ci leur est interdit. Bien qu'il ait l'allure d'un homme, Gérard est mineur. Dès lors, une guerre sans pitié se déclare entre le couple et les parents. Ces derniers déposent une plainte pour détournement de mineur. Refusant de rompre, Danièle est condamnée à des mois de prison préventive tandis que Gérard est interné dans un établissement psychiatrique et soumis malgré lui à des cures de sommeil. Au procès, le verdict est favorable à Danièle mais le procureur fait appel. Épuisée moralement et physiquement, Danièle qui souhaite revoir Gérard, écrit une lettre à une amie afin qu'elle organise une entrevue. La lettre ne lui parvient pas à temps. Se croyant délaissée, Danièle se suicide au gaz.

Cette histoire est fortement inspirée de l'histoire vraie de Gabrielle Russier (1937-1969), mère divorcée et professeure de lettres dans les quartiers nord de Marseille, condamnée à un an de prison avec sursis pour enlèvement et détournement de mineur après une liaison amoureuse de plus d'un an avec Christian Rossi, son élève âgé de 17 ans et demi. Elle s’était suicidée en attendant son jugement en appel.

Charles Aznavour se trouve en France lors du suicide en septembre 1969 de Gabrielle Russier, une tragédie, qui le révolte. Il s'attelle dans la foulée à la chanson Mourir d'aimer, qui conniat un grand succès. Puis c'est André Cayatte qui tourne en 1970, Mourir d'aimer. Annie Girardot est en « Une » de L'Express du 15 février 1971, à la sortie du film, qui suscite la polémique mais devient peu à peu un grand succès, avec 5,9 millions d'entrées en salle au total.