Simon et Laura

1956

(Simon and Laura) D’après la pièce d’Alan Melville. Avec : Peter Finch (Simon Foster), Kay Kendall (Laura Foster), Muriel Pavlow (Janet Honeyman), Hubert Gregg (Bertie Burton), Maurice Denham (Wilson), Ian Carmichael (David Prentice). 1h27.

Un jeune réalisateur souhaite créer pour la télévision un feuilleton qui suivrait les aventures domestiques d’un couple heureux en ménage. Le couple Foster, financièrement et sentimentalement sur la corde raide, accepte la proposition de jouer quotidiennement l’harmonie conjugale à l’écran.

À chaque épisode, ils se transforment en un couple idéal, reflet du bonheur parfait des années 1950. Le décalage entre l’image publique et la réalité privée est immense et tend vers la schizophrénie. Lorsqu’un jour une vraie dispute éclate en direct, le public adore. Les époux se réconcilient et sont engagés dans un feuilleton sur un couple à problèmes !

En 1955, la télévision s’introduit de plus en plus dans les foyers britanniques. Alors que le cinéma américain cherche par tous les moyens à concurrencer ce nouveau média, l’industrie britannique le regarde avec un certain dédain plus qu’une véritable crainte, et décide de s’en moquer ouvertement, via une série de films sur ses coulisses.

Simon et Laura est une comédie sentimentale joyeuse, mais aussi un témoignage sur les coulisses de la télévision de cette époque, qui profite des embûches du direct pour mettre en scène des situations hilarantes. Un humour « moderne et typiquement anglais » selon l’historien Charles Ford. En ce sens, le film est conforme aux souhaits du studio. Mais Muriel Box, féministe convaincue, fait en creux le portrait d’une société en mutation, et son engagement s’exprime dans sa façon de filmer cette femme coincée dans une relation maritale qui ne lui convient plus.