Le lutteur et le clown

1957

(Borets i kloun). Avec : Stanislav Chekan (Ivan Maximovich Poddubny le lutteur), Aleksandr Mikhajlov (Anatoli Leonidovich Durov , le clown), Yuri Medvedev (Nikita, l'ami d'Ivan), Iya Arepina (Marusya Nikolayevna). 1h40.

Le port d’Odessa : mouvement ininterrompu des voyageurs et des dockers qui transportent d’énormes ballots. Surgit un colosse au regard tendre : il arrive de son village, chargé de ses paquets. Nikitka, l’un des dockers le salue du nom d’ « Ivan le grand » mais le groupe des travailleurs, qui craint un concurrent aussi redoutable, le rejette.

Ivan Poddoubny s’éloigne, en quête d’un emploi digne de sa force. L’affiche du cirque Trucci annonce un championnat de lutte. Sur le chemin du cirque, il rencontre Anatoli Dourov, à la recherche lui-même d’un emploi de clown. Les deux hommes se lient d’amitié, entrent au cirque dans une atmosphère fracassante : le directeur chasse à grands cris Orlando, l’amoureux de sa fille, « un va-nu-pieds ». Sur la piste, il entraîne brutalement une jeune trapéziste, épuisée. Ivan protège la jeune fille, puis obtient un contrat de lutteur pour lui et une mise à l’essai pour le clown.

Le bonheur semble devoir combler les jeunes gens. D’abord Dourov exécute un véritable numéro d’artiste, avec une grâce et une finesse qui ravissent le public. Ivan favorise les amours d’Esthérina et Orlando, noue une idylle avec Marusya, dite "Mimi", la jeune trapéziste. Puis il triomphe en 32 secondes de "Masque noir", le champion de la lutte.

Cependant, les catastrophes se multiplient : jaloux, les deux clowns attitrés mettent de la chaux dans la boîte à poudre de Dourov ; le visage brûlé, il ne peut exécuter son numéro. Le lendemain, le directeur contraint Maroussia à remplacer au trapèze sa fille Estherina qui s’est enfuie avec Orlando. Maroussia prise de vertige au sommet du chapiteau, tombe et meurt. Ivan, inconsolable, doit pourtant rester au cirque pour honorer son contrat. Mais Dourov quitte Odessa et entreprend une tournée pour le cirque Salomonski. Son fils, meurt au moment où il doit se produire pour la première à Moscou. Le clown est contraint de faire son numéro. Puis, désespéré, il démissionne…


Un an plus tard, de retour à Odessa, Dourov fait une parade pour annoncer son spectacle : il traverse la ville en carriole, tiré par un cochon, pour la grande joie des passants, mais à l’indignation du gouverneur de la ville. La police lui interdit "de dresser des animaux en liberté" . Il est expulsé de la ville, mais entreprend une tournée internationale qui lui apporte la gloire. De son côté, Ivan est sollicité par un impresario pour affronter à Petersbourg le champion français de la lutte, René Boucher. Celui-ci s’est enduit d’huile d’olive : Ivan refuse de poursuivre la lutte, et Boucher est proclamé vainqueur.

Ivan rentre chez lui à la campagne. Il reprend les travaux des champs, se fiance à Alionka, une jeune et jolie paysanne. Un cirque plante ses tréteaux sur la place du village : la famille d’Ivan l’entraîne au spectacle malgré lui. Le personnel du cirque l’ovationne, et Ivan, repris par le démon du spectacle, rejoint les lutteurs sur la piste. Il fait ses adieux au village. On le retrouve à Paris, célèbre. Il doit de nouveau se battre contre Boucher. Frisch, l’impresario, imagine une nouvelle ruse pour que Poddoubny perde le match : il demande à la jolie Estherina, devenue parisienne, d’enivrer Ivan avant le combat. Celle-ci feint d’accepter, mais complice indéfectible de son vieil ami d’Odessa, elle boit avec lui du thé. Ivan remporte la victoire. Retour à Odessa du lutteur et du clown. Les dockers les accueillent avec des gerbes de fleurs.