Juan Antonio Bardem
(1922-2002)
18 films
   
   
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Fils des comédiens Rafaël Bardem et Mathilde Munoz Sampedro, Juan Antonio Bardem Munoz vit le jour, à Madrid, le 2 juin 1922. Après ses études secondaires, il entre, en 1943, à l'école agronomique de Madrid dont il sort, en 1948, avec le diplôme d'ingénieur. Mais, pendant ses études, Bardem s'est découvert une passion pour le cinéma et s'inscrit en 1947 à l'IIC (Instituto de Investigaciones Cinematograficas). C'est un brillant élève : il écrit des scénarios, des articles théoriques et se lie avec Luis Garcia Berlanga qui sera, dans les années 60, le plus célèbre des cinéastes espagnols. Les deux amis réalisent ensemble, en 1949, un court-métrage muet, PASEO SOBRE UNA GUERRA ANTIGUA, qui est le premier titre de leur filmographie respective. Pour Bardem, le second est BARAJAS, AEROPUERTO INTERNACIONAL (1950), documentaire de fin d'études de IIC qui ne le jugera pas digne du diplôme de réalisateur...

C'est BIENVENUE M. MARSHALL (1952), écrit par Bardem et Berlanga et signé par ce dernier, qui, les fit connaître l'un et l'autre à l'étranger. A partir de COMICOS, Bardem signe seul ses films et MORT D'UN CYCLISTE lui apporte la consécration internationale avec le Prix de la Critique au Festival de Cannes 1955. L'année suivante, GRANDRUE est couronnée, encore par la critique, au Festival de Venise et LA VENGEANCE, au Festival de Cannes 1957, reçoit la même récompense. Partout, Bardem est considéré comme le plus grand cinéaste d'Espagne où, par contre, il ne bénéficie pas de la sympathie du régime franquiste : il est même emprisonné pendant le tournage de GRANDRUE et relâché sous la pression internationale. Le cinéaste, il est vrai, décrit l'Espagne d'alors comme un univers clos où l'hypocrisie et l'ordre moral répriment toute liberté. Il a aussi créé une société de production, l'UNINCI, qui permit à Bunuel de réaliser VIRIDIANA et lancé une revue de cinéma " Objectivo " qui sera rapidement interdite par les autorités.

Ensuite, Bardem connut une éclipse. Sans doute l'échec de ses films jusqu'à l'instauration de la démocratie en Espagne est-il largement imputable à la méfiance dont il était l'objet dans son propre pays - Bardem était membre du Parti communiste espagnol - et à l'autocensure quasi obligatoire pour un cinéaste qui se voulait également militant politique. Après la mort de Franco, Bardem a les coudées plus franches pour réaliser les films engagés dont il a toujours rêvé. LES SEPT JOURS DE JANVIER, tout comme L'AVERTISSEMENT - co-production avec la Bulgarie, l'URSS et la RDA, qui évoque la vie du révolutionnaire Dimitrov - sont l'un et l'autre des films historiques et politiques. Ni 1'un ni l'autre n'ont permis à Bardem de retrouver sa place au sommet de la hiérarchie des cinéastes mondiaux.

- 1951
CE COUPLE HEUREUX (Esa pareja feliz, co-réal. L-G. Berlanga).
- 1954
LES COMÉDIENS (Comicos)
JOYEUX NOEL (Felices Pascuas).
- 1955
MORT D'UN CYCLISTE (Muerte de un ciclista).
- 1956
GRANDRUE (Calle Mayor).
- 1957
LA MUERTE DE PIO BAROJA
LA VENGEANCE (La Venganza).
- 1959
SONATAS.
- 1960
A 5 H DE L'APRÈS-MIDI (A las cinco de la tarde).
- 1962
LOS INOCENTES.
- 1963
UNE FEMME EST PASSÉE (Nunca pasa nada).
- 1965
LES PIANOS MÉCANIQUES (Los Pianos mecanicos).
- 1968
EL ULTIMO DIA DE LA GUERRA.
- 1970
VARIÉTÉS.
- 1971-1973
L'ILE MYSTÉRIEUSE (La Isla Misteriosa, co-réal. Henri Colpi).
- 1972
LA CORRUPTION DE CHRIS MILLER.
- 1975
EL PODER DEL DESEO.
- 1976
EL PUENTE.
- 1979
LES SEPT JOURS DE JANVIER (Siete dias de Enero).
- 1982
L'AVERTISSEMENT.
- 1998
RESULTADO FINAL.

FILMOGRAPHIE:

1954