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(1859-1891)
Pointillisme
Une baignade à Asnières 1884 Londres, National gallery
Un dimanche à la Grande Jatte 1884 Chicago, Art Institute
Le Bec du Hoc, Grandcamp 1885 Londres, Modern Tate
Les poseuses (petite version) 1888 Collection privée

Georges-Pierre Seurat naît le 2 décembre 1859 à Paris, dans un milieu bourgeois. Son père Chrysostome Antoine Seurat, un huissier de justice auprès du tribunal de la Seine, est un homme solitaire, un caractère dont hérite son fils. Sa mère, Ernestine Faivre, a une sœur, Anaïs, épouse de Paul Haumonté, marchand de toile et peintre amateur qui comptera dans la première formation du jeune Georges. Georges Seurat peindra sa tante sur son lit de mort en 1887.

En 1877, il s'inscrit aux Beaux-arts. Ses études sont interrompues par son service militaire qu'il effectue à Brest, où il réalise de nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer. En 1882, Georges Seurat se consacre à la maîtrise du noir et blanc et commence à peindre réellement. Il achève, en 1884, Une baignade à Asnières, le premier des sept grands tableaux qu'il va peindre dans sa courte vie. De plus, Il participe à la formation de la Société des artistes indépendants, ouverte, sans jury ni récompenses, et prend la tête du néo-impressionnisme (terme souvent traduit par pointillisme), qui réunit entre autres Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand, Maximilien Luce et pendant un certain temps Camille Pissarro. Il reprend ainsi le folklore de ses aînés et cultive "l’harmonie", "l’analogie des contraires".

Seurat commence par s’inspirer de Millet, Manet, Monet, Renoir, Pissarro et sera très influencé par Rembrandt, Francisco Goya et Pierre Puvis de Chavannes, ainsi que par Ingres.

L'été 1890, le peintre réside à Gravelines, où il exécute quatre toiles de marines ainsi que quelques dessins et "croquetons", petits panneaux de bois peints qu'il avait ainsi baptisés. Ses paysages assujettissent la nature aux rigoureuses "ponctuations" de sa théorie des couleurs, et il s’en dégage une paix intérieure prenant superbement le pas sur la confusion de la réalité. Il écrit une révision des concordances entre les caractères des tons (sombres ou claires), des teintes (froides ou chaudes), des lignes (tombantes et tristes ou ascendantes et gaies). À son retour à Paris, il met en projet son tableau Le Cirque qu'il montre, inachevé, au huitième Salon des Indépendants. Il meurt subitement, pendant l'exposition, à l'âge de 31 ans, probablement des suites d'une angine infectieuse.

Au cours de sa brève existence, ce peintre cérébral, cultivé, sophistiqué, dépasse avec détermination l’immédiateté “romantique” de la peinture impressionniste pour élaborer une méthode picturale fondée sur des lois scientifique précises. La théorie de la peinture de Seurat se fonde sur l’optique er plus précisément sur un concept appelé "pointillisme". Celui-ci repose sur l'idée que la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs, et qu'un ensemble de points colorés juxtaposés peuvent, observés depuis une certaine distance, recomposer l’unité de ton et rendre la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude. Georges Seurat s'est notamment inspiré des recherches que le chimiste français Eugène Chevreul avait menées à l'occasion de travaux de restauration de tapisseries, et s'est en particulier beaucoup intéressé à son essai De la loi du contraste simultané des couleurs, publié en 1839.