Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux

Bataille de Constantin contre Maxence

1458

Bataille  de Constantin contre Maxence
Bataille de Constantin contre Maxence
Piero della Francesca,1458
Fresque, 322 x 764
Eglise Saint François

La bataille du pont Milvius opposa le 28 octobre 312 Maxence à l'Auguste de l'Ouest Constantin. La victoire de ce dernier consacre le début d'une nouvelle ère pour l'Empire tout entier. Elle doit son nom au pont Milvius qui enjambe le Tibre à quelques kilomètres au nord-est de Rome.

Cet épisode est une allégorie portant sur les événements contemporains qui conduisent le pape Pie II a planifier une croisade contre les Turcs.

Toutes les tentatives pour concilier les deux églises d'orient et d'occident avaient échoué et Constantinople est conquise par les Turcs. La seule solution semble être d'unir tous les chrétiens dans la lutte contre l'infidèle.

Dans cette fresque, Constantin a ainsi le visage de l'empereur Jean VIII Palaeologue. Et tout comme Constantin était allé au combat, menant ses troupes avec pour symbole la Croix, de même l'empereur actuel peut vaincre les infidèles en rassemblant tous les chrétiens dans la bataille.

Mais au-delà du symbolisme de la bataille entre Constantin et Maxence, on a ici un magnifique défilé militaire. L'absence de mouvement immortalise la pose des chevaux comme préparés à sauter l'obstacle devant eux alors que les guerriers crient, bouche grande ouverte.

Par rapport à La bataille de San Romano, peinte par Paolo Uccello environ vingt ans plus tôt, une des réalisations picturales les plus abouties de la perspective à Florence et qui a inspiré le jeune Piero dans cette fresque, on notera la toute nouvelle profondeur de l'espace.

Dans cette composition, Piero della Francesca a en effet réussi à reproduire, grâce à une utilisation très raffinée de couleurs vives, tous les aspects visuels de la réalité, même les plus fugaces et immatériels. Ainsi de la réflexion de la lumière sur les armures, l'ombre des sabots des chevaux sur le sol, et surtout la grande ouverture sur le ciel avec ses nuages de printemps ballottés par le vent.

Même dans cette représentation d'un défilé militaire, la réalité de la nature n'est jamais oubliée et les détails les plus éphémères, la lumière et les éclairages ont autant d'importance que le combat qui va avoir lieu.