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La Vierge, assise, l'Enfant sur ses genoux, se trouve dans un jardin clos, allusion à l'hortus conclusus du Cantique des Cantiques (4, 12). Elle porte une tunique bleue bordée de blanc, sans ornement ni autre élément particulier, et un manteau rouge. L'Enfant, nu, drapé d'un drap blanc, s'apprête à prendre de la main droite une pomme que lui tend un ange musicien, aux ailes bleues et vêtu d'une tunique blanche ou mauve, qui, de l'autre main, tient un luth par le manche. De l'autre côté, un second ange joue de la viole de gambe.
Derrière les personnages, une haie de rosiers aux fleurs rouges et blanches s'élève. D'autres fleurs et plantes apparaissent au premier plan du jardin, certaines presque imperceptibles en raison de l'usure de la surface peinte : chélidoines, pissenlits, soucis et une tige de lys ; ainsi que plantain et fraisier des bois, sans fleurs ni fruits.
La représentation de Marie avec l'Enfant sur ses genoux, s'occupant d'un ange, était courante dans l'œuvre de Memling et de son atelier dans les années 1480. Le modèle de la Vierge à l'Enfant provient d'un dessin à la pointe d'argent réalisé dans l'entourage de Van der Weyden, conservé au Musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam.
Dans l'œuvre du Prado, au-delà de la reproduction de l'iconographie courante chez Memling, des modèles spécifiques, présents dans certaines de ces versions, sont utilisés. L'ange de gauche est similaire à celui de l'œuvre berlinoise, tant par sa physionomie que par la position de ses ailes, de sa tête et de ses mains. La fermeture de l'aube autour du cou, avec des plis spécifiques, est identique, et l'ange du tableau londonien est similaire aux deux.
En conclusion, malgré les restaurations importantes de certains éléments, on perçoit une œuvre de qualitée. Outre la preuve d'un processus créatif minutieux, cette œuvre se révèle réalisée avec le savoir-faire d'un artisan et une liberté de composition, loin d'un simple travail d'atelier, conservant un raffinement, une coloration et un modelé des figures suffisants pour la rattacher directement au maître. Sa production peut être rattachée à plusieurs œuvres de dévotion que Memling a réalisées dans les années 1480, peut-être grâce au succès de ses diptyques de donateurs
Texte : Musée du Praso