Peinture feu sans titre (F 74)   Yves Klein 1957
 
 

Monochrome vert (M 77)
Yves Klein, 1957
Pigment pur, liant synthétique et enduit sur toile montée sur bois
105,3 x 26,8 x 4,7

   

Les monochromes de différentes couleurs sont à l’origine de l’œuvre entière d’Yves Klein car, en choisissant une seule couleur pour recouvrir entièrement la surface de la toile, il cherche à éviter d’introduire dans la peinture un élément qui lui est extérieur, comme l’interprétation psychologique d’une forme.

Mais surtout, la couleur est pour lui le moyen, comme pour Delacroix auquel il ne cesse de se référer, d’atteindre la sensibilité : "Jamais par la ligne, on n’a pu créer dans la peinture une quatrième, cinquième ou une quelconque autre dimension ; seule la couleur peut tenter de réussir cet exploit" ("Sur la monochromie", in Yves Klein, Centre Georges Pompidou, Paris, 1983, p.194).
Le format allongé et déroutant de ce monochrome, ainsi que l’épaisseur du panneau qui met la couleur en relief, contribuent à exprimer cette exigence.

Si, par la suite, Klein réduit ses monochromes à la seule couleur bleue, c’est parce qu’étant la plus abstraite des couleurs, elle lui permet mieux que toute autre de réaliser son programme artistique : "Toutes les couleurs amènent des associations d’idées concrètes matérielles ou tangibles d’une manière psychologique, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel. Ce qu’il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible" (in L’architecture de l’air, Conférence de la Sorbonne, 1959).

 

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