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Les désastres de la guerre

1810

Les désatres de la guerre, Grand faits d'armes ! Avec des morts
Francisco de Goya y Lucientes, 1810-1820
80 gravures, Eau-forte, lavis et pointe sèche, 15 x20 chacune

Traumatisé par les images du conflit et l’ampleur du désastre humain de cette guerre, Goya commence à graver les plaques de cuivre de cette nouvelle série en 1810, à partir de dessins préparatoires réalisés à la sanguine. Il la termine dix ans plus tard en 1820. Composée de quatre-vingt gravures, elle se déploie autour de trois thèmes principaux.

Le premier concerne 47 gravures qui décrivent les conséquences épouvantables de la guerre et les actes de barbarie perpétrés par les deux camps.

Le deuxième thème, de la gravure n°48 à 64, témoigne de sa compassion pour les souffrances du peuple espagnol lors de la famine qui sévit à Madrid et des inégalités entre riches et pauvres.

Le troisième évoque la mise en place d’un régime réactionnaire et théocratique sous l’autorité de Ferdinand VII, après le départ des troupes napoléoniennes. Goya passe ainsi en revue les tenants de l’absurde et de l’immobilisme : le pouvoir absolu, une église rétrograde, un peuple inculte et superstitieux et des élites corrompues.

Planche 7 : Quel courage !

Au cours du premier siège de Saragosse, juchée sur des cadavres, une frêle jeune femme du nom d'Agustina Domenech, passée à la postérité sous le nom d'Agustina d'Aragon, fait feu sur les français avec une énorme pièce d'artillerie.

Planche 39 : Grand faits d'armes ! avec des morts

La barbarie ne connaît pas de limite. Des hommes émasculés, des membres pendus aux branches, une bien curieuse façon d'utiliser un arbre en temps de guerre. Pour réaliser cette gravure, Goya utilisa le verso d'une plaque de cuivre déjà utilisée pour représenter un paysage. Cette gravure fait suite à la gravure n°37. Elle a inspiré aux frères Jake et Dinos Chapman une sculpture monumentale en 1994 (Saatchi collection, Londres.)

 

Planche 71 : contre le bien commun

Ici, Goya critique ouvertement l'attitude du clergé, représenté avec des ailes de chauve-souris et des ongles de rapace, qui restaure ses privilèges au détriment du peuple qu'il vampirise sans vergogne, et cela sous couvert d'écrits d'inspiration soi-disant divine mais toujours dirigés contre le bien commun.