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Berthe Morisot au bouquet de violettes par Edouard Manet
(1881-1962)
Abstraction géométrique
Composition 1914 Paris, MNAM

Natalia Sergueïevna Gontcharova naît le 4 juin 1881 à Ladyjinoar. En 1901, à Moscou, elle étudie la sculpture chez F. Volnoukhine et Paul Troubetzkoy, et la peinture chez Constantin Korovine. Elle abandonne la sculpture en 1904 et se consacre à la peinture après sa rencontre avec Michel Larionov qui sera le compagnon de toute sa vie. Après un passage de l'impressionnisme au cubisme, son néo-primitivisme est, à partir de 1907, influencé par l'icône, l'imagerie populaire russe (loubok), les chromos, l'enseigne artisanale. Les thèmes chrétiens et, plus généralement, religieux ou d'inspiration paysanne dominent alors son œuvre.

 

Elle participe en 1906 à l'exposition d'art russe organisée au Salon d'automne, à Paris, par Serge de Diaghilev. En décembre 1909, lors de la troisième exposition de la Toison d'Or, Larionov et Gontcharova lancent le néo-primitivisme. En décembre 1910, elle participe avec Larionov à la première exposition moscovite du Valet de Carreau.

Dès 1911, elle participe au mouvement futuriste (livre-objet) 1912-1915, puis à la création du rayonnisme en 1912-1913, mouvement non-figuratif. En 1912, elle expose pour le Cavalier bleu à Munich et en 1913 à la galerie Der Sturm à Berlin.

Cette même année 1913, une grande rétrospective lui est consacrée à Moscou, dont le catalogue s'élève à près de 700 numéros. Elle n'a que 32 ans et est la première figure de proue de l'avant garde russe. Elle enthousiasme la presse et obtient également une réussite commerciale. Mais ses nus, jugés obscènes, sont saisies par la police et elle est jugée. Ses thématiques mêlent le religieux à des des motifs venus de l'art populaire russe à des éléments cubistes et futuristes; elle explore la géométrie et l'abstraction et revient à un style plus traditionnel.

En 1914 une exposition personnelle, au bureau artistique de Mme Dobytchina à Saint-Pétersbourg ; elle y montre ses derniers travaux rayonnistes inspirés par la découverte de la radioactivité qui fragmente la toile en un faisceau de rayons colorés. Elle est présentée en 1914 au Salon des indépendants à Paris, aux côtés de Michel Larionov, Alexandra Exter et Georges Yacoulov, grâce à l'appui des époux Sonia Delaunay et Robert Delaunay, sollicités par Exter.

C'est aussi en 1914 qu'elle produit la série des lithographies intitulée Images mystiques de la guerre. En 1914, elle réalise les décors du Coq d'or de Rimski-Korsakov pour les Ballets russes et expose avec Larionov à la galerie Paul Guillaume (préface du catalogue Guillaume Apollinaire). Elle devient alors membre de l'association Mir Iskousstva.

En juin 1915, elle quitte définitivement la Russie et réside pendant deux ans en Suisse. En 1917, elle accompagne la troupe de Diaghilev en tournée en Espagne, et en Italie, et s'installe avec Larionov à Paris en 1918. Elle obtient la nationalité française en 1939.

Dans les années 1920, elle est un des principaux peintres des Ballets russes de Diaghilev et conçoit notamment les décors pour Les Noces de Stravinsky. Elle travaille aussi pour Ida Rubinstein, les Ballets russes de Monte-Carlo. La même année, elle participe à l'Exposition Internationale d'Art Moderne à Genève. De nombreuses expositions lui sont consacrées : galerie Barbazanges en 1919, galerie Sauvage en 1928. Peintre de l'École de Paris, elle est aussi membre du Salon d'automne depuis 1921, et elle participe régulièrement au Salon des Tuileries et au Salon des indépendants. La guerre et l'après-guerre sont une période de grande pauvreté et d'oubli pour Gontcharova et Larionov et il faut attendre 1954 pour qu'à l'occasion des grandes rétrospectives Serge de Diaghilev à Londres, on recommence à parler d'eux. Ils se marient en 1955.

Une grande rétrospective de l'œuvre de Larionov et de Goncharova est organisée à Londres par le Conseil d'art de Grande-Bretagne en 1961. Le musée d'art moderne de la ville de Paris lui consacre également, ainsi qu'à Larionov, une rétrospective, après sa mort. En 2019, le Tate Modern à Londres organise pour la première fois la première rétrospective uniquement sur Nathalie Gontcharoff