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Les noces de Cana

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C'est à la tradition de l'Orient Chrétien que, pour la table, Giotto emprunte la forme en L qui permet une présentation équitable des convives. A l'extrême gauche, le Christ, signalé par son nimbe agrémenté d'une croix, et assis à côté du marié. Sous le regard fervent de l'humble servante figée devant lui, il effectue le geste de la bénédiction, observé par l'un des disciples, à la longue barbe blanche, au nimbe doré.

A droite, le nimbe qui distingue aussi Marie fait écho aux rondeurs des jarres. Pansues à souhait, les jarres occupent le premier plan de la scène, signe de leur importance dans le récit du premier miracle de Jésus. Disposées sur une table basse, elles se présentent au nombre de six, en accord strict avec le récit évangélique. A l'extrême droite, une servante verse l'eau appelée à se transformer en vin. Le contraste est saisissant entre la délicatesse de la Vierge et la grossièreté du maitre d'hôtel goutant le vin nouveau. Obèse, vulgaire, glouton, l'homme que Marie fixe d'un regard paisiblement attristé, ne semble pas priser à sa juste valeur le caractère miraculeux de cette scène dont il est pourtant l'un des premiers témoins.

Le densité des deux groupes de gauche et de droite met en évidence la solitude de la mariée au centre. Curieusement absorbée par une vision qui se situerait à la place du spectateur qu'elle sollicite ainsi, elle ne perte attention ni à ses voisins ni à ses serviteurs.. ni même à son mari (par ailleurs tout aussi indifférent). Son admirable maintien et sa profonde gravité lui confèrent le statue d'allégorie de la nouvelle église chrétienne. Main droite levée comme le Christ et comme la Vierge, elles s'empare délicatement d'une nourriture qui préfigure l'hostie de l'eucharistie.

Occasion de rappeler que, selon la pensée médiévale dont Giotto est héritier "Le christ substitue le vin de l'Évangile à l'eau de l'Ancienne Loi, l'Église à la Synagogue.