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(1378-1455)
Première Renaissance
Sacrifice d'Isaac 1401 Florence, Bargello
Les portes Nord du baptistère 1424 Florence, Musée de l'Oeuvre
Les portes Est du baptistère 1452 Florence, Musée de l'Oeuvre

Lorenzo Ghiberti de son véritable nom Lorenzo di Cione, (né en 1378 à Florence - mort en 1455 dans la même ville) était le fils de Cione di ser Bonaccorso, mais son père mourut jeune, et c'est le second mari de sa mère, l'orfèvre Bartoluccio (Bartolo di Michele) qui se chargea de son éducation. Lorenzo, le considérant comme son véritable père, lui en garda une grande reconnaissance, au point que, jusqu'à l'âge de soixante ans, il conserva le nom de Lorenzo di Bartolo.

Lorenzo, fit donc, comme la plupart des maîtres florentins de cette époque, son apprentissage dans des ateliers d'orfèvres. Il comptera parmi les premiers sculpteurs-orfèvres du Quattrocento qui associeront étroitement la sculpture et la peinture.

En 1401, alors qu'il était totalement inconnu, Lorenzo Ghiberti remporta le concours organisé par l'Arte di Calimala pour la réalisation de la seconde porte en bronze (Les portes Nord) du Baptistère du Dôme de Florence, aux dépens de six concurrents, parmi lesquels Filippo Brunelleschi, Niccolò di Piero Lamberti et Jacopo della Quercia.

Par la suite, ce concours a été considéré, par les historiens d'art, comme l'acte fondateur de la Renaissance artistique. Ghiberti sera, avec Donatello, l'un des initiateurs d'un renouvellement de la sculpture permettant la représentation naturelle d'un grand nombre de figures placées dans un espace totalement nouveau.

Ghiberti fut déclaré vainqueur du concours à l'unanimité, Filippo Brunelleschi s'étant même retiré après avoir vu l'œuvre soumise par son rival. Le 23 novembre 1403, Lorenzo signait le contrat par lequel il s'engageait à travailler sans interruption, à partir du 1er décembre, à la porte du Baptistère jusqu'à son entier achèvement. L'exécution de la commande, qui n'osera pas s'écarter du schéma gothique adopté par Andrea Pisano, l'auteur de la première porte, s'étalera de 1403 à 1424. Le contrat prévoyait que l'artiste devait livrer trois bas-reliefs par an, mais cette clause ne fut pas respectée. En 1407, on renouvelait le contrat, obligeant cette fois le sculpteur à poursuivre son travail à l'exclusion de tout autre, moyennant un salaire de 200 florins par an.

L'artiste retrouvera sa liberté de composition dans l'exécution de la porte d'honneur (Les portes Est), commencée en 1425 et achevée en 1452. Cette porte sera composée de deux séries de cinq panneaux chacune, représentant des scènes bibliques. Michel-Ange estimera que ces portes seront dignes d'ouvrir sur le Paradis. Le sculpteur utilisera la perspective, et un relief de moins en moins accentué, pour disposer un grand nombre de personnages sur plusieurs plans.

Ces portes que Lorenzo Ghiberti exécuta pour le baptistère de Florence, "admirables par la distribution et l'encadrement des panneaux, par leur richesse d'invention, par leur élégance fluide et par le noble sentiment des sujets", ont été décrites par le critique et historien de l'art Henri Focillon, dans son ouvrage sur l'Art d'occident : "Le rapport du relief selon la distance feinte des plans, le passage calculé de la ronde-bosse au bas-relief et enfin au modelé presque plat de la médaille, la fuite rigoureuse de l'architecture, la suggestion dans le bronze d'un paysage aérien frappèrent comme une révélation miraculeuse l'imagination populaire: les portes du baptistère furent désormais les portes du Paradis"

Ghiberti sculptera plusieurs figures de bronze pour la chapelle Orsanmichele, dont un Saint Jean-Baptiste (1414) et un Saint Matthieu (1421/1422), des saints des corporations marchandes les Arti. Il réalisera, entre 1417 et 1427, les panneaux des fonts baptismaux du baptistère de Sienne, ornés du Baptême du Christ et Saint Jean conduit devant Hérode. L'artiste rédigera, à partir de 1447, un traité en trois tomes appelé Les commentaires. Le deuxième, qui retracera la vie et l'œuvre des plus grandes personnalités artistiques des XIVe et XVe siècles, constituera la première véritable histoire de l'art moderne.

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