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La Tousaint

Emile Friant
1888

La Toussaint
Émile Friant, 1888
Huile sur toile 254 x 334 cm
Nancy, Musée des Beaux arts

Né à Dieuze,, fuyant avec ses parents la Lorraine annexée, quitte très tôt sa terre natale pour gagner Nancy. Remarqué pour son talent dès son apprentissage à l'école municipale des beaux-arts de sa ville d'adoption, il obtient le second Prix de Rome en 1883 et le prix spécial du Salon de 1889 avec La Toussaint.

"Clou" de ce salon, l'œuvre remporte un immense succès et est largement plébiscitée par la presse, valant ainsi à son auteur une reconnaissance nationale.

La scène de La Toussaint se déroule devant l'entrée du cimetière de Préville à Nancy. Elle nous présente une grande famille lorraine, avec ses rites du deuil, sa conception de la charité et les principes d'éducation qui en découlent. Cette frise est une galerie de portraits, comme le sera dix ans plus tard La Douleur. De la petite fille au vieillard, les personnages sont liés les uns aux autres par la pièce de monnaie, geste de charité et seul échange entre deux classes sociales.

Friant n'est pas insensible aux grandes découvertes de l'époque : la photographie, qu'il utilise pour les portraits, l'impressionnisme pour les arrières-plans.
La jeune femme portant un pot de fleurs sort de ce cadre comme si elle marchait véritablement dans la peinture.

la commémoration de la fête de la Toussaint, inspirée d’une célébration de l’Eglise grecque connue depuis le IVe siècle, est d'abord consacrée à tous les saints martyrs et fixée au 13 mai par le pape Boniface IV en 610. Elle est transférée au 1er novembre par Grégoire IV (827-844) au début du IXe siècle et étendue à tous les saints. Mais la forme de dévotion populaire qui consiste en une visite aux défunts et au dépôt de chrysanthèmes – choisis pour leur résistance aux premières gelées – sur les tombes le jour de la Toussaint, c’est-à-dire la veille de la fête de tous les défunts, ne se répand lentement qu’au cours du XIXe siècle, depuis les villes vers les campagnes. Les rituels funéraires, hérités de la monarchie, restent très présents encore à la fin du XIXe siècle, et s’assortissent encore du secours aux miséreux auquel va procéder la fillette qui mène le cortège.

La Toussaint célèbre la joie de « tous les saints » qui sont déjà au Paradis auprès de Dieu, dans un bonheur parfait. Le lendemain, le 2 novembre, les chrétiens se réunissent à nouveau, cette fois pour prier pour les défunts qui ne sont pas encore au Paradis mais au purgatoire. Dieu achève là de préparer les defunts à entrer dans la joie du Ciel. Ils finissent de se purifier de tout ce qui reste de péché en eux. L’Eglise enseigne que la prière de ceux qui sont encore sur la terre participe à cette préparation des défunts à la joie du Ciel. C’est le sens de la prière pour les défunts.