Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
(1935-2013)
Land art

L’Américain né à Albany en Californie mais qui vécut longtemps à New York, fut en effet un pionnier et un artiste important de plusieurs des grands mouvements des années 60 et 70 : le Performing Art, le Land Art, l’art conceptuel et le Minimal Art..

The Lightning Field 1977 Quemado, Nouveau Mexique

Walter de Maria, né en 1935, fit des études d’art à Berkeley. Il participa activement aux avant-gardes des années 60, créant des happenings avec son ami le compositeur La Monte Young, et travaillant aussi avec le batteur du groupe The Velvet Underground de Lou Reed.

Mais il se tourna vite vers les arts plastiques et le Land Art, réalisant un "Mile Long Drawing" dans le désert des Mojaves : deux lignes parallèles tracées à la craie sur 3,2 km. Il créa à Kassel pour une Documenta, un "Vertical Earth Kilometer", une barre d’acier d’un kilomètre de long enfoncée peu à peu dans le sol et dont n’émergent que quelques centimètres. Toujours, cette volonté de créer des œuvres invendables, faisant le lien entre l’art et la terre. Comme ses "Earth Rooms" dont on peut toujours voir un exemplaire à New York : une salle blanche dont le sol est couvert d’une couche de terre de 56 cm de profondeur (127 tonnes) qui dégage une forte odeur d’humus et sur laquelle on ne peut marcher.

L’art de De Maria est aussi fortement mathématique. Il étudie les séries, les répétitions, comme son ami musicien John Cage (il lui dédia une œuvre en forme de cage qu’il appela "Cage"). Au magnifique musée Dia Bacon, au nord de New York, une pièce immense est consacrée à ses "Equal Areas Series" : des séries de duos "carré et cercle de mêmes surfaces", en acier poli, déposés sur le sol. Les surfaces sont en légère progression d’un "duo cercle-carré" à l’autre, de telle manière que, vu d’un côté, les séries semblent combattre la perspective et de l’autre, semblent au contraire l’accroître.

La Biennale de Venise de 2013 lui a rendu hommage. A la fin de la grande exposition "The Encyclopedic Palace" qui occupe tout le pavillon italien des Giardini et l’Arsenale, le commissaire Massimiliano Gioni a déposé "Apollo’s ecstasy", une œuvre de Walter De Maria de 1990, composée de 20 longs cylindres de bronze poli, couchés sur le sol en oblique par rapport aux visiteurs. Dans le catalogue, il explique que De Maria célèbre "les mutations et la pureté de la géométrie. Ses sculptures abstraites sont le résultat de calculs complexes qui combinent les possibilités infinies de l’imagination et une extrême synthèse."

A la Fondazione Prada, à Venise, se donnait aussi le remake exact de l’exposition légendaire d’Harald Szeemann à Berne en 1969, "Quand les attitudes deviennent formes". Parmi les artistes choisis par Szeemann, il y avait Walter De Maria qui avait juste déposé un téléphone en bakélite avec un mot pour les visiteurs : "Si ce téléphone sonne, prenez-le, c’est Walter De Maria au bout du fil."

Dans le désert

L’œuvre la plus célèbre (et infiniment reproduite en cartes postales) de Walter De Maria est "The Lightning Field" qu’il a réalisée en 1977 et qu’on peut toujours visiter (il faut y passer une nuit dans un pavillon de rondins). Il avait choisi un paysage spectaculaire : un haut plateau désertique au sud-ouest du Nouveau-Mexique et il y avait planté 400 mâts pointus en acier inoxydable, selon un plan en grille sur une surface d’un kilomètre de long sur un mile (1,609 km) de large. Les mâts sont plantés de telle manière que leurs sommets sont alignés sur une même surface horizontale. Si vous êtes chanceux, vous verrez alors la nuit, les éclairs frapper les mâts et former une "danse" sublime. Cette célèbre installation de Land Art cherche à renouveler notre expérience de l’art et à relier l’art au monde qui nous entoure et à la nature dont nous faisons partie.

Cette œuvre fut une commande de la Dia Foundation de New York qui en reste propriétaire et qui vient de la restaurer pour 400000 dollars.