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La fenêtre sur la ville no. 3

1912

La fenêtre sur la ville no. 3.
Robert Delaunay, 1911-1912
Huile sur toile, 113,7 × 130,8 cm
New York, Musée Guggenheim

Robert Delaunay passe à l'abstraction avec la série Les Fenêtres, présentée de 1912 à 1913. Elle inaugure une longue série de recherche sur la possibilité de traduire « l'harmonie représentative », par le seul agencement des couleurs. Les couleurs remplacent les objets, qui n'ont plus de substance et laissent la place à la lumière.

Ce passage à l'abstraction se fait après la lecture des théories de Vassily Kandinsky dans son livre manifeste Du spirituel dans l'art, et alors que Guillaume Apollinaire diagnostique en 1912 la naissance d'un nouvel art pictural : "Les peintres nouveaux peignent des tableaux où il n'y a plus de sujet véritable".

Mais, contrairement à Vassily Kandinsky qui donne un contenu psychologique et mystique à ses œuvres, Robert Delaunay n'exploite que « l'effet purement physique ». Il s'explique en s'inspirant d'un texte de Léonard de Vinci : « L’œil est notre sens le plus élevé, celui qui communique le plus étroitement avec notre cerveau, la conscience. L'idée d'un mouvement vital du monde et son mouvement est simultanéité. Notre compréhension est corrélative à notre perception »  (Léonard de Vinci, Textes choisis, Société du Mercure de France, 1907).

À cette époque, Delaunay fait également de nombreuses recherches sur les couleurs et plus précisément sur la loi du contraste simultané des couleurs. Avec Sonia Delaunay, il crée le simultanéisme, une technique qui vise à trouver l'harmonie picturale grâce à l'agencement simultané des couleurs, et qui se concentre essentiellement sur le rôle de la lumière, qui est perçue comme principe créateur originel.