Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux

Bélisaire demandant l'aumône

1781

Bélisaire demandant l'aumône
Louis David , 1781
Huile sur toile 288 cm X 312 cm
Lille, Musée des beaux-arts

Bélisaire est un général byzantin du VIe siècle, qui sous les ordres de Justinien Ier, battit les Vandales en Afrique du Nord. C'est par jalousie que Justinien lui creva les yeux. Il s'agit d'une simple légende puisque si Bélisaire a été réellement accusé, sans doute à tort, de corruption et emprisonné, Justinien l'a fait libérer peu de temps après. Il ne retrouvera cependant jamais un commandement important.

Le Bélisaire de David nous montre un héros déchu, vieux et aveugle, qui mendie dans la rue (comme le montre l'inscription Date Obulum Belisario, donnez l'obole à Bélisaire présente sur la pierre en bas à droite de Bélisaire). Ce dernier est en compagnie d'un jeune enfant alors qu'un de ses anciens soldats, dans son grand étonnement, reconnaît le vieillard. L’épisode est transposé dans l’Antiquité, remise au goût du jour par les néo-classiques.

C'est à son retour d'Italie, en 1780, que Jacques-Louis David achève ce tableau commencé à Rome,une peinture d'histoire, en vue de son agrément à l'académie. Grâce à ce tableau, David est agréé à l’unanimité le 24 août 1781. Le tableau est alors exposé au salon de 1781, premier salon de David, parmi quelques autres plus anciens (notamment, Saint Roch, Les funérailles de Patrocle et Le portrait du comte Potocki).

Considérée comme la première œuvre du néo-classicisme français, dont Jacques-Louis David devient peu après le chef de file, elle remporte un grand succès. Vendu par David à l’électeur de Trèves, Clemens Wenzeslaus de Saxe, en 1786, l'œuvre intègre la collection de son frère, le duc Albert de Saxe-Teschen. En 1792, le tableau est pris lors des premières guerres révolutionnaires et racheté par Lucien Bonaparte en 1802. Le musée de Lille l’acquiert en 18632. Quelques années plus tard, en 1784, David réalise une version réduite et légèrement modifiée pour le comte d'Angiviller, Directeur des Bâtiments du Roi, qui est conservée au musée du Louvre.