Filippo Brunelleschi, né en 1377 à Florence et mort le 15 avril 1446 est un architecte, sculpteur, peintre, et orfèvre italien de l'École florentine. Brunelleschi puise sa vigueur créatrice aux sources antiques pour rationaliser l'espace de la cité moderne et met en place les bases de la perspective mathématique en 1415, opposant ainsi - au gothique tardif - un nouveau système de représentation du monde. Tenu pour un novateur par ses propres contemporains, Brunelleschi laisse une œuvre architecturale, réalisée pour l'essentiel à Florence, pendant la première moitié du Quattrocento

Sacrifice d'Isaac 1401 Florence, Bargello
Coupole du Duomo 1436 Florence, Santa Maria del Fiore

Admis apprenti-orfèvre à l'Arte della seta (guilde de la soie) en 1398, il s'intéresse un temps à l'horlogerie. En 1400, il exécute des statuettes de prophètes, d'évangélistes et de Saint Augustin pour l'autel de San Jacopo à Pistoia. En 1401, il participe au concours pour la seconde porte de bronze du baptistère de Florence sur le thème du sacrifice d'Isaac. Il est finaliste ex æquo avec Lorenzo Ghiberti dont l'œuvre est finalement retenue. On préfère le style plus mesuré de ce dernier, tout en étant sensible au fait que Ghiberti ait su utiliser une quantité moindre de bronze pour effectuer son relief. Il part alors à Rome avec son ami sculpteur Donatello pour étudier les ruines antiques. Bien que reconnu maître-orfèvre en 1404, Brunelleschi s'intéressera plus à la sculpture, avant de se tourner résolument vers l'architecture.

En 1418, un avis de concours est lancé pour doter la cathédrale de Florence d'une coupole. Brunelleschi présente alors un projet sans échafaudages, qui ne convainc pas d'emblée le jury; il en prouve la justesse en construisant à San Jacopo Sopr'Arno une chapelle couverte par une coupole bâtie sans cintre, et il finit par obtenir la direction du chantier de Santa Maria del Fiore, à nouveau avec Ghiberti qu'il parviendra à évincer vers 1426 en le laissant un moment seul à la direction de chantier. Les travaux de la coupole commencent en 1420, alors que Brunelleschi s'est, par ailleurs, vu confier par l'Arte della seta, ceux de l'hôpital des Innocents, un refuge pour enfants abandonnés qui sera inauguré en 1445.

S'inspirant des loges florentines, l'architecte réalise sur le long côté d'une place un portique - dans lequel il introduit l'ordre corinthien - qui donne accès à un ensemble comprenant un cloître, une église et un dortoir. Les structures porteuses sont mises en valeur par l'utilisation de la pietra serena, pour la réalisation de colonnes monolithiques qui se détachent avec arcs et architraves sur l'enduit blanc du mur, procédé que Brunelleschi réemploiera à plusieurs reprises. En construisant ce portique, l'architecte pense également la place sur laquelle il ouvre le bâtiment, la Piazza della Santissima Annunziata ; celle-ci sera bordée par le portique de la maison des Servites de Marie, la Loggia dei Servi di Maria, due à Antonio da Sangallo le Vieux et Baccio d'Agnolo, tandis que son troisième côté sera marqué par les arcades de l'église Santa Annunziata, construite par Michelozzo.

En 1421, Brunelleschi entreprend pour l'église paroissiale des Médicis, San Lorenzo, une chapelle nobiliaire, qui sera appelée Vieille Sacristie après la construction par Michel-Ange, en 1521, de la Nouvelle Sacristie. C'est l'un des ouvrages de Brunelleschi qui se trouvera le moins altéré par des ajouts, et le premier édifice de la Renaissance à plan central : un cube surmonté d'une coupole hémisphérique dont les voûtains reposent sur des pendentifs. Pour l'église San Lorenzo elle-même, dont il entreprend la reconstruction en 1425, il adopte un plan basilical à trois nefs. La nef centrale est recouverte d'un plafond de bois à caissons et dotée de hautes fenêtres ; les nefs latérales, voûtées, sont éclairées par des oculi.

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(1377-1446)
Première Renaissance