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(1822-1899)
Réalisme

Véritable icône de l’émancipation des femmes, Rosa Bonheur plaça le monde vivant au cœur de son travail et de son existence. Elle s'engagea pour la reconnaissance des animaux dans leur singularité. Par sa grande maîtrise technique, elle sut restituer à la fois l’anatomie et la psychologie animales. Elle se mesura aux plus grands maîtres du genre animalier, longtemps réservé aux hommes, et se confronta à des formats monumentaux, conférant à ses œuvres la grandeur de la peinture d’histoire.

Rosa Bonheur sut très tôt s'imposer aussi bien en tant que femme libre qu’artiste officiellement reconnue dans un siècle très corseté. sa carrière exemplaire fut jalonnée d'honneurs et de récompenses. Première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur, Rosa Bonheur a su bénéficier d’une efficace stratégie commerciale et s’associer aux marchands et collectionneurs les plus éminents pour dominer le marché de l’art et conquérir son indépendance financière et morale.

Véritable star en son temps, artiste virtuose et exigeante, elle organisa sa vie autour de son travail et de la quête incessante de perfectionnement, accompagnée de femmes, et plus particulièrement de son amie de toujours Nathalie Micas, qui vécut à ses côtés plus de quarante ans, et de sa « sœur de pinceau », la peintre états-unienne Anna Klumpke, avec qui elle partagea les dernières années de sa vie et à qui elle confia l’héritage de sa postérité.

Labourage nivernais 1849 Paris, Musée d'Orsay
Le marché aux chevaux 1853 New York, Metropolitan
La fenaison en Auvergne 1855 Fontainebleau, Château de F.
Barbaro après la chasse 1858 Philadelphie, musée des Beaux-arts
Boeufs traversant un lac devant Ballachulish (Ecosse) 1873 Paris, Musée d'Orsay
Portrait de lion 1879 Madrid, Musée du Prado
Colonel William F. Cody 1889 Cody, Buffalo Bill Center of the West
La foulaison du blé en Camargue 1899 Bordeaux, musée des Beaux-arts

Rosalie Bonheur naît le 16 mars 1822 à Bordeaux. Sa mère, Sophie Marchisio, née à Altona (Allemagne) de parents inconnus, est adoptée par un riche commerçant bordelais Jean-Baptiste Dublan de Lahet, qui lui offre une éducation bourgeoise (dont cours de musique, de chant et de peinture). C'est dans ce cadre, qu'elle rencontre le peintre Raymond Bonheur, venu lui donner des cours de dessin, et que le couple se marie le 21 mai 1821. À Bordeaux, Raymond rencontre le peintre espagnol Francisco Goya qui y vivait en exil et devient son ami. Il encourage tous ses enfants dans la voie artistique : Rosa, Auguste et Juliette (qui épousera le fondeur d'art François Hippolyte Peyrol) deviendront peintres, tandis que leur frère Isidore sera sculpteur.

D'après les témoignages familiaux, Rosa est une enfant indisciplinée et a du mal à apprendre à lire. Pour y remédier, sa mère lui apprend à écrire les lettres de l'alphabet en associant chacune d'elles à un dessin d'animal. Influencé par le Saint-simonisme, Raymond Bonheur décide de monter à Paris en 1828. Sa femme et ses trois enfants l'y rejoignent l'année suivante (1829). Rosa a alors sept ans. L'année 1830 est marquée par la naissance d'un 4e enfant, Juliette, mais aussi par la mort de M Dublan de Lahet qui, sur son lit de mort, avoue à Sophie qu'il est son véritable père. Par la suite, Rosa Bonheur se plaira à imaginer que le mystère de ses origines maternelles cachait quelque secret d'État et qu'elle était de sang royal. La famille Bonheur, ayant perdu un soutien financier important, vit dans la gêne, tandis que Raymond Bonheur s'engage de plus en plus dans des activités saint-simoniennes. En mai/juin 1832, il décide de rejoindre le couvent laïque des Apôtres saint-simoniens, au 145 boulevard de Ménilmontant. Pendant ce temps, Sophie doit travailler pour assurer la subsistance du foyer (dont des travaux de couture). Raymond Bonheur rentre parmi les siens 6 mois plus tard (novembre 1832), mais la famille vit pauvrement.

Sophie Bonheur meurt, fin avril 1833, , à 36 ans, du choléra, qui ravagea la France. Perdre sa mère à 11 ans, fut pour Rosa Bonheur un événement dramatique, d'où le culte qu'elle lui voua toute sa vie, ainsi que son amour du chant. En 1836, à l'âge de 14 ans, elle fait une rencontre déterminante : celle d'une fillette de 2 ans plus jeune qu'elle, Nathalie Micas. Seule la mort de Nathalie, 53 ans plus tard, les séparera. Son père se remarie en 1842 avec Marguerite Peyrol (1813-1883), avec qui il aura un dernier fils, Germain (1848-1881) également peintre. Rosa Bonheur ne s'entendra jamais avec sa belle-mère et à la mort de son père, en 1849, elle quittera le domicile familial pour aller vivre chez les Micas. Elle a toujours refusé de se marier, afin de rester indépendante. A l'époque le mariage faisait des femmes des subalternes de l'homme, et elle considérait que cela l'aurait empêchée de se dévouer à son art. La vie émancipée que menait Rosa Bonheur n'a, cependant, jamais fait scandale, à une époque pourtant très soucieuse des conventions. Comme toutes les femmes de son temps depuis une ordonnance datant de novembre 1800, Rosa Bonheur devait demander une permission de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris, pour pouvoir porter des pantalons dans le but, notamment, de fréquenter les foires aux bestiaux de voyager ou de monter à cheval. L'une de ses permissions, en date de 1857, nous est parvenue. Nathalie Micas en avait également fait la demande. Cependant, sur toutes les photographies officielles, ou lors de leurs sorties à Paris, Rosa Bonheur et Nathalie respectaient cette ordonnance et portaient toujours une robe.

Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur fréquente l'école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension. Son père finit par la prendre dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il sera son seul et unique professeur. Il lui fait découvrir Félicité de La Mennais, qui prétendait que les animaux avaient une âme, ce dont elle restera convaincue toute sa vie, ainsi que les romans "champêtres" de George Sand. Les animaux deviendront alors sa spécialité10, tant en peinture qu'en sculpture.

Elle expose pour la première fois, à 19 ans, au Salon de 1841. Elle obtient une médaille de 3e classe (bronze) au Salon de 1845, et une médaille de 1re classe (or) au Salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, Race du Cantal. Cette récompense lui permet, d'obtenir, à 26 ans, une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire (payé 3 000 francs). Le tableau issu de cette commande d'État, le Labourage nivernais, devait rejoindre le musée des Beaux-Arts de Lyon. Mais au Salon de 1849, son succès est tel que la direction des Beaux-Arts décide de le conserver à Paris, au musée du Luxembourg. À la mort de Rosa Bonheur, l'œuvre entrera au musée du Louvre, avant d'être transférée, en 1986, au musée d'Orsay.

À la mort de son père en mars 1849, Rosa Bonheur le remplace à la direction de l'École impériale gratuite de dessin pour demoiselles (ou École gratuite de dessin pour jeunes filles). Elle y conserve ce poste jusqu'en 1860. « Suivez mes conseils et je ferai de vous des Léonard de Vinci en jupons », disait-elle souvent à ses élèves.

En 1850, elle fait un voyage dans les hauts pâturages des Pyrénées et en rapporte de nombreuses études dont elle se servira tout au long de sa carrière. Elle séjournera aussi, à plusieurs reprises, en Auvergne, et dans le Cantal en 1846 et 1847 (et plus tardivement, en 1889). Avec son tableau de très grande taille Le marché aux chevaux, (2,44 × 5 m) présenté au Salon de 1853, Rosa Bonheur obtient une grande notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau « a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. […] C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise » dira le critique Henry de la Madelène dans l'Eclair (revue hebdomadaire artistique de l'époque). Le tableau n'obtient aucune récompense mais le jury prescrit que "Par décision spéciale, Mlle Rosa Bonheur et Mme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury." . Son agent et ami Ernest Gambart achète le tableau pour 40 000 francs en le faisant voyager dans plusieurs pays (dont Angleterre et Écosse). Par la suite, il sera acheté par un riche collectionneur américain qui en fera don au Metropolitan museum de New-York en 1887.

Rosa Bonheur présente à l'Exposition universelle de 1855 La fenaison en Auvergne (2,10 × 4,20 m), conservé de nos jours, au château de Fontainebleau, pour lequel elle obtient, pour la seconde fois, une médaille d'or. D'autres œuvres auvergnates sont conservées dans ce même musée.

Alors qu’elle triomphe partout en Europe et jusqu’en Amérique Rosa Bonheur, 25 ans, est immortalisée sur la toile par Édouard-Louis Dubufe, portraitiste en vogue des années 1850. Si la commande émane de son marchand et conseiller, Ernest Gambart, la jeune artiste y imprime sa marque, comme dans tout ce qu’elle entreprend. Elle décide de peindre elle-même le bœuf roux au regard expressif qu’elle enserre du bras, droite dans sa robe solennelle, arborant cheveux courts, carton à dessin et portemine. Autant de détails qui font de cette effigie un acte féministe  car, le dessin représente alors le travail, la science, la connaissance, auxquels les femmes n’ont pas accès. Le fait qu’elle soit en plein air peut aussi se comprendre comme la revendication d’un espace à conquérir. Rosa Bonheur jouera de son image publique tout au long de sa carrière.

Entre 1856 et 1867, elle n'expose plus au Salon, toute sa production étant vendue d'avance. "Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur", écrit Théophile Gautier cette année-là, « avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point ».

À l'Exposition Universelle de 1867, Rosa Bonheur présente dix toiles, mais n'y obtient q'une médaille de 2e classe (un véritable camouflet pour elle). Elle décide de ne plus exposer au Salon de Paris.

En 1893, lors de l'Exposition universelle de Chicago, quatre tableaux de Rosa Bonheur sont exposés au palais des Beaux-Arts. Il en va de même pour 3 lithographies au Woman's Building. Mais dans les deux cas, ce furent des prêts de collectionneurs privés (Gambart, Keppel…). En effet, bien qu'il l'ait sélectionnée, le Comité français d'organisation fut obligé de renoncer à envoyer ses œuvres à Chicago, ne pouvant faire face aux frais d'assurance requis pour leur transport.

En 1860, Rosa Bonheur s'installe à By, coteau viticole près du village de Thomery en Seine-et-Marne, dans une vaste demeure au sein d'une propriété de quatre hectares où elle fait construire un très grand atelier par Jules Saulnier et aménager des espaces pour ses animaux. Un de ses proches écrit : "Elle avait une ménagerie complète dans sa maison : un lion et une lionne, un cerf, un mouton sauvage, une gazelle, des chevaux, etc. L'un de ses animaux de compagnie était un jeune lion qu'elle laissait courir et s'ébattait souvent. Mon esprit fut plus libre d'esprit quand cet animal léonin a rendu l'âme. "

En juin 1864, l'impératrice Eugénie lui rend une visite surprise, pour l'inviter à déjeuner, fin juin, au château de Fontainebleau avec Napoléon III. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d'après un dessin d'Auguste Victor Deroy (1825-1906), conservée au musée du château de Fontainebleau. L'impératrice revient à By l'année suivante, le 10 juin 1865, pour lui remettre, elle-même, les insignes de Chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur — faisant ainsi de Rosa Bonheur la première artiste et la neuvième femme à recevoir cette distinction. Elle est aussi la première femme promue Officier dans cet ordre, en avril 1894 — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l'époque, la première Officière de la Légion d'honneur.

À partir de 1880, Rosa Bonheur et Nathalie Micas passent régulièrement l'hiver à Nice, tout d'abord dans la demeure d'Ernest Gambart, la villa L'Africaine, puis à partir de 1895, dans celle qu'elles acquièrent, la villa Bornala. Rosa Bonheur y peint plusieurs toiles.

À l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris de 1889, elle invite Buffalo Bill dans son domaine après qu'il l'eut invitée à venir assister à son West Wild Show. Si Rosa Bonheur était contre le massacre des Indiens d'Amérique, une amitié naîtra entre eux et elle fera son portrait. Rosa Bonheur s'était déjà enthousiasmée pour les Indiens découverts par ses lectures, notamment les oeuvres de Fenimore Cooper et du peintre George Catlin.

George Achille-Fould, Portrait de Rosa Bonheur dans son atelier, 1893

Nathalie Micas meurt en 1889 après plus de cinquante ans de vie commune. Après sa mort, Rosa rencontre  l'Américaine Anna Klumpke, également artiste-peintre de talent, à l'automne 1889 et la revoit  à plusieurs reprises entre 1895 et 1898. Venue à By en juin 1898 pour faire le portrait de Rosa Bonheur, cette dernière lui demandera de vivre avec elle et de l'aider à écrire ses mémoires. Rosa Bonheur la désigna comme son héritière et légataire universelle, tout comme elle l'avait fait, auparavant pour Nathalie Micas.

Ayant contracté une congestion pulmonaire, à la suite d'une promenade en forêt, Rosa Bonheur meurt le 25 mai 1899 au château de By, sans avoir achevé son dernier tableau La foulaison du blé en Camargue, d'un format monumental de 3,05 × 6,10 m, qu'elle souhaitait (sous l'impulsion d'Anna Klumpke) montrer à l'Exposition Universelle de 1900.

Rosa Bonheur est inhumée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (74e division), dans la concession que la famille Micas lui avait léguée. Elle y repose aux côtés de Nathalie Micas, des parents de cette dernière et d'Anna Klumpke.

Le 29 mai, la Société des Artistes français lui décerne la médaille d'Honneur à titre posthume, Tony Robert-Fleury écrivant alors à Anna Klumpke : « Si nous avions pressenti une fin aussi soudaine, nous aurions voté pour Rosa Bonheur, mais nous ne pouvions prévoir la catastrophe. Nous espérions consacrer sa carrière d'une manière plus solennelle en lui décernant la médaille d'honneur à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Ainsi nous aurions couronné la carrière d'un des plus grands peintres animaliers du xixe siècle. »

Les obsèques de Rosa Bonheur ont lieu à Thomery. Et son inhumation au cimetière du Père-Lachaise fait l'objet de nombreux articles dans La Fronde, journal féministe fondé par Marguerite Durand en 1897. Hubertine Auclert regrette qu'elle n'ait pas accepté les honneurs militaires pour ses obsèques, hommage qu'elle aurait pu recevoir en tant qu'Officière de la Légion d'honneur, mais que Rosa Bonheur avait clairement refusé.

Rosa Bonheur avait fait d'Anna Klumpke son héritière et sa légataire universelle, comme elle en avait le droit, Mais cette dernière, tout en gardant la demeure de By, préféra vendre (pour apaiser les tensions avec la famille Bonheur) « l'énorme collection d'études accumulées en soixante années de travail (plus d'un million-or) » pour lui reverser la moitié des sommes issues de cette vente. Ainsi, du 30 mai au 8 juin 1900, 2 100 œuvres (tableaux, aquarelles, gravures et bronzes) de son atelier ainsi que sa collection particulière seront vendues à la galerie Georges Petit à Paris58, provoquant un effondrement de la cote de l'artiste.

Un Monument à Rosa Bonheur, surmonté d'un taureau en bronze, agrandissement d'une statuette de l'artiste, a été offert en 1901 par Ernest Gambart, et érigé à Fontainebleau sur la place Denecourt, devenue place Napoléon-Bonaparte. Le socle était orné de trois bas-reliefs d'Isidore Bonheur, composés d'après des œuvres majeures de sa sœur, et d'un portrait en médaillon de Rosa Bonheur par son neveu, Hippolyte Peyrol. Le taureau a été envoyé à la fonte en 1942, sous le régime de Vichy. Les trois bas-reliefs latéraux ont pu cependant être sauvés et sont conservés à New York, au Musée d'Art Dahesh.

En 1908, Anna Klumpke publie une biographie de Rosa Bonheur. Elle crée également un prix Rosa-Bonheur à la Société des Artistes français. Pendant la Première Guerre mondiale, le château de By sert d'hôpital militaire. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Anna Klumpke regagne les États-Unis (où elle était née en 1856), et y meurt en février 1942. Ses cendres seront rapatriées en 1948 à Paris pour être déposées dans la tombe de Rosa Bonheur et de Nathalie Micas. Le musée-château de Rosa Bonheur, à Thomery (en lisière de la forêt de Fontainebleau), fermé en 2015, a rouvert ses portes au public en juin 2018.

Hommages

Le Monument à Rosa Bonheur, à Fontainebleau (1901), détruit en 1942 (taureau fondu mais plaques sauvées et conservées à New-York).La rue Rosa-Bonheur située dans le 15e arrondissement de Paris a été nommée en son honneur (dès 1900), ainsi qu'une rue de Bordeaux (ancienne rue Cousse avant 1901), et une rue de Nantes, tout comme les collèges Rosa-Bonheur de Bruges en Gironde, du Châtelet-en-Brie et de Bray-et-Lû, les écoles primaires de Bassens et de Magny-les-Hameaux, et des écoles maternelles à Montceau-les-Mines, à La Réole et à Amiens. Il existe également des rues à son nom à Thomery, Melun, Fontainebleau, Nice, La Rochelle, Lyon, Belfort, Perpignan, Roubaix, Vesoul, Wasquehal et Saint-Aubin-de-Médoc. La maison des arts plastiques de Chevilly-Larue porte son nom, l'artiste ayant habité la commune de 1845 à 1858.

Un Monument à Rosa Bonheur (1910) en marbre par Gaston Leroux, la représentant assise et tenant une palette, orne le jardin public de Bordeaux. Le modèle en plâtre a été acquis par la Ville de Bordeaux en 1903.

En 1942, Jacques Prévert écrit un poème Presque (publié en 1946), en hommage au monument de Rosa Bonheur à Fontainebleau.

En hommage à la peintre, quatre guinguettes parisiennes portent le nom de Rosa Bonheur. La première ouvre en 2008 dans le parc des Buttes-Chaumont. Elle est évoquée longuement par Virginie Despentes dans sa série de romans Vernon Subutex. La deuxième en 2014 en bords de Seine au port des Invalides, la troisième en 2017 à Asnières-sur-Seine et la quatrième en 2021 dans le bois de Vincennes.En avril 2018, dans le cadre de la rénovation de sa signalétique, l'université Bordeaux-Montaigne annonce qu'un de ses deux principaux bâtiments portera le nom de Rosa-Bonheur.

Un cratère vénusien, Rosa Bonheur, est nommé en son honneur. Le 16 mars 2022, à l'occasion du 200e anniversaire de sa naissance, le moteur de recherche Google lui a consacré un Doodle.

Une retrospective en 2022

À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur à Bordeaux, le musée des Beaux-Arts de sa ville natale et le musée d’Orsay, Paris organisent une importante rétrospective de son œuvre. Le Château de Rosa Bonheur à Thomery (Seine-et-Marne), où l’artiste vécut près d’un demi-siècle ainsi que le Musée départemental des peintres de Barbizon sont les partenaires exceptionnels de cet évènement.

Cette exposition est présentée en 2022 à Bordeaux du 18 mai au 18 septembre puis à Paris du 18 octobre au 15 janvier 2023. À Bordeaux, elle se déploie entre la Galerie des Beaux-Arts et l'aile nord du musée et rassemble près de 200 œuvres – peintures, arts graphiques, sculptures, photographies et documents – issues des plus prestigieuses collections publiques et privées d'Europe et des États-Unis. Par son sujet et ses enjeux, au cœur de l’actualité, cette exposition s’inscrit dans le courant international des expositions consacrées aux artistes femmes et dans le regain d’intérêt pour la thématique animalière