Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
(1768-1826)

Néo-classique

Autoportrait 1790 Collection particulière
L'innocence entre le vice et la vertu 1790 Collection particulière
Portrait de Madeleine 1800 Paris, Musée du Louvre

Marie-Guillemine Benoist est formée par Élisabeth Vigée Le Brun à partir de 1781. En 1784, elle rencontre le poète Charles-Albert Demoustier. Ccette même année, elle peint le portrait de son père, exposé au Salon de la jeunesse de 1784. Elle entre en 1786, comme sa sœur Marie-Élisabeth Laville-Leroux, à l’atelier de Jacques-Louis David.

Le tableau L’Innocence entre la Vertu et le Vice, peint en 1790, sous le couvert d’un sujet mythologique reflète ses convictions féministes, le Vice y étant représenté sous les traits d’un homme alors qu’il l’est traditionnellement sous ceux d’une femme. Marie-Guillemine Benoist expose pour la première fois au Salon en 1791 un tableau inspiré de la mythologie Psyché faisant ses adieux à sa famille.

Vers 1795, elle abandonne les sujets classiques pour la peinture de genre  et se libère progressivement de l’influence de David. Elle continue sa carrière de peintre avec succès et expose au Salon de 1800 le Portrait d'une négresse (renomé depuis Portrait de Madeleine), qui assoit immédiatement sa réputation. Peint seulement six ans après l’abolition de l’esclavage, ce tableau est considéré comme son chef-d'œuvre et comme un manifeste de l’émancipation des esclaves et du féminisme. Ce portrait, qui représenterait une domestique ramenée des îles par le beau-frère de l’artiste, sera acheté par Louis XVIII pour l’État français en 1818.

Marie-Guillemine Benoist remporte une médaille d’or au Salon de 1804 et obtient une pension du gouvernement. Elle ouvre à cette époque un studio réservé exclusivement aux femmes à qui elle enseigne la peinture. Elle reçoit une commission de Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, pour réaliser son portrait à l’intention de la Ville de Gand et réalisera un portrait d’Élisa Bonaparte, sœur de l’empereur et duchesse de Lucques en 1805.

Au salon de 1806, elle expose deux tableaux, celui de Deux jeunes Enfans, avec un nid d'oiseau, et Le Sommeil de l'Enfance, et celui de la Vieillesse. Sous l'Empire, elle peint différents portraits pour la famille Bonaparte.

À la Restauration, elle est priée de renoncer à exposer afin de ne pas nuire à la carrière de son époux, Pierre-Vincent Benoist, devenu conseiller d’État. Elle cède — « la pensée que je serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière serait pour moi un coup bien acéré. » — et cesse d’exposer ses tableaux en public, alors qu’elle est au sommet de sa carrière, son mari occupant différents postes importants sous la Restauration.