Vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 janvier 2009


Stage proposé par Patrick Leboutte, critique itinérant, fondateur et rédacteur en chef de la revue "L'image, Le Monde" et professeur à l'INSAS-Bruxelles.

La grève des Lip, le Larzac, la cause des femmes, les occupations d’usine en Lorraine, la défense des immigrés : tout au long des années 70 en France, le cinéma documentaire s’est engagé, refusant de dissocier formes de lutte et lutte des formes. S’il est alors souvent conçu comme une arme, le cinéma n’en reste pas moins un art où esthétique et politique, technique et idéologie sont intimement mêlées. Redécouverte d’une décennie méconnue, ce quatrième séminaire de Patrick Leboutte au Café des images se fonde sur une conviction : entre les pionniers du direct (Rouch, Perrault) et le documentaire de création des années 80, le cinéma militant était tout simplement le chaînon manquant.

Les invités : Alain Nahum (membre de Cinelutte) et Jean-Pierre Thorn.

Vendredi 16 janvier. Soirée d'ouverture : Milestones 1975. 3h15. Avec John Douglas, Mary Chapelle, Sharon Krebs.


Samedi 17 janvier, matin.

Introduction au séminaire par Patrick Leboutte. Filmer de l'interieur des luttes.

Jean-Pierre Rehm, directeur du cinéma documentaire de Marseille écrivait dans un éditorial ces mots vengeurs : "Que le monde aille à sa perte" reprenant ainsi la dernière phrase du camion de Marguerite Duras. Fernand Deligny dans son journal intime s'interrogeait : "que deviendront les yeux d'un enfant, le jour où il n'y aura plus rien à voir ? ". Entre ces deux attitudes se joue ou la fin ou la suite du monde. Patrick Leboutte dit ne pas vouloir se contenter de ce qui est. Gérer la perte est incompatible avec le geste documentaire.

Il se passe quelque chose d'une transformation entre le filmeur et le filmé. Il se passe quelque chose de nouveau. Le film produit un effet sur la personne filmée, la croyance en la possibilité de quelque chose. Guy Debord :"On ne conteste jamais une organisation de l'existence sans contester toutes les formes de langages qui appartiennent à cette organisation."

L'organisation de l'existence porte aujourd'hui un nom : le capital. Le capital organise la séparation, la dé-liaison, la désolation ; privatisation, privatiser, séparation de chacun avec l'histoire. Disparition de la langue car la polysémie gêne le capitalisme il invente des barbarismes comme "l'accessibilité culturelle à tous ". Dans cet accès pour quiconque à la culture, il faut entendre le fait que ça rapporte. Les affiches publicitaires disent la communauté manœuvrée. Ce que l'on propose, c'est à un individu de se séparer de la foule, de se distinguer en devenant le meilleur. Le film documentaire met aussi en scène une séparation mais avec raccord.

Le film documentaire met en présence filmeur, filmé et spectateur . Le film réunit ces trois pôles pour travailler la relation quand ça tourne.

Le film documentaire doit veiller à maintenir intacte cette promesse, à ne pas trop vite filmer l'autre comme du semblable. C'est parce que tu n'es pas moi que le film travaille à ce que nous avons à faire ensemble. C'est bien diffèrent que de filmer en fonction de ce qui peut rapporter. IL faut d'abord filmer l'autre comme étrangeté, "faire circuler des objets inquiétants" disait Jean Rouch. "Il n'y a rien de plus encombrant que le prochain" renchérissait Levinas.

 

Projection de Le dos au mur de Jean-Pierre Thorn
et discussion avec le réalisateur.

Après des courts métrages produits par Braunberger et la réalisation de Oser lutter oser vaincre, il ne semblait plus possible à Jean-Pierre Thorn de tricher en restant à la porte des usines. Elles restaient aussi un mystère qui suscitait le désir d'aller voir à l'intérieur. Jean-Pierre Thorn a du récupérer une sécurité sociale ouvrière et non plus étudiante. Il y reste jusqu'en 1978 avec juste une incursion pour filmer une grève, Un simple exemple avec Cinélutte. Dans l'usine d'Alsthom de saint -Ouen ,il y avait 2000 employés dont 1100 ouvriers. Jean-Pierre Thorn adorait aller d'un coin à l'autre de l'usine pour promouvoir le syndicalisme.


Jusqu'en 78, il espérait pourvoir faire la révolution culturelle avec une propagande à base d'une BD tirée d'Oser lutter oser vaincre, il organisait des ciné-clubs et soutenait les Palestiniens. Il existe cependant une violence importante dans les rapports entre ouvriers. La CGT chapeaute le syndicalisme. Elle est omniprésente dans le hall mécanique qui commence à être informatisé ; Ce hall est ainsi surnom par les syndicalistes, le hall des délégués. En revanche , il n'a pas de syndicalisme chez les Ouvriers Spécialisés ou chez les ouvrières portugaises. Oumad l'Algérien dira ainsi " Ce sera une vraie histoire. Grâce à la caméra, notre échec servira aux autres. Mais le poison du racisme est déjà très présent et nombre de syndicalistes ne veulent pas "appeler à faire grève pour ces bougnouls ".

En 1977 Les syndicats réussissent encore à faire sortir la moitié de l'usine pour une grève. Thorn fait partie d'une charrette de licenciés qui seront finalement réintégrés. En 1978, c'est le procès de Lin Puan et de la bande des quatre et l'union de la gauche se délite. Il ne semble plus y avoir de perspective des travailleurs et l'action du MIB. Jean-Pierre Thorn revient dans son pavillon de Genevilliers faire de la photo. Il est engagé au cinéma saint Séverin en 78 pour trois mois à la coordination d'un programme pour les 10 ans de mai 68. Quinze films dans un programme de trois fois deux heures. Klein finit le montage de son film. ARC Sochaux en 68 Oser lutter. Au même moment, c'est la naissance des salles de cinéma de recherche en France.

Six mois après avoir quitté l'usine de saint Ouen, c'est la grève en 79. Un camarade en moto débarque le soir même chez Jean-Pierre Thorn en lui disant : "on occupe l'usine, vient filmer". Cinélutte, Marker et ISKRA donnent de la pellicule. Bruno Muel est l'opérateur et beaucoup de soirées sont passées avec les piquets de grève.

Jean-Pierre Thorn prend une sorte de revanche. En étant militant, il avait dû se nier comme cinéaste pour être accepté. D'où plus tard son goût pour la fiction avec "je t'ai dans la peau" où il n'avait plus à travailler masqué et pouvait assumer le fait d'être cinéaste . Il prenait aussi une revanche vis à vis de l'arrogance des patrons. Ceux qui face à la réclamation d'une prime "salissures" pour les ouvriers immigrés décidaient de la retirer aux ouvriers qualifiés. Ces patrons sont tout surpris de le retrouver derrière la caméra et le chef du personnel lui demande ainsi : Monsieur Thorn, on se demande pourquoi vous filmer là ?

Dans les grèves et les manifestations, le cinéaste choisit son cadre quand il choisit son camp : il est soit du coté des flics qui tabassent soit du côté de ceux qui reçoivent. L'un des seuls films de l'ARC vu du coté des flics est Sergent Mikono qui suit de manière burlesque un CRS.

Jean-Pierre Thorn retrouve le plaisir d'aller à l'usine lorsqu'il croyait à la révolution. Il ne s'agit pas tant de filmer des sujets révolutionnaires mais de faire des films révolutionnaires


Dans les années 70 le cinéma militant s'oriente nettement vers le cinéma d'auteur. Il y a disparition des slogans pour un cinéma plus libre. Dans Oser lutter, oser vaincre, il y avait la volonté de briser un réalisme plat avec 250 cartons, intertitres écrits qui provoquaient comme une tempête dans le film. Le grand inspirateur est Eisenstein, la parole est instrumentalisée, découpée bien différente du temps pour la parole. Deux ou trois choses que je sais d'elle ou les cinétracts avec leurs bobines de trois minutes et le choc des mots : rêve/eve. On restait cependant dans le discours dogmatique qui veut trop de montrer, assener des vérités. D'un coté le film capte bien le tumulte de 68 avec la pulsion du peuple, force motrice de la révolution alors que le PC est montré comme révisionniste (bien détacher les syllabes Ré-Vi-Sio-Niste)

Le dos au mur est filmé de l'intérieur donc pas un film sur. Il y a un échange de fierté particulièrement dans les. scènes d'occupation, différentes des scènes de castagne. La caméra suscite une générosité . Il y a une grande proximité entre cinéaste et filmés: " Je suis de la classe ouvrière. Je ne peux pas mieux vous dire ". Ceux-ci veulent donner à la caméra. C'est pour ça que les visages sont si beaux. Les autres, ceux qui critiquent, ne sont pas dans le pacte et ont comme une envie d'entrer dans cette espace cocon qui protège.

Aujourd'hui c'est bien différant pour les fils, ceux de la génération Hip hop avec des contrats de courtes durées et des employeurs qui changent. Ici il y a de la fierté sur le transformateur comme sur le dos d'un éléphant. Le plan suivant , l'usine en plongée sur une musique religieuse montre l'usine non plus comme un éléphant mais comme un mastodonte. Deux usines en grève sur plusieurs dizaines. Ciné-opéra, le son ne dit pas la même chose que l'image. Le coup d'état de la classe ouvrière, c'est quand le fils peut voir où son père travaille.

Le film réussit à trouver des personnages : les tartanpions, Rocky, la tricoteuse, Henry et ses 20 ans de syndicalisme qui donnent des particularités à la " masse " ouvrière.

Le film est inspiré de Orlan Country USA de Barbara Coppel. On y note la tragique apparition du PC avec la figure de Seguy. Thorn maintient l'effet de l'arrêt sur image pour briser avec le réalisme et inciter le spectateur à n pas oublier de juger (Y des haricots, y a pas de gigot). Travail sur la couleur avec la pointeuse rougit à l'étalonnage, sur la musique avec l'harmonica acide lorsque les grévistes laissent entrer les jaunes. Les filmer les fait redevenir courageux.
En 68 ambiance musicale avec Gilles Toutain mais pas d'effet sur la musique comme ceux composés avec Jacky du rock alternatif, le son dit autre chose, lorsque les antigrève viennent narguer les ouvriers où lorsque les 50 derniers grévistes chantent une internationale massacrée.

Après le dos au mur, Jean-Pierre Thorn réalise Je t'ai dans la peau sur le destin de Georgette Vacher, militante qui se suicide à 52 ans et laisse comme dernier message "j'ai le dos au mur, c'est la fin de la classe ouvrière ". Thorn fait des films pour que l'on ne puisse plus dire ça


Multiples sont les séquences mémorables du film. Le plan séquence du palais brognard qui suit les acteurs de la bourse. Les trois tartenpions qui ne font partie d'aucun machin. Le socialisme, ils ne le voient pas venir avec la CFDT ou la CGT et disent devoir se contenter de la cinquième semaine de congé, du treizième mois et de 300 francs supplémentaires. filmé depuis l'intérieure le dos au mur dégage une impression d'invention joyeuse tendu vers la transmission. La scène de la table pourrait avoir été prise en charge par les grévistes plus que par les réalisateurs

Le film obtiendra le soutien des salles de recherche. La CFDT maoïste et la CGT communiste s'opposent à la diffusion du film qui ne parle pas au nom de tous les travailleurs. Il faudra une pétition de 250 ouvriers pour affirmer que ce n'est pas aux délégués de décider si le film est bon ou non mais aux ouvriers eux-mêmes.

Dans la Marseillaise, après une soirée à Martigue, on pourra lire " Jean-Pierre Thorn dans sa campagne contre la CGT". La situation a bien changé puisque le film est utilisé maintenant dans les formations de syndicaliste

 

Samedi 17 janvier, apres-midi. "Cinélutte, années 70 : histoire d'un collectif"

14h30. Introduction par Patrick Leboutte .

Les deux membres fondateurs de Cinélutte sont Jean-Denis Bonin (participe en 68 à Joli mai, ARC et ligne rouge) et Richard Copans (opérateur de Kramer et futur directeur des Films d'ici).Le premier devient professeur à l'idhec après une programmation de ses films provocateurs et engagés au cinéma du Luxembourg . Une élève demande alors à ses camarades de l'avoir pour prof. Jean-Denis Bonin développe une nouvelle pédagogie avec nettement plus de pratique comme à l'INSAS de Bruxelles. Il ne s'agit surtout plus d'exercices techniques mais de filmer la société en ne reproduisant pas des choses déjà faites. Chaud, chaud, chaud de Jean-Denis Bonin sera le premier film de Cinélutte.
Cinélutte devient un groupe d'anciens profs et d'anciens étudiants de l'IDHEC, Myriam Rovici, Jean-Patrick Sanderichin, Olivier Altman. Jusqu'à Denis Gerbrant qui en sera finalement exclu L'innovation se fait par le montage. Pas de hiérarchie entre techniciens et cinéaste

Projection de Jusqu'au bout et de A pas lentes du collectif Cinelutte. Puis rencontre animée par Patrick Leboutte avec Alain Nahum, membre de Cinelutte.


On passe d'un film de 1973 avec voix off, de l'ordre du slogan et du cinéma d'intervention sociale où l'on se bat pour une cause, la circulaire Marcelin à un film de 1978 projet scénarisé, élément du triptyque Bonne chance la France avec Comité Giscard et Les banques.

Jusqu'au bout

Monté par Jean-Denis Bonin. Grève d'immigrés des ouvriers de Margoline sans papiers 80 salariés chauffeurs, filmer en trois jours, matériel et pellicule étant prêts. Deux parties plus profond, plus juste et plus fort. Document monté en plusieurs éléments. Réappropraition du corps séparé par la visite médicale ça ne raccorde pas devenir mécanique au service du pouvoir. Danse et grève de la faim mettre en panne mettre en mouvement. 68-75 plus d'énergie pour montrer le film reste dans les cartons des Film d'ici jusqu'en 2005 où un jeune réalisateur l'exhume pour un projet de film. Le film est ensuite montré à Lussas par Comolli.

A pas lentes

Monté par Alain Nahum. Le titre est un jeu de mot sur le quartier général du groupe Medvekine de Besançon situé dans le quartier de Palente. Le projet du film fait suite à la parution du livre Lip au féminin mais les femmes filmées ne seront pas uniquement témoins d'une grève. Si filmer Fatima la syndicaliste apparaît normal aux ouvriers de Besançon, ils comprennent difficilement l'intérêt de filmer les autres femmes. Les huit membres de Cinélutte présents vont s'attacher à approfondir les relations avec les ouvrières. Celle qui interpelle les flics, Christiane la maman qui se demande si elle a raison de cadrer sa fille et se déplaît à faire ainsi la maman flic) qui sera filmée par Richard Copans et Renée qu'Alain Nahum suivra dans sa famille à sa demande

Les premières scènes filmées ont été la scène initiale où les deux femmes se racontent leur ancien emploi commun de filles de maître et la mise en scène devant la grosse presse. Ces scènes sont retournées pour que les deux femmes se reconnaissent dans ces images. Autre séquence scénarisée à partir des expériences des ouvrières l'histoire de la pointeuse.

La séquence de Odette et Richard chez eux a été gardée. Certes, ils ne sont pas encore dans rapport égalitaire mais le rapport compliqué qu'ils entretiennent est un début d'évolution. Le moment le plsu fort est celui de la confession de l'histoire d'amour de Renée avec un cadre antigrève. Le mouvement de caméra à la main final avance comme pour la prendre dans ses bras...même si à ce moment là Alain Nahum a peur que le reflets dans les lunettes de Renée masque ses yeux.

17h30. Projection de Cochon qui s'en dedit de Jean-Louis Le Tacon et Thierry Le Merre.

20h30. Projection de Les deux Marseillaises suivie d'une rencontre avec Jean-Louis Comolli, animée par Patrick Leboutte et Marie-José Mondzain.

 

Dimanche 18 janvier, matin.

"Le statut de la parole"

Du discours à la parole. Invention documentaire et rappel de la cause. Puis comment faire intervenir la parole. D'autant plus crucial que sans eux la parole ouvrière ne serait pas entendue. Militantisme : ne suffit pas d'enregistrer quelqu'un qui à quelque chose à dire pour que cette parole devienne un ennemi du pouvoir. La parole pullule à la télévision. On peut dire n'importe quoi car la parole n'est pas entendue Rouault Lip rappelle une belle histoire celle de l'autogestion. Enregistre les témoignages du passé. Il était une fois la classe ouvrière. La parole est tronçonnée, l'un commence une phrase et l'autre la termine. Attester que monsieur X le dit et Monsieur Y le dit puis vrai puisque archive M X a raison La parole est singulière, tendue vers quelqu'un d'autre. Filmer un lien, une écoute. Dispositif d'écouté. Celui qui parle le fait d'autant mieux qu'il sera écouté. Promesse d'un autre à venir, le spectateur Dialogue entre bande son et bande image, comment faire pour que la parole soit entendue


9h45. Projection de Lorsque le bateau de Leon M. descendit la Meuse pour la premiere fois de Jean-Pierre et Luc Dardenne.

Le cinéaste n'est pas un journaliste Léon Mazy 1960 militant actif. Son langage de résistance peut-il encore être entendu aujourd'hui ?
Il n'y a de fidélité à la révolution passée que dans la fidélité au futur
Rouaut intervention pépère raconter les histoires de l'oncle Paul. L'interviewé devient de la chair à récit. L'ouvrier ne ment pas la preuve parole calme et apaisée. Forme identique à un reportage sur la coupe du monde de football

Ici douleur du manque cinéaste et ouvrier ne sont pas dans le même plan parce que ça ne va pas ensemble. Il y a trois pôles : Les archives des années 60, dix-neuf ans plus tard, les évènements par ceux qui l'on vu, et la questionnement. Moi cinéaste, je vais où ? Chaque pôle interroge l'autre, ricoche. C'est parce qu'ils sont posés comme séparés qu'ils sont ensemble. La grève a échoué ce qui les réunit c'est le film en train de se faire. C'est le travail du film qui réunit les trois pôles

Au plein a succédé le manque. C'est dans l'écart que le spectateur peut trouver sa place. Quand il n'y a pas de déception, on est dans le marché, la déception travaille le film.

Cette forme de la parole ouvrière permet au pôle du passé non seulement d'êter écoutée au présent mais d'être tendue vers le futur. Chacun parle d'un endroit précis où il était autrefois Il re-présente, il rend à la présence remonte à la surface. Chaque parole est écrite ce n'est pas de l'interview. Ecrit ton texte, déclame le récit, donne une forme. Théâtre populaire mémoire ouvrière devenue texte pour qu'elle ne meure jamais. Forme épique tendue vers l'avenir, al forme écrite revient

Mettent en relation leur inquiétude sur la révolution. Le texte est de plus en plus rageur. Les Dardenne arrivent trop tard. Leurs personnages sont là où ça ne transmet pas Rosetta, L'enfant, Igor de La promesse sont des quasi orphelins. Le père ne transmet pas.

Les archives sont de Paul Meyer et Franck Megel. Ce sont des extraits de Combattre pour nos droits. Mise en scène sans pathos des ouvriers Alain Rouaut en attendant le navire When the ship come in de Dylan

 

Nahoun. Les archives comme l'eau du fleuve bruit des vagues sur les images d'archives. Poème collectif chacun écrit un vers référence au mythe des Argonautes, donner la parole à l'histoire.
Le plan de dos dit l'assume l'acte mais je ne peux le revendiquer du fait de la répression policière et judiciaire. Contre le pacifisme bellant, c'est le dos de la résistance, la violence ouvrière.Henry du dos au mur je ne donnerai pas le premier coup de fusil mais je donnerai le prochain

Ces échecs ne serviront pas à rien. Les voix des Dardenne sont un contrepoint essentiel. Sans elle, la parole ouvrière ne survivrait pas. Le cinéaste se met en danger avec son propre texte

11h. Projection de Un simple exemple du collectif Cinelutte.

Lutter provoque la joie, la liesse. Les ouvriers aident cinélutte à faire un beau film. Cinélutte aide les ouvriers à gagner une belle victoire. Cadeau d'adieu la chanson
Remy, le meneur est un établi. Au cadre, Richard Copans se plaint de filmer "surtout des gens qui dorment".

Le film donne lieu à des rapports de diffusion avec des séminaires sur la stratégie à mettre en œuvre pour toucher les publics. Diffusé par les syndicats, les comités d'action, les cahiers de mai (Anselme, Bougreau), films de Bénaroya, comité de femmes.

Sera ensuite présent au saint Séverin (Varet, Gérard Lefevre, Jean-Jacques Mitterand dans le programme mai 68 par lui-même, les MJC, Les Cahiers du cinéma, Cannes).

Pour jean-Pierre Thorn la force du film est d'aller chercher la parole qui ne se dira pas deux fois". Auinsi fit-il lui aussi avec le plan de 7 minutes dans On fait pas kiffer les anges. Kader, aujourd'hui à la tête du centre chorégraphique de La Rochelle, rentre tard. Sa mère a peur qu'il soit un caillera et qu'il se pique les veines. Plus tard, Kader sera choqué de comprendre qu'il avait du lui montrer ses avant-bras pour la rassurer.

D'abord filmer pour les gens et pour cela trouver des formes. Cela permet de trouver des formes cinématographiques et de militer pour des idées en faisant ainsi de la politique.

 

Dimanche 18 janvier, aprés-midi. "De l’intérieur du désastre. Filmer le monde aujourd’hui. Autour de Claudio Pazienza".

14h30. Projection de Tableau avec chutes de Claudio Pazienza.

En 1997 Pazzienza part de soi, de son corps, son corps et va faire raccord. Dans un pays éclaté, dans un monde en lambeaux, c'est un corps qui va recréer un monde. L'homme prête son corps pour tout recoudre le coq en pâte en coq à l'âne. Bruegel commande d'Arte prévenir le regard est-ce que ce que je vois est bien ce que l'on doit voir méfiance du visible
Rencontre le Premier ministre Dehanne. Claudio avec maman met ses beaux vêtements offre livre, gelée royale
Le coq Dehanne est flamand et de Wallonie Flandres c'est le lion
Légèreté du jeu caméra burlesque, le corps citoyen .


16h30. Séance de travail autour de Tableau avec chutes.

 

18h. Clôture