Du 31 janvier au 4 février 2007
, notre correspondant, Jonathan Cardenas, nous a transmis un
compte-rendu quotidien
du festival du film fantastique de Gerardmer

Nous nous sommes associés avec Il étaitunefoislecinéma.com
pour décerner un coup de coeur commun à
Den brysomme mannen
de Jens Lien.

C'est, comme on le verra plus loin, ce film norvégien qui triomphe haut la main. Il remporte non seulement le Grand Prix mais aussi le prix de la critique internationale, le prix du jury jeunes et le prix du Jury Sci fi.

 



Compte-rendu quotidien de Jonathan Cardenas :

Mercredi 31 janvier
Jeudi 1er février
vendredi 2 février
samedi 3 février
dimanche 4 février

Petit journal du festivalier

Bilan du festival

Palmares

 


Mercredi 31 janvier

Le festival de Gérardmer, c’est quand même mieux quand il y a un peu de neige. C’est comme le festival de Cannes sans soleil, il y a moins de plaisir. Très bien mais, et les films alors ?


Film d’ouverture : Fido
Réalisation Andrew Currie. Avec : Carrie-Anne Moss, Billy Connolly, Dylan Baker.

Une petite ville aux USA. Des années auparavant, un nuage radioactif a réveillé tous les morts qui se sont donc mis à chercher de la chair fraîche pour "re-vivre", comme le dit si bien, un des personnages principaux du film, Helen Robinson (Carrie-Anne Moss). Heureusement, une société spécialisée dans les zombies, ZomCon, arrive à la rescousse, et repousse nombre de zombies dans "la zone interdite". Pour les autres zombies, Zomcon, ne trouve pas mieux de les recycler en employés, domestiques, et autres travailleurs au service de la ville. Pour cela ils sont tenus en laisse par un collier électronique qui "dresse" le zombie. A partir de la, tout le monde s'en procure, effet de mode oblige. Il n'y a juste que la famille Robinson, qui ne possède pas un zombie, ce qui leur confère une certaine honte de la part de tout le quartier. Plus pour longtemps, car Helen Robinson, décide d'engager un zombie domestiqué pour leur maison. Timmy, d'abord circonspect, se lie d'amitié avec ce Zombie, qu'il appellera finalement Fido. Mais au cours d'une promenade avec Timmy, Fido voit son collier se déconnecter et donc sa nature primaire reprendre les dessus...en arrachant le bras d'une brave Grand-mère passant par là.. A partir de là, toute la petite ville va se retrouver ébranlée par l'apparition de zombies égarés, en furie, en recherche de chair fraîche, déambulant au beau milieu des rues..

Un petit film de propagande comme on n'en faisait plus durant les années 50, au Usa et aussi une grande réussite ; reprenant là, le thème de la domestication des zombies si chère du deuxième opus de Romero, Le Jour des Morts Vivants, Andrew Currie réussi à faire une grande comédie horrifique sur les zombies. Se rapprochant énormément (peut être même le dépassent) d'un film comme Shaun Of The Dead, Fido, est un film avec un grand humour noir. Alternant moments musicaux de grande dérision, fausse publicité propagandiste et un très grand comique de situation, Fido réussi là où beaucoup d'autres films ont échoué, c'est-à-dire, d'être un film a la fois grandement humoristique ,mais avec un certain message critique derrière, en tournant en dérision cette famille américaine. Un film bien parti pour le Prix du Public..(J. C.)


Jeudi 1 février
Journée maussade quant à la qualité relative des films en compétition


Dans trois jours tu vas mourir
(In drei tagen… bist du tot) de Andreas Prochaska. Avec : Sabrina Reiter, Julia Rosa Stöckl, Michael Steinocher, Laurence Rupp, Nadja Vogel, Julian Sharp.
En plein cœur d'une petite ville autrichienne perdue au milieu de la campagne, (a tel point que cette ville ressemblerait comme deux gouttes d'eaux à.....Gérardmer !!), Nina, Martin, Alex , Clemens et Mona récompensent leur obtention du baccalauréat, en allant fêter cela a la grande soirée de leur lycée. Juste avant cette fête, ils reçoivent tous un texto, annonçant leur mort prochaine dans les trois jours suivant. Croyant à une plaisanterie de mauvais goût, ils préfèrent tous effacer ce message et ne pas s'en tenir au courant mutuellement. Hélas pour eux, Martin, le petit ami de Nina est retrouvé le lendemain même, attaché sur un bloc de béton au beau milieu du lac, noyé...
Un film autrichien qui ressemble plutôt au film américain d'horreurs pour adolescents. Malgré une très belle esthétique naturaliste, dans la réalisation, aucune originalité ne se distingue dans ce long métrage que l'on pourrait appeler, " souviens-toi l'été dernier. en Autriche " Avant la projection du film, le réalisateur, Andreas Prochaska, nous affirmait, qu'il avait voulu transposer les éléments du " Teen Horror Movie " sur un film européen.. C'est réussi....malheureusement...(J.C.)



The return de Asif Kapadia. Avec : Sarah Michelle Gellar, Sam Shepard, Peter O'Brien, Kate Beahan, Adam Scott, Darrian McClanahan, Brad Leland.
Au cours d’un voyage dans son Texas natal, Joanna se retrouve dans une étrange ville déserte appelée La Salle. Elle commence à souffrir d’hallucinations, de flashbacks et de cauchemars qui vont déclencher des visions de sa propre dépression et de ses actes d’auto-mutilation...
Film britannique autour d’une jeune fille poursuivie par un cauchemar d’enfance. Et de deux. Après le film autrichien de jeunes pas drôle et ennuyeux, voilà le deuxième film non fantastique de la compétition. Comparativement au film précédent, il a ce mérite de construire une ou deux bonnes scènes d’exposition et d’avoir une image à peu près correcte. Sinon, on frôle la catastrophe. On hésite entre le téléfilm de France 2 pour son intrigue, et le film documentaire sur la région texane. Autant dire que le choix est réduit. Retournant donc au Texas pour percer à jour un mal qui la ronge, Joanna rencontre un mauvais garçon qui va la protéger pour qu’ils se rendent compte à la fin que leurs traumatismes sont liés. Pour compenser l’absence d’originalité du scénario, le moindre effet sonore est poussé dans sa pire utilité et le spectateur doit attendre l’heure qui passe. Pas facile tous les jours la vie de festivalier… (D.B.)



The abandoned De Nacho Cerda. Avec : Anastasia Hille, Karel Roden, Valentin Ganev.
Marie a été adoptée et emmenée aux Etats-Unis alors qu'elle n'était qu'un bébé. Elle retourne dans son pays natal, la Russie, pour reconnaître le corps de sa mère, retrouvée morte dans des circonstances étranges. Sa seule piste est une ferme abandonnée dans les montagnes et qui appartenait à ses parents. D'étranges phénomènes s'y produisent à son arrivé, elle aperçoit ainsi son double mort...

Film très attendu a Gérardmer, son film divise. En ceux qui n'ont rien trop compris, ceux qui adhèrent totalement a son esthétique, ce film dans les deux cas, provoque les réactions. Bénéficiant d'une très belle réalisation, The abandonned prend le spectateur par la gorge et ne le laisse pas repartir. Véritable fable morbide, mais très réussi, ce premier long métrage nous emmène, comme le dit Nacho Cerda, avant la projection, dans un " cauchemar " dont on ne ressort pas indemne. Un immense trip à la limite du surréalisme qui aura retourné le temps d'une projection, toute une salle. (J.C.)

 


Vendredi 2 janvier
Encore un temps très maussade. Hier, brouillard et un peu de neige. Aujourd'hui pluie et de la neige qui fond...

Premier film de la journée et première véritable satisfaction puis deux déceptions, dont le film de Kiyoshi Kurasawa et une très bonne surprise.


Den brysomme mannen de Jens Lien. Avec : Trond Fausa Aurvaag, Petronella Barker, Per Schaaning, Birgitte Larsen, Johannes Joner, Ellen Horn, Anders T. Andersen.

Andréas est le seul homme dans un bus qui arrive au beau milieu d'un désert où juste un homme l'accueille avec une banderole " bienvenue ". Il se retrouve dans une ville où tout lui est donné facilement, appartement très tendance, très IKEA.., femme sur mesure qui accepte tout, le prototype même de la poupée gonflable (voir les scènes de copulation particulièrement mordantes..), et enfin travail (comptable dans un entreprise) .Se satisfaisant pleinement de sa nouvelle vie dans un premier temps, il se rend compte rapidement, qu'il manque une dimension humaine à ce paradis matérialiste sans que qui que soit n'y trouve à redire.

C'est un film étrange et atypique qui nous est proposé ici avec cette histoire d'un no man's land affectif, mêlant l'horreur d'un monde à la Orwell et le rire d'un Chaplin. Le réalisateur Jens Lien brosse le portait d'une population drôlement pathétique qui ne connaît rien d'autre que le plaisir de regarder des meubles et de discuter différents modèles de canapé. Un beau portrait sur une société complètement aseptisé où rêve, amour, n'existe plus. Autant dire aussi que l'absurde fait partie de leur quotidien, excepté pour Andréas. Et le spectateur de rire de ce burlesque que seul les scandinaves sont capables de nous offrir. Il suffit de se rappeler Kitchen Stories et surtout de Chansons du deuxième étage.
Drôle et angoissant dans la représentation d'une ville protégée et effrayée par les petits plaisirs de la vie, le spectre de Brazil plane au-dessus du film, Den brysomme mannen est un délicat coup de poing au consensus d'une société consommatrice, nous rappelant que nous êtres humains, sommes faits pour vibrer et pleurer. Une véritable remise en question de la valeur humaine. Ce film qui, pour sa première projection a obtenue une véritable unanimité au sein du public, est une belle œuvre qui, espérons, aura sa chance dans les salles obscures françaises.(J. C.)

Rétribution (Sakebi) de Kiyoshi Kurosawa. Avec Koji Yakusho, Manami Konishi, Tsuyoshi Ihara, Hiroyuki Hirayama, Joe Odagiri, Ryo Kase, Riona Hazuki.
Un homme, noie une femme dans une flaque d'eau et s'en va. La police arrive peu de temps après. Yoshioka, inspecteur de police enquête sur ce meurtre. Malheureusement , a sa grande surprise, les indices s'accumulent et tous l'amène vers le coupable du meurtre...lui même..

Tous les amateurs de cinéma fantastiques et de cinéma asiatique, connaissent, un temps soit peu le caractère de ce cinéaste solitaire et de sa patte anti-conformiste. Plus connu pour ses oeuvres comme Cure, Pulse, Charisma et dernièrement Seance. Kurosawa, nous propose avec Sakebi un polar spectrale sans véritable grande envergure. On connaissait le cinéma tout en lenteur du cinéaste, homonyme d'Akira Kurosawa ( eh non Richard Borhinger !!Ce n'est pas son fils..), mais ici, avec ce film, la lenteur est a son paroxysme le plus total. Et même si on ressent pleinement la patte du réalisateur par son coté très minutieux de la mise en scène, Kurosawa se loupe complètement avec ce film interminable (1H40 qui deviennent une éternité), qui frise le ridicule encore une fois avec la figure de la morte qui revient d'outres tombe hanter les esprits. Au final, nous avons un film qui, malgré une belle composition de couleurs et de photo, reste complètement hermétique et permettra à de nombreux spectateurs de terminer leur sieste. Le film de Kurosawa, avant sa projection, faisant partie des favoris à la victoire finale du festival. Maintenant il est en tête des grandes déceptions... (J. C.)


Sœurs de sang (Sisters) De Douglas Buck (1er film). Remake du film de Brian de Palma. Avec :Chloë Sevigny , Lou Doillon, Stephen Rea

Une journaliste enquête sur le mystérieux docteur Lacan. Son investigation la mène au coeur de la clinique Zurvan, lieu de traitements psychanalytiques expérimentaux pour enfants. Là, elle rencontre une bien étrange jeune femme, un cobaye humain dont l'innocence fragile cache de dangereux secrets…

Le réalisateur Douglas Buck s'est fait connaître avec sa représentation tétanisante de l'american way of life dans Family portraits, encore inédit, en France. S'attaquant au film original de Brian de Palma Sisters, il continue de vouloir percer les troubles comportementaux familiaux. Si son premier film a fait sensation par son aspect rentre-dedans, celui-ci a peu de chances de convaincre sa légitimité d'exister en tant que remake. Reprenant plan par plan l'original, alors qu'il souhaitait initialement l'adapter librement, le réalisateur n'apporte rien de nouveau à cette histoire de sœurs siamoises. L'histoire est sensiblement différente, les personnages aussi (L'homme afro-américain de la version De palma est remplacée par un medecin blanc, le detective est remplacé par un ami journaliste) ; il n'en reste pas moins que le contexte du centre de soins psychologiques avec ses théories comportementalistes et expérimentales semble rester à l'époque des années soixante-dix, période à laquelle l'original était tout à fait d'actualité. Et c'est là tout le problème quand la même histoire est traitée trente ans plus tard. Erreur aggravée en affublant l'un de ses personnages principaux du nom de Dr Lacan. Cherchez l'erreur… Il reste alors les acteurs, Chloë Sevigny en tête, et la séquence finale avec son flot d'images pré-post-traumatiques, mais l'ensemble est trop daté pour faire impression. (J. C.)

Samedi 3 février
.Après un long et tumultueux trajet, Gérardmer s'ouvre devant nous, Plus grosse journée d'influence du festival (week-end oblige...) La journée s'est ouverte avec le 8ème film en compétition, Kilometro 31 de Rigoberto Castaneda.

Kilometro 31 De Rigoberto Castaneda (1er film). Avec : Iliana Fox, Adrià Collado, Raùl Méndes, Julian Alvarez.
Après un mystérieux accident au Kilomètre 31, Agata tombe dans le coma. Sa sœur jumelle Catalina, grâce à un don spécial qu’elle a développé avec elle, est déterminée à découvrir ce qui est réellement arrivé à sa sœur…
Un titre assez énigmatique pour un sujet autour des âmes errantes et des connexions mentales. De nombreux accidents de voiture se produisent au niveau du panneau Kilomètre 31. Agata, après avoir écrasé un enfant, est elle-même victime d'un accident. Sa sœur jumelle va tenter à l'aide d'un ami et d'un policier de retrouver la trace de l'enfant disparu. Rigoberto Castaneda, dont c'est ici le premier film, fait sans aucun doute preuve de savoir faire pour mettre en scène son histoire. L'enfant en question est étrangement inquiétant, la sœur jumelle, pétrie de secrets enfouis, est convaincante dans sa quête personnelle, et les décors, la forêt et les égouts de la dernière séquence, arrivent à distiller la présence invisible des spectres sans recourir à des effets sonores ou à des cuts. Le film pêche en revanche par son histoire qui n'arrive pas à se distinguer des multiples métrages sur les revenants, le dernier bon exemple en date étant Les autres d'Alejandro Amenabar. On avance ainsi dans le film en ayant la désagréable impression d'avoir déjà vu cela quelque part. Kilometro 31 tient donc plus de la pellicule convenue et sans surprises que du navet. Un petit film sympathique, rien de plus.

Black Sheep de Jonathan King (1er film). Avec : Nathan Meister, Peter Feeney, Oliver Driver, Danielle Mason, Glenis Levestam, Tammy Davis.
Terrifié par les moutons et sortant tout juste d’une thérapie, Henry revient dans la ferme familiale afin de la vendre à son frère aîné. Il ne sait par encore que ce dernier y mène des expériences génétiques à haut risque. Quand un groupe d’activistes écologistes libère un agneau mutant, des milliers de moutons se transforment peu à peu en de sanguinaires prédateurs…


Le film au potentiel le plus comique quand on lit le pitch. Assumant totalement le caractère hautement déglingué de son histoire, Jonathan King nous offre des grands moments de n'importe quoi que l'on désespérait de revoir un jour depuis Bad taste ou Brain Dead de Peter Jackson. Il suffit de voir la gentille petite tête de mouton défoncer une porte ou sauter à la gorge des humains pour rire aux éclats. Et le réalisateur ne recule devant rien pour transformer les moutons en prédateurs très agiles, ils conduisent, ils sautent dans des fosses, rien de les arrête jusqu'à même faire l'amour avec l'homme. Sachant que le ridicule ne tue pas, il fallait y penser à transformer le mouton en un monstre assoiffé de sang, Jonathan King nous offre une bobine décomplexée en garantissant sérieusement le non sérieux de son entreprise. De plus il nous gratifie de superbes effets spéciaux avec prothèses et bons vieux maquillages, rendant hommage au Hurlements de John Landis. Un futur classique à ranger entre Evil Dead 2 et Brain Dead.

Dimanche 4 février
Dernier film en compétition, une bobine asiatique soporifique


Gwai wik
(Re-cycle) De Danny et Oxide Pang. Avec Lee Sinje, Lau Siu Ming, Zeng Qi Qi, Lawrence Chow.
Une jeune romancière à succès commence l’écriture de son nouveau roman, The Recycle, où il est question de forces surnaturelles. Quelques temps après, elle est prise d'hallucinations inexplicables et s'aperçoit que les événements surnaturels dont elle parle dans son roman se produisent réellement…
Les frères Pang se sont fait connaître par Bangkok Dangerous et The Eye, respectivement film policier et film d'horreur, deux métrages usant d'effets et de cuts donnant la sensation qu'ils tiennent la route. Et leur mode de réalisation pour les films suivants ne faillira jamais à cette règle. Si on ne peut leur reprocher leur productivité, la qualité de leurs films en pâtie énormément. Surfant sur le thème trop à la mode des fantômes et des évènements surnaturels, ils semblent être dans la redite constante. Re-cycle confirme leur incapacité à se renouveler. Pendant près de deux heurs le spectateur suit le trouble de l'héroïne sans que rien ne se passe, où les effets sonores ont comme d'habitude une trop large place, et où les rebondissements sont connus de tous. A oublier de toute urgence.

 

Le petit journal du festivalier par Jonathan Cardenas

Ce petit journal couvre les autres événements ayant lieu au festival du film fantastique. Car même s'il est vrai que ce festival est consacré au film de genre SF, horreur et à degré moindre thriller, d'autres manifestations se passent dans la cette petite ville des vosges pour montrer l'horreur, le fantastique, sous d'autres formes que le cinéma.

Jeudi 1 février

Tout de suite après Fido, je file a grandes enjambées au MCL (Maison de la Culture et des Loisirs) de Gérardmer voir la première inauguration de l'après-midi : le vernissage de l'exposition Bande Dessiné. Cette exposition qui s'appelle Traumavision présente quelques œuvres de l'artiste Pierre La Police. L'artistes à travers ces œuvres réinvente les films de séries Z ainsi que des grands films fantastiques, comme Au delà du réel par exemple ...

Pierre La Police
Pierre La Police

 

Toujours à grandes enjambés, je file à l'espace Tilleul, voir plusieurs stands dans ce salon littéraire, où nombres d'auteurs de nouvelles, d'ouvrages fantastiques sont venus présentés leurs œuvres. Il est vrai qu'un salon littéraire était indispensable pour ce festival.. Tous y était représentés, romans, Bd et autres...Parmi toutes les personnes présentes au salon " Le Grimoire ", il convient de citer quelques personnes comme Ange, Alain Berard ou encore Clair Arthur. Parmi tous les présents, un auteur régional a accepté de répondre à quelques questions...

Renaud Hacquin
Renaud Hacquin

Renaud Hacquin, est, avant tout un informaticien. Il déclare vouloir " écrire pour le plaisir " tout en espérant pourquoi pas un jour pouvoir vivre de sa passion. Son livre a lui, c'est OMNIS, plus centré sur le fantastique, le surnaturel. Un étudiant classique se retrouve avec des phénomènes surnaturels. Une lueur le suit un peu partout. Il s'aperçoit bientot qu'il possède des pouvoirs qu'il n'imaginait pas...
Un roman avant tout sur la vanité des gens, sur cette propension de la population à se croire très forte, mais qui au final, se prendra en pleine face, une vérité qu'il n'imaginait pas. Pour plus d'information sur cette auteur, omnis.whismerhill.fr.


Exposition suivante : près de l'espace lac, a lieu le vernissage Arts Plastiques où nombres d'artistes confirmés exposent leur œuvres toujours liés au fantastiques, à l'étranges.. parmi tous ces artistes, j'ai portés plus d'attention sur un artiste de la région, Gilles Renard. Ses peintures sont vraiment uniques. D'une technique portés vers l'aquarelle et l'encre et avec des coûteux et des spatules, Gilles Renard mélanges les couleurs, la peinture et l'huile sur la toile afin de donner un effet de relief. Ces peintures surprennent et aiguisent la curiosité du public. Cette artiste entièrement autodidacte, développe un style basée sur " l'écriture automatique " Il nomme même son style avec un certain humour, le Renardisme. En attendant, il est important de découvrir ses œuvres très proches des peintures d'Alex Gray par exemple.

Gilles  Renard
Edouard Heyraud

Après midi chargé, je file juste a coté de la salle pour voir l'exposition jeunes talents, où dessins, sculptures, sont exposées dont fait partie Edouard Heyraud. Ce jeune artiste de 25 ans développe des sculptures par des détournements d'objets ou de créatures fictives. La plupart sont des représentations humanoïdes fortement inspirés du la culture Cyber-punk avec des films comme Blade Runner par exemple.. Faites a partir de matériel de récupération, ces sculptures , n'inspire que l'admiration pour ce jeune artiste. Vraiment a découvrir... Son contact : vizionprod@yahoo.fr .

vendredi 2 février

The Texas Chainsaw Massacre : the beginning

L'ultime film de la journée, hors compétition, aura permis aux friands de gore sauvage d'effacer de leurs esprits les deux films précédents. Se traînant la réputation d'être brutal et furieux, ce nouveau volet sur l'homme au masque de chair et sur sa charmante famille a transporté de joie les festivaliers. Egal à ce qui en avait été dit, la préquelle -qui par certain moment a des allures de remake- de Jonathan Liebesman laisse sur le carreau tous les derniers films de genre et d'action et rivalise sur le plan de la folie consanguine avec La colline a des yeux d'Alexandre Aja, lui aussi remake du film de Wes Craven. Revenant donc aux origines du mythe, le film ne nous épargne aucun sévices, de l'amputation du grand-père au scalp d'un des jeunes en passant par une obèse qui fait office de cale de porte. Et que dire de Leatherface, plus massif et menaçant que jamais, dont la moindre apparition sur l'écran stigmatise nos pulsions animales. La préquelle de Liebesman est à la violence et à la folie ce que le remake de Nispel est au glauque et au sordide, un objet filmique clouant le spectateur sur place. On dit merci qui ?

 

Samedi 3 février :

L'avant dernier jour du festival est marqués par la remise à l'espace tilleul, de la remise des prix des meilleurs nouvelles fantastiques du festival Fantastic'Art

En 2007, plus d'une trentaine de jeunes de 10 à 20 ans ont participé au concours. Le jury était très satisfait de souligner cette année le très bon niveau d'écriture des nouvelles.

Le palmarès :

sélection Inédit Vidéo

C'est-à-dire des films qui ont été produit uniquement en vidéo et qui sortiront en France (peut être pour certains, pour d'autres....). La majeure partie de ces films sont des petits budgets. Néanmoins, il serait dommage de ne pas en parler un temps soit peu...

Alien Apocalypse de Josh Becker.
La terre est assiégé depuis des années, par des extraterrestres termites qui se servent des humains comme esclaves. Leur but ? Le bois qui est à leurs yeux aussi précieux que l'or et le pétrole pour nous. Heuresement, après des années de sommeil par cryogénisation pour le compte d'une expérience de la NASA, le docteur Ivan Hood accompagné par son équipe revient sur terre, pour recréer la vie.. Capturés par les termites tueuses, Ivan Hood cherche a renverser le pouvoir en tentant de créer une armée..

Un des films les plus attendus au cinéma Paradiso, dans la séléction vidéo. Pourquoi ? Bruce Campbell... Pour tous les amateurs des films d'horreur, d'épouvantes et de séries, Bruce Campbell est une de ces figures phare de ce cinéma B, d'horreur durant les années 80, et encore aujourd'hui... Il possède chez les fans la même aura qu'une Barbara Steele à son époque par exemple. On ne peut que citer la trilogie culte des Evil Dead où encore récemment Bubba Ho-tep pour s'en convaincre. Chaque film où il est présent, peu importe la qualité du métrage, produit une effervescence chez les fans...
Et c'est exactement ce qui s'est passé cet après midi au cinéma Paradiso, dès la première apparition de Bruce Campbell sur l'écran. Des applaudissements et des cris de joies retentissaient dans la salle, au plus grand bonheur de toute l'équipe de MadMovies, jury de cet séléction.

Quant au film propre à lui ? Un scénario, qui ne tient pas debout,des personnages très clichés (un américain fort qui arrive sur une planète en sauveur, un afro américain avec des dreadlocks qui meure dès le début et une belle blonde américaine qui tombera follement amoureuse de Bruce Campbell..) , mais un film tellement tordant de rire, avec des extraterrestres parlant et se comportant comme des " Beaufs " en synthèse très moche, une réalisation très téléfilm et un jeu d'acteurs très ridicule, Alien Apocalypse approche la catégorie de nanard suprême de gérardmer. Mais bon, en même temps, justement, c'est le but du film...Un plaisir coupable, un pur moment de rire et de détente entre amateur du genre qui forcerait presque ce film à sortir en France,même si il y a très peu de chance de le voir..Bilan Du Festival


Bilan

La cuvée de ce festival 2007 aura été très discutable. De la à dire que ce n'était pas une bonne programmation, bien sur que non. Néanmoins, on peut se demander qu'elle est la place de certains films durant ce festival.

Entre les films sans intérêt pour le festival (In Drei Tagen…Bist Du Tot), les grandes déceptions (Sisters et surtout Sakebi de Kiyoshi Kurosawa), sont venus les grandes surprises que l'on attendait pas à ce festival.

Des dix films en compétitions, seuls quatre vraiment ressortent du lot. Nous citerons en premier, Den brysomme mannen de Jens Lien, notre coup de cœur commun avec Il étaitunefoislecinéma.com . Ce film norvégien est vraiment le seul, qui se démarque de toute la programmation du festival. Le voir remporter quatre prix à Gérardmer (dont le Grand Prix s'il vous plait…) ne fait que démontrer la grande richesse du film dont on espère premièrement, qu'il bénéficie d'une sortie nationale et deuxièmement qu'il ait du succès auprès du public français. On l'espère....

Black Sheep et Fido incarne a eux seuls la tendance du moment du film d'horreur, c'est à dire de faire passer l'horrifique avec un autre genre, paradoxalement opposé, la comédie. Après le premier film du genre avec le Rocky Horror Picture Show dans les années 70, nous avons eu le droit depuis ces dernières années à ce mouvement de comédies horrifique avec des films comme Shaun Of The Dead , par exemple. Fido et Black Sheep incarne l'apogée de ce nouveau sous genre dont on n'est pas près de voir la fin. Deux excellentes comédies a ne surtout pas manquer..

Le dernier film qui mérite une certaine attention aussi, est le premier film de Nacho Cerdà, The Abandonned. Bien qu'il n'ai eu aucun prix pour le festival, il convient de souligner l'efficacité et la richesse des références pour un tout premier film. Il est certain que ce film contient de nombreux défauts surtout au niveau de l'histoire, mais il possède aussi d'énormes qualités, que se soit tant au niveau des décors, des images, que de la tension et des références.Il convient de ne pas oublier ce film et d'au contraire, d'attendre le deuxième long métrage de ce réalisateur espagnol avec impatience.

A noter ici que les seuls films qui ont obtenu des prix sont des premiers ou deuxièmes films alors que els réalisateurs expérimentés, Kiyoshi Kurosawa et Les frères Pang ont déçu. Le cinéma fantastique et d'horreur bénéficie de talents nouveaux dont on espère que le festival de Gérardmer servira de tremplin.

Pour finir, à noter le prix vidéo décerné à Alien Apocalyspe de Josh Becker, avec Bruce Campbell, fabuleux nanard à mourir de rire avec en plus un fond politique derrière et le deuxième long métrage de Lucky McKee (auteur du très remarqué May), The Woods, qui malgré son remontage successif par les producteurs est remarquable

Que demander après cela ? …. le temps. Espérons que l'année prochaine il y ait de la neige, de la glace sur le lac de Gérardmer afin que le festival se montre sous son meilleur jour… (J. C.)


Longs métrages

La compétition rassemblait une sélection internationale de dix films où s'affrontaient deux films américains, deux films espagnols et un film de chacun des pays suivants : Autriche, Norvège, Canada, Nouvelle-Zélande, Hong-Kong et Japon.


GRAND PRIX :
Den brysomme mannen de Jens Lien
(Norvège) (Norway of Life – The Bothersome man)

PRIX DU JURY ex-aecquo:
Black Sheep de Jonathan King (Nouvelle-Zélande) et Fido de Andrew Currie
(Canada)

PRIX DE LA MEILLEURE MUSIQUE DE FILM (SACEM):
Fido de Andrew Currie
(Canada)

PRIX DE LA CRITIQUE INTERNATIONALE et PRIX DU JURY JEUNES et PRIX DU JURY SCI FI :
Den brysomme mannen


PRIX DU PUBLIC (L’EST REPUBLICAIN & LA LIBERTE DE L’EST) :
Black Sheep de Jonathan King
(Nouvelle-Zélande)

Les courts métrages
GRAND PRIX DU COURT METRAGE (parrainé par LVT):
ECHO de Yann Gozlan
(France)


Les inédits vidéos

PRIX DU MEILLEUR INEDIT VIDEO (parrainé par MAD MOVIES):
Alien Apocalypse de Josh Becker

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