Les employés des CNP et l'association "Les Inattendus" organisent le SAMEDI 5 SEPTEMBRE 2009 une journée de protestation contre les conditions de fermeture de l'Odéon, et de soutien aux CNP et à leurs employés.

Rappelons qu'en plein mois d'août et congés des employés, sans qu'aucun d'eux n'ait été prévenu, la salle a été vidée de son materiel de projection (expedié par Galeshka Moravioff, PDG des CNP depuis 1998, dans une de ses salles marseillaises), de ses fauteuils et de tout ce qui pouvait y avoir quelque valeur.

Pour en savoir plus :

http://www.soutenirlescinemascnp.org

et le point de vu de Galeshka Moravioff

Nous relayons ci-après l'indignation de Claire Simon :

"Je viens de recevoir un mail annonçant cette mauvaise nouvelle du démantèlement du CNP de Lyon. Cette méthode de désossage pendant l'été du cinéma parle pour elle-même : c'est une chose honteuse faite en cachette et qui interdit tout rattrapage.

Comment dire mon accablement ? Je suis venue à plusieurs reprises présenter mes films au CNP et j'ai toujours eu l'impression que c'était une des meilleures salles de cinéma de France. (Et donc du monde!) Parce que non seulement la programmation y était faite avec goût, style et passion mais aussi parce que l'intelligence et le savoir de Marc Artigau donnaient toutes leurs chances aux films présentés, il connaissait le public et le guidait comme un véritable passeur ouvrant sans cesse ses horizons non pas seulement vers « le pointu » mais vers les grands larges de l'actualité du cinéma, du répertoire, de la recherche.

Les films qu'il présentait restaient plus longtemps qu'ailleurs, y étaient en égalité commerciale, artistique les uns avec les autres, il adaptait continuellement les séances comme un grand cuisinier, pour que chaque film rencontre son public.

Les débats, la presse qu'il convoquait faisaient du film un événement, un lieu de pensée, de rencontre. Il rendait à chaque film son ambition d'être un nouveau pas dans la découverte de « ce que peut le cinéma », de ce qu'il nous donne à concevoir, à éprouver, à découvrir. Et ce non pas comme un médium d'information ou de pur spectacle mais comme ce qu'il est avant tout , un moyen inouï de représentation de la vie, du monde.

Chaque fois que j'entendais chanter le couplet annonçant la fin du cinéma, l'apocalypse promise de l'exploitation des films, je prenais l'exemple du CNP, et de quelques autres salles-miracles, où la passion avait réussi à créer un véritable lieu de culture, de vie, de discussion. Où la création était d'abord du côté du spectateur.

Le terrassement généralisé par les monopoles ont pour effet de m'empêcher cet été de voir, en étant dans le Var, le film d'Alain Guiraudie, « Adieu Gary », « Partir », et tant d'autres qui pourtant sont la véritable actualité cinématographique. C'est donc une censure qui s'installe, sous couvert de faillite économique due non pas aux amateurs comme Marc Artigau et son public, mais à l'incompétence de ceux qui veulent la mort du cinéma, sans même être capables d'en faire quelques dollars de plus..."


Claire Simon, cinéaste

 

Ciné-club de Caen