Volume dirigé par YANN CALVET ET YOURI DESCHAMPS

SOMMAIRE

I. Politique de « l’Author’s Studio ».
Les métamorphoses du Phénix par YOURI DESCHAMPS
À sa main : Coppola adaptateur par JEAN-PAUL ENGÉLIBERT
L’état d’enfance : idiots et habiles, ou l’oscillation des contraires par JACQUES PASQUET

II. Fractures : les vibrations de l’être et le mouvement du monde
En soi le chaos : du Vietnam à l’ère Reagan par DAMIEN DETCHEBERRY
Mirage des âmes solitaires par VINCENT SOULADIÉ
L’imagination de la matière : l’eau d’ici et l’au-delà par JÉRÉMIE BONHEURE

III. Facture : la fabrique des images
Couleurs coppoliennes par BAPTISTE VILLENAVE
Montage, son beau souci par PIERRE-ALAIN MOËLLIC
Spectrographe par JEAN-MICHEL DURAFOUR

IV. Affaires de famille
Les filiations contrariées par VALENTIN NOËL
It’s a man’s world : une histoire de la violence par ÉMILIE CHAUDET
Sillons ouverts par JÉRÔME LAUTÉ

V. Lignes d’horizon et points de chute
Aspects du mythe par YANN CALVET
Le cinéma comme art tragique par GAËLLE LOMBARD
« Cours vers le ciel bleu » : du rêve à l’épreuve du réel par MYRIAM VILLAI

On retiendra de ce numéro, qui ne prétend pas à l'analyse méthodique de l'oeuvre de Coppola, le parcours du cinéaste résumé en trois phases par Youri Deschamps : Coppola avant Coppola (de Dementia 13 en 1963 aux Gens de la pluie en 1969), Zoetrope (du Parrain en 1972 à Peggy Sue s'est mariée en 1986) et Janus démultiplié (des Jardins de Pierre en 1987 à L'homme sans âge vingt ans après). Pour l'auteur, ce parcours serait celui d'un rêve d'un cinéma qui totaliserait absolument toutes les formes d'expression dont le septième art peut disposer.

Damien Detcherberry rappelle que Apocalypse Now reste le premier film majeur portant sur la guerre du Vietnam à rompre avec l'arc mélodramatique classique, lui préférant une approche résolument plus moderne. L'étrangeté d'Apocalypse Now repose notamment sur un paradoxe constitué autour de l'opacité de son personnage principal, le capitaine Benjamin L. Willard et la contradiction d'une mise en avant du "je" par le cinéaste : malgré l'illusion d'une focalisation interne à travers le recours à la voix off, Willard reste à l'écran curieusement hermétique à toute introspection, un spectateur silencieux constamment en retrait de l'action. Son mutisme l'oppose au colonel Kurtz, dont la réputation énigmatique, pourtant bien entérinée au début du film, est désamorcée lors de la rencontre entre les deux hommes, Kurtz se livrant sans résistance à son assassin, verbalement puis physiquement.

Dans Sillons ouverts, Jérôme Lauté rappelle la dimension autobiographique de la musique dans l'œuvre de Coppola. "On sait que le père du cinéaste, Carmine Coppola était compositeur et qu'il a participé à ce titre à plusieurs films de son fils. On sait moins en revanche que le frère de Carmine, donc l'oncle paternel du cinéaste, Anton, était lui-même musicien et chef d'orchestre et que le grand-père paternel du réalisateur, Francesco Pennino (1880-1952), napolitain d'origine a composé des chansons etdes opérettes dont la plus célèbre, Senza mamma, est représentée dans Le Parrain 2.

 

 

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Francis Ford Coppola, spleen et idéal
160 pages. 10 euros. En librairie ou sur Le site de Eclipses.
2008
Eclipses n°43