Editeur : MK2, mai 2007. DVD1 :1h45, le film 1h10. Allemand sous-titré français. DVD2 :1h59. Carl Theodor Dreyer : Mon Métier (1995), de Torben Skjødt Jensen. 1h33, danois sous-titré français

Suppléments:

  • Ils attrapèrent le bac, court métrage de Dreyer, 1948.
  • Un poème cinématographie : Analyse de Patrick Zeyen écrivain et cinéaste
  • Images censurées dans deux séquences
  • DVD2 : Carl Theodor Dreyer : Mon Métier (1995), de Torben Skjødt Jensen
  • DVD2 : entretiens avec Dreyer, la fille de Falconetti et l'acteur Jorgen Roos.

 

Un jeune homme, David Gray, arrive un soir à l'auberge de Courtempierre, village situé au bord d'une rivière. La nuit, un vieillard pénètre dans sa chambre pour implorer son aide. Il disparaît aussi mystérieusement qu'il est entré en laissant un paquet à n'ouvrir qu'après sa mort. David répond à son appel. Dans une usine désaffectée, il rencontre de curieux personnages : un garde chasse dont l'ombre se dédouble et un médecin inquiétant qui prend soin d'une veille femme. Guidé par des ombres étranges, il parvient au château où habite le vieil homme qui lui avait rendu visite et ses deux filles, Gisèle et Léone, cette dernière gravement malade...

 

Remarquable analyse de Patrick Zeyen, écrivain et cinéaste sur l'adaptation choisie, les circonstances contraires (pellicule voilée, titre mal orthographié, acteurs non professionnels) que Dreyer transforma à son avantage. Analyse brillante de la mise en scène (angles, cadrages) avec, pour axe critique, la volonté de Dreyer de filmer l'invisible (travail sur les dédoublements et les ombres).

Patrick Zeyen rappelle que Nicolas de Gunzburg, producteur de Vampyr et interprète de David Gray sous le pseudonyme de Julian Wes, Dreyer et son scénariste Svend Rindom connaissaient le Dracula de Bram Stocker mais ont préféré adapter les nouvelles de Le Fanu Adaptation Carmilla et L'auberge du dragon volant, contenues dans le recueil Les créatures du miroir (In a glass darkly) de l'écrivain irlandais Sheridan écrites vingt-six ans avant. Ils ont préféré la tonalité subtile et inquiétante de l'étrange à celles plus tranchées de l'horreur et de l'épouvante.

Sheridan Le Fanu était un admirateur de Swedenborg, théosophe suédois, pour qui tout objet réel possède son double spirituel et cet objet réel n'est que le reflet du monde immatériel qui, seul, existe. Dreyer souhaite nous conduire dans ce monde parallèle au notre et possédant sa propre logique. D'où des symboles marquants : le faucheur, image archetypale de la mort, le passeur symbole du rêve, la blancheur purificatrice de la farine qui engloutit le médecin, la roue dentelée du moulin qui incarne le destin et s'arrête lorsque le sort est joué.

En comparaison de l'analyse de Patrick Zeyen, le documentaire du DVD2 est plus banal déroulant la carrière de Dreyer et interrogeant les acteurs ou la fille de Falconetti.

Belle mise en parallèle entre les sequences retenues et les deux séquences avec des images censurées.

 

 
présente
 
Vampyr de Carl Dreyer