Editeur : Carlotta-Films. Avril 2011. Nouveau master restauré haute définition. DVD 20 €. Blue ray, 25 €

Supplément :

  • La bande-annonce

Mario, un talentueux réalisateur argentin, vient d’être quitté par sa femme et, pour noyer son chagrin, il se lance à coeur perdu dans un vaste projet de film consacré au tango. Au cours des auditions, il rencontre une ravissante danseuse, Elena, protégée du principal commanditaire du spectacle, le puissant Angelo Larroca. Alors que le tournage du film débute, une passion irrépressible naît entre le réalisateur et la danseuse…

Saura rend hommage au Tango dans un film mental privilégiant les numéros sur fonds monochromes rouges, roses, jaunes, oranges et verts pomme. Saura met en effet en scène un double jeu avec la réalité pour accentuer le mystère inhérent au tango. La suspens sur le fait que la comédie musicale intègre ou non la réalité politique, qu'elle permette ou non à Mario d'aimer Elena n'est que le fait de Mario qui se repose dans son lit et imagine son film. Mario metteur en scène de cinéma s'imagine Mario metteur en scène de théâtre. C'est le sens de cette caméra autonome qui se montre au début du rêve de Mario et que l'on revoit au milieu puis à la toute fin.

Ce jeu mental est renforcé par l'interprétation pour le moins monolithique de Miguel Ángel Solà, pur esprit qui est d'ailleurs affligé d'une cane après un accident qu'il aurait provoqué en dormant au volent. Plongée dans la mémoire du tango (extraits de Mercado de abasto de Lucas Demare réalisé en 1955 avec Tita Merello, Pepe Arias, Juan José Miguez, Pepita Muñoz), le film évoque aussi la dictature militaire et ceux qui veulent la faire oublier : "Le passé est indestructible, tôt ou tard les choses finissent par revenir et parmi les choses qui reviennent il a le projet d'abolir le passé". (Borges).

 

 

 
présente
 
Tango de Carlos Saura