Editeur : Sidonis Calysta. Octobre 2013. Nouveau master restauré. version française et Version originale sous-titres Français. Combo Blu-Ray + DVD Inclus le Livre. 35 €.

Suppléments :

  • Zorro, héros californien
  • Présentation de Patrick Brion

1820. Don Diego Vega, fierté de l'Académie Militaire de Madrid, retourne en Californie, sa terre natale, pour apprendre que son père, le gouverneur de Los Angeles, a été dépossédé de son titre par un tyran, Don Luis Quintero. Il fait la connaissance du capitaine Esteban Pasquale, âme damnée de l'ursupateur et bretteur émérite. Mais Diego feint de ne rien entendre aux armes... Cependant, le jeune homme revêt secrétement le costume noir de Zorro le justicier, le héros du peuple, qui devient bien vite le symbole de la résistance à la tyrannie.

Le film est produit par Zanuck, à la Fox, en réaction aux succès récents de la Warner dans le cinéma d'aventures où Errol Flynn triomphe dans Capitaine Blood (Curtiz,1935), Les aventures de Robin des bois (Curtiz, 1938) ou L'aigle des mers (Curtiz, 1940)

Zanuck choisit Tyrone Power pour symboliser le cinéma d'aventure de la Fox. Entre 1938 et 19550, il sera ainsi le héros de : Suez (Allan Dwan, 1938), Le brigand bien aimé (Henry King, 1938), Le chevalier de la vengeance (John Cromwell, 1942), Le cygne noir (Henry King, 1942), Capitaine de Castille (Henry King, 1947), Echec à Borgia (Henry King, 1949), La rose noire (Hathaway, 1950).

Le Zorro de Mamoulian, réalisé en 1940, reprend deux interprètes marquants des Aventures de Robin des bois : Basil Rathbone est de nouveau le méchant : non plus le shérif de Nottingham mais le capitaine Esteban. Le débonaire Eugene Pallette n'est plus frère Tuck mais Frère Felipe. Le film bénéficie ainsi d'acteurs d'exception : Linda Darnell n'a que dix-sept ans. Il est produit avec des moyens tant au niveau du scénario, de la définition des personnages, des combats ou de la musique dont n'avaient pas bénéficié même les versions muettes avec Douglas Fairbanks sans parler des petites productions de la Republic pictures au début du parlant.

Le film garde le côté hispanique californien, le pistolet à un coup (et non le revolver), le fouet (qui fera vite mauvais genre : assimilé à la punition des esclavagiste) et l'habileté à l'épée du héros. Zorro n'a pas de super pouvoirs. Il n'est pas non plus le premier à avoir une double identité que possédait déjà Le Mourron rouge dans le contexte de la France révolutionnaire. Il est néanmoins le premier héros popularisé par le cinéma à posséder cette double identité. En ce sens, c'est un précurseur de Batman. Dans la version de Christopher Nolan, Batman begins, le jeune Bruce, avant d'être orphelin, s'en était d'ailleurs allé voir ce Zorro de Mamoulian.

 

Zorro, héros californien

Interview de Douglas Fairbanks Jr mais surtout brillante intervention de Christophe Champclaux, historien du cinéma, qui évoque les singularités de Zorro comme premier des super-héros au travers des principales réalisations pour la télévision et le cinéma.

L'action du roman de Johnston McCulley (1883-1958) se situe à la mission San Juan Capistrano sur le chemin de San Diego à San Francisco. Elle fut construite dans le dernier quart du XVIIIe par les franciscains espagnols. L'Eglise a été détruite par le tremblement de terre de 1812 mais la mission possède toujours de magnifiques jardins, Johnston McCulley est un écrivain populaire de pulp fictions.

L'action est située dans le contexte réaliste de la Californie espagnole avant qu'elle ne devienne l'état le plus dynamique des Etats unis. La nouvelle de McCulley, La malédiction de Capistrano, parait en 1919. Douglas Fairbanks, enthousiasmé par ce héros californien, athlétique et bondissant, décide de l'adapter au cinéma. En quelques mois seulement, sous son pseudonyme d'Elton Thomas (son nom complet est Douglas Elton Thomas Fairbanks), il rédige le scenario et produit le film, distribué sous le titre Le signe de Zorro (Fred Niblo, 1920). Dans le roman, le héros porte juste un masque. C'est Fairbanks qui a l'idée du costume noir. Le Z serait aussi une invention du film que le romancier aurait repris dans la version titrée dès 1920 non plus La malédiction de Capistrano mais Le signe de Zorro. Ce signe est une cicatrice sur la joue infligée aux ennemis. Marque cruelle, elle deviendra ensuite une simple griffe-signature portée sur murs, meubles ou dos des soldats. Fairbanks n'est pas grand escrimeur mais il réalise lui-mêmes ses cascades. Talmadge le double seulement pour la grande cascade avec un saut entre deux maisons mais toutes les autres sont de Fairbanks.

Fairbanks sera aussi le héros du Fils de Zorro (Donald Crisp, 1925). C'est ensuite la Republic pictures qui reprend le personnage au temps du parlant. Le caballero téméraire (Wells Root) est une réussite car le gouverneur est une femme qui, après la mort de son père, dont on accuse Zorro, prend sa succession. La seule version en technicolor bichrome est hélas floue et c'est la version noir et blanc qui est habituellement distribuée.

C'est ensuite le temps des serials avec Zorro rides again (William Witney et John English, 1937) douze épisodes d'une quinzaine de minutes avec la technique accrocheuse du Cliff hanger (personnage accrochée sur la falaise) à chaque fin d'épisode. Le film est exploité en France, non dans son format d'origine, mais sous forme de deux longs-métrages : Le retour de Zorro et La revanche de Zorro. Les cascades de Yakima Canutt sont très soignées mais il ne s'agit que de westerns déguisés en Zorro. On été perdus le coté hispanique californien, le pistolet à un coup (remplacé par le revolver), le fouet (qui fait mauvais genre assimilé à la punition des esclavagiste) et l'habileté à l'épée.

Ceci fait retour dans Zorro et ses légionnaires avec des cascades reprises dans La chevauchée fantastique et Les aventuriers de l'arche perdue avec la scène du camion

La série Disney de 1957-61 popularise Zorro comme jamais auparavant. Le sergent Gonzales devient Garcia, le capitaine Ramon le commandant monasterio, le tout étant tourné au sud de San Juan Capistrano, dans la mission de San Luis Ré

La version de Mamoulian est produite par la Fox dirigée par Zanuck qui veut faire pièce aux productions Warner avec Errol Flynn : du Robin des bois de Curtiz sont notamment repris Basil Rathbone et Eugene Pallette. Le film est bien écrit et possède une belle musique.

Zorro n'a pas de super pouvoirs. Il n'est pas non plus le premier à avoir une double identité que possédait déjà Le Mourron rouge dans le contexte de la France révolutionnaire. Il est néanmoins le premier héros popularisé par le cinéma à posséder cette double identité. En ce sens, c'est un précurseur de Batman. Celui-ci, avant d'être orphelin, s'en était allé voir Le Zorro de Mamoulian.

 

Présentation de Patrick Brion

La Warner pénètre en force dans le film d'aventures avec Errol Flynn comme porte étendard . Ce sera, coup sur coup ; Capitaine blood, L'aigle des mers et Robin des bois. Zanuck, à la Fox, décide de réagir en imposant Tyrone Power pour symboliser le cinéma d'aventure. Entre 1938 et 19550 ce seront : Suez (Allan Dwan, 1938), Le brigand bien aimé (Henry King, 1938), Le chevalier de la vengeance (John Cromwell, 1942), Le cygne noir (Henry King 1942), Capitaine de Castille (Henry King 1947), Echec à Borgia (Henry King 1949), La rose noire (Hathaway, 1950).

 

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Sidonis Calysta
 
présente
 
Le signe de Zorro de Rouben Mamoulian