Editeur : Carlotta-Films. Mars 2012. Nouveau master restauré haute définition. Durée du film : 1h40. 15 €.

Suppléments :

  • Il était une fois Le narcisse noir (24 mn) Collaborateurs et proches des Archers se souviennent de la production du Narcisse noir, du talent de Deborah Kerr et reviennent sur le grand succès du film et la reconnaissance du duo Michael Powell – Emeric Pressburger.
  • Spectrum (32 mn) Darius Khondji, célèbre directeur de la photographie de La Cité des enfants perdus, Seven et Minuit à Paris, livre une précieuse analyse du Narcisse noir, et décrit son approche .
  • La bande-annonce.

Une congrégation de religieuses britanniques est chargée de se rendre dans un ancien harem situé sur les contreforts de l’Himalaya, pour y établir un dispensaire. Autour du palais, le vent souffle continuellement et la nature propage une poignante beauté. Les sœurs sont aidées dans leurs tâches par Dean, un agent anglais installé dans la région depuis longtemps. Rapidement, la sœur supérieure Clodagh s’offusque de la conduite grossière et dissolue de ce dernier. Au sein de la communauté, les tensions s’exacerbent et les nonnes traversent des épreuves pesantes, aussi bien pour le corps que pour l’esprit…

Rumer Goddon, auteure fascinée par l'Inde, déplore dans son roman l'impossibilité des occidentaux à vivre autrement. Le narcisse noir est le contraire d'Horizons perdus (Frank Capra, 1937) où des occidentaux s'éveillent à une autre forme de spiritualité. Ici c'est le contraire : les nonnes s'interrogent sur leur foi, sur son bien-fondé. Elles ont toujours l'impression d'être en décalage par rapport à la réalité. Le plan dans la falaise anéantit toutes les prétentions de l'ordre religieux. La beauté du lieu s'avère néfaste : la sœur jardinier plante des fleurs au lieu des légumes ; Sœur Clodagh se souvient avec nostalgie de son fiancé qui l'a quittée et sœur Ruth développe une passion névrotique pour M. Dean.

C'est dans l'atmosphère vénéneuse qui s'empare du couvent, comme asphyxié par l'air pur des montagnes que le film trouve son intensité maximum. Les séquences où Ruth apparait soudain en robe rouge, ses yeux cernés de cette même couleur par le vent des montagnes et sa folie meurtrière sont magnifiées par le technicolor.

Le Narcisse noir est le nom du parfum utilisé par Dilip Rai, le fils du général, qui entête les femmes autour de lui. Il rappelle son passé à sœur Briony et à Clodagh ses amours anciennes en Irlande. Mais le retour du passé se manifeste aussi dans la fonction ancienne du palais, celle de harem, et dans l'éternité de la culture indigène. Ces archaïsmes culturels, géographiques ou sentimentaux auront raison de la douceur de la culture catholique progressiste (médecine et éducation).

Powell décide dès le départ d'un tournage en studio. L'ensemble est tourné aux studios de Pinewood dans des décors de plâtre et de cartons découpés. Les extérieurs, prés de la rivière, sont filmés non loin de Brighton. Le technicolor trichrome rend tellement la sensualité des lèvres des actrices qu'elles doivent être maquillées avec du beige.

 

Il était une fois Le narcisse noir (2010, 0h24)

Jack Cardiff, le chef opérateur, Christopher Challis, le caméraman et Kathleen Byron, l'interpète de Ruth se souviennent de la production du Narcisse noir, du talent de Deborah Kerr et reviennent sur le grand succès du film et la reconnaissance du duo Michael Powell et Emeric Pressburger.

Pour Ian Christie, historien du cinéma, Rumer Goddon, auteure fascinée par l'Inde, déplore l'impossibilité des occidentaux à vivre autrement. Son roman est le contraire d'Horizons perdus où des occidentaux s'éveillent à une autre forme de spiritualité. Ici c'est le contraire : les nonnes s'interrogent sur leur foi, sur son bien-fondé. Elles ont toujours l'impression d'être en décalage par rapport à la réalité. Le plan dans la falaise anéantit toutes les prétentions de l'ordre religieux. La beauté du lieu s'avère néfaste : la soeur jardinier plante des fleurs au lieu des légumes ; Sœur Clodagh se souvient avec nostalgie de son fiancé qui l'a quittée et seour Ruth développe uen passion névrotique.

Powell décide dès le départ d'un tournage en studio. L'ensemble est tourné aux studios de Pinewood dans des décors de plâtre et de cartons découpés. Les extérieurs, prés de la rivière, sont filmés non loin de Brighton.

 

Spectrum, bavardage de Darius Khondji (2012, 0h32)

Darius Khondji, célèbre directeur de la photographie (La Cité des enfants perdus, Seven, Minuit à Paris) répond laborieusement aux questions de la journaliste qui a bien regardé le documentaire ci-dessus.

 

 
présente
 
Le narcisse noir de Michael Powell