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Label Roman Porno 6 : trois films avec Asami Ogawa

Editeur : Wild Side Video, février 2011. Masters restaurés. V. O. avec sous-titres français. 15 € chacun des DVD : Journal érotique d'une secretaire de Masaru Konuma (1977), Chasseur de vierges de Koretsugu Kurahara (1977), Harcelée! de Yasuharu Hasebe (1978).

 

Journal érotique d'une secretaire de Masaru Konuma (1977). Avec : Asami Ogawa. 1h12. Asami, secrétaire, 24 ans, vit avec son père veuf qui voudrait bien la marier. Mais elle est la maîtresse de son chef de service qui lui a promis le mariage. Elle finit toutefois par comprendre que ni son amant ni son père n'ont besoin d'elle. Pour le premier, elle n'est qu'un jouet sexuel, pour le second, elle est devenue une charge depuis qu'il s'est découvert une maitresse. Asami rencontre un jeune vendeur des rues, specialisé dans la vente de poussins, qui devient son amant. Elle menace de quitter son vieil amant qui l'invite alors pour quelques jours de vacances au bord d'un lac au milieu des montagnes. Asami se rend bien compte que leur relation est devenue un échec et lui annonce qu'elle le quitte. Fou de rage, celui-ci la viole. Asami décide alors de tout quitter : son père, son amant, son travail et de partir sur les routes. Ce n'est toutefois qu'un accès de liberté, une pulsion qui retombe bien vite de retour à Tokyo. Asami est de nouveau seule face à son destin.

Masaru Konuma, né en 1937 à Otaru, est l'exemple parfait des jeunes aspirants à la mise en scène, cantonnés dans le rôle d'assistant qui vont saisir leur chance lorsque, vers la fin des années 1960, afin de trouver de nouveaux spectateurs, Takashi Itamochi, président de Nikkatsu, décide d'octroyer des budgets importants et des professionnels talentueux aux films roses qui, jusque là, étaient réalisés par des cinéastes indépendants nantis de petits moyens financiers. Ne souhaitant pas travailler sur des films de sexe, beaucoup de réalisateurs quittent les studios. Konuma n'a pas de tels états d'âme : "A ce moment-là, le plaisir de devenir réalisateur primait sur tout le reste...J'étais simplement heureux de faire des films".

Moins connu que Flower and Snake et Wife to be Sacrificed, tous deux de 1974, Journal érotique d'une secretaire possède une inconstestable dimension sociale témoignant de la sclérose de la société japonaise au milieu des années 70. Asami ne peut que constater l'exploitation sexuelle dont sont victimes ses jolies collègues. Par ailleurs, les hommes hypocrites et mesquins ne sont souvent pas en mesure de faire jouir leur partenaire. Face à une telle débâcle, Asami voudrait partir, elle ne le fait que le temps d'une superbe chanson pop. Les immeubles de Tokyo qui l'entourent, filmés tels les murs d'une prison, auront sans doute raison d'elle.

Ce film lance la carrière érotique d'Asami Ogawa.

 

Chasseur de vierges de Koretsugu Kurahara (1977). Avec : Asami Ogawa. 1h17. Ryu dit "le dragon" est le nouveau du lycée. A peine s'est-il installé dans sa classe qu'il y sème la terreur en jetant son dévolu sur toutes les jolies filles. Les autres garçons, trop timides, lui envient son audace et sa virilité. Une seule fille, Misa, résiste à ce tombeur hors pair. Ryu prépare l'assaut final pour s'emparer de la dernière vierge du lycée.

Chasseur de vierges décrit le quotidien tragi-comique des lycéens confrontés aux questions de la sexualité (l'amoureux éconduit d'Asami devra se contenter de se masturber sur la petite truie, sorte de mascotte, qui accompagne le violeur). Délicate et de petite corpulence, la nouvelle actrice Asami Ogawa (Journal érotique d'une secrétaire, Harcelée !) qui a dix-neuf ans à l'époque, joue plus vrai que nature le rôle de la lycéenne Misa. Moins pulpeuse que les autres actrices porno, Ogawa dévoile cependant dans les scènes érotiques de ce film une sensualité insoupçonnée.

 

Harcelée! de Yasuharu Hasebe (1978.) Kumiko, pervenche de son état, est amoureuse de Tamura, le chef de service de son commissariat. Mais Tamura, homme à femmes, lui préfère ses petites collègues secrétaires. Terriblement frustrée, Kumiko finit pas être harcelée par ses propres fantasmes : chaque fois qu'elle pense à Tamura, elle s'imagine en train d'être sauvagement agressé par un violeur invisible. Jusqu'au jour où elle est victime d'un viol bien réel. Tamura mène l'enquête, et c'est l'occasion rêvée pour Kumiko de se rapprocher de lui…

Après Le violeur à la rose qui l'a consacré chef du fil du "Roman Porno violent", Yasuharu Hasebe récidive avec ce film policier à la mise en scène électrique et puissamment rythmée par des extraits de symphonies de Beethoven. On y retrouve la star Asami Ogawa dans l'un de ses meilleurs rôles de femme fragile, timide et sentimentale tourmentée par ses propres désirs. Comme à son habitude, le réalisateur le plus viril des studios Nikkatsu n'est pas très tendre avec la gent féminine…

 

 

 

Ciné-club de Caen