Editeur : Montparnasse, avril 2008. Un film de Anne Andreu et Émérance Dubas – 2012 – 52 min – France

A l’occasion de l’exposition « L’impressionnisme et la mode » qui se tient au Musée d’Orsay du 25 septembre à janvier 2013, retrouvez le documentaire spécialement réalisé pour cet évènement d’Anne Andreu et Émérance Dubas, qui revient sur les liens étroits entre impressionnisme et mode, avec les interventions, entre autres, de Karl Lagerfeld, Guy Cogeval (président du Musée d’Orsay), Florence Müller...

De la fin de Second Empire au début de la IIIe République, les impressionistes s’efforcent de traduire les métamorphoses d’un monde en pleine mutation. Les peintres cherchent à représenter leurs contemporains dans des activités et des attitudes qui reflètent leur époque ainsi qu’à rendre compte de la manière dont ils sont habillés. Au tournant des années 1860, la mode devient un enjeu de la modernité.

L’impressionnisme inscrit le vêtement dans la vie quotidienne, s’approprie les accessoires pour en faire des attributs de séduction, représente la révolution de la mode masculine, témoigne de l’histoire des femmes, révèle les mœurs du moment.

Revisiter l’impressionnisme à l’aune de la mode, telle est l’ambition du film. Historien de l’art, du corps et de la mode, couturier, photographe, modiste, chacun à sa manière s’empare de la peinture pour en livrer une interprétation nouvelle et tisser des liens avec le monde d’aujourd’hui.

À partir de l’exposition « L’Impressionnisme et la mode », le documentaire montre comment, au tournant des années I860, la mode devient l’un des motifs privilégiés des artistes et un enjeu de la modernité. De la fin du Second Empire au début de la IIIe République, les peintres s’efforcent de traduire les métamorphoses d’un monde en pleine mutation. La diversité des sujets mis en scène par la peinture impressionniste renvoie au bouleversement des mœurs, à ce moment historique où la vie s’affiche autrement. Durant les vingt années de combat que livrèrent les impressionnistes, ils s’efforcèrent de capter le réel à la ville comme à la campagne. D’un peintre à l’autre, d’un univers à l’autre, chaque tableau raconte une histoire : rendez-vous au bord de l’eau, rencontres amoureuses, parties de campagne, réunion de famille, bals populaires.

C’est l’irruption du quotidien dans la représentation. La peinture inscrit le vêtement dans la vie ordinaire, s’empare des accessoires pour en faire des attributs de séduction, révèle les mœurs du moment, témoigne de l’histoire des femmes. Une nouvelle histoire du féminin et du masculin s’amorce.

C’est aussi l’époque où les femmes acquièrent un statut social, entrent dans le monde du travail ce qui inspire aux peintres les images de modistes et de couturières, les scènes de café, ou de café-concert forcément associés à la vie urbaine, au nouveau Paris en plein bouleversement. Si l’homme tient son rôle auprès de la femme dans les scènes de couple ou de famille, les hommes sont représentés entre eux dans leurs activités professionnelles ou mondaines. Composé d’un pantalon, d’un gilet et d’un vêtement du dessus, l’habit noir devient l’apanage de l’homme moderne. La mode masculine est aussi l’un des marqueurs sociaux qui permet de déchiffrer l’époque. Projet transversal où se croisent les disciplines, le documentaire invite des personnalités d’horizons divers, commissaire de l’exposition, historienne de la mode et du costume, couturier, historien du corps, photographe de mode et bien sûr couturier. Chacun, à sa manière, éclairera cette période de l’impressionnisme, en revendiquera l’héritage, s’emparera de l’histoire pour la faire sienne. Chacun apportera son regard sur le parti pris de l’exposition qui fait le choix de placer la figure humaine au cœur de la représentation.