La vie et rien d'autre

1989

Avec : Philippe Noiret (Dellaplane), Sabine Azéma (Irène de Courtil), Pascale Vignal (Alice), Maurice Barrier (Mercadot), François Perrot (Perrin). 2h15.

1920, dans le nord de la France. En voiture particulière avec chauffeur, Irène parcourt ce qui fut le théâtre des opérations, maintenant celui du désastre et des ruines. Elle cherche son mari, porté disparu. Son chemin croise celui du commandant Dellaplane, qui dirige un bureau de recherche des morts et disparus, grande gueule obsédée par sa tâche. Dans les restes d'un village où la vie se réorganise et d'où tout rayonne, Alice, jeune institutrice au chômage, est elle aussi sur les traces de l'homme qu'elle aimait. Dellaplane refuse avec dédain la mission que lui confient ses supérieurs : trouver un mort particulièrement anonyme qui deviendra LE soldat inconnu. Un autre militaire. Perrin, le remplace, et il faut faire vite car il ne reste que cinq jours avant les cérémonies officielles. Tous se retrouvent près d'un tunnel où un train-hôpital a explosé et qu'on dégage méthodiquement alors que des parents de disparus espèrent retrouver une trace des leurs. Un sculpteur chargé d'édifier un monument commémoratif cherche là l'inspiration, en ces temps bénis pour sa corporation. Irène et Alice sont, sans le savoir, en quête du même homme. Dellaplane le comprend. lui qui, sans se l'avouer, est amoureux d'Irène. Le lieu devenant dangereux, le tunnel est fermé. La jeune femme y voit un signe : elle décide de ne plus s'acharner à retrouver un mari qu'elle n'aimait sans doute pas autant qu'elle le croyait. "Voulez-vous de moi ?" demande-t-elle à Dellaplane qui, abasourdi, ne sait pas répondre au seul appel qu'il espérait. Il quitte Irène et va assister aux cérémonies de la désignation du Soldat Inconnu. Deux ans plus tard, il quitte l'armée et se retire dans le sud de la France. Il écrit à celle qu'il aime, exilée en Amérique : "Revenez, je vous attends. A vous, ma vie".

Reconstitution trop classique, sérieuse dans son contenu mais paresseuse sur la forme. Sur les femmes à la recherche de leur mari, vivant ou mort, lors de la première guerre mondiale, Tavernier est moins maniéré que Jeunet dans Un long dimanche de fiançailles ou Dupontel dans Au revoir Là-haut (2017) mais reste loin de La France (Serge Bozon, 2007).