Ces messieurs de la Santé
1934

RRécemment évadé de la prison de la Santé, le banquier Taffard, pour échapper aux recherches de la police, se réfugie dans le magasin où est employée Claire, son ancienne maitresse. Il se fait engager comme gardien de nuit et homme à tout faire par sa patronne Madame Génissier, dont le magasin est spécialisé dans la vente de corsets.

Petit à petit, "Gédéon" gagne la confiance de son employeuse et se propose de faire fructifier son capital. Encouragée par des premiers résultats spectaculaires, Madame Génissier laisse bientôt à Gédéon le soin de prendre en main les destinées de son entreprise.

Avec l'aide d'un petit escroc, Zwerch, l'ancien banquier se retrouve bien vite à la tête d'un nouvel empire économique qui, sous couvert de vendre des corsets, pratique toutes sortes d'opérations plus ou moins légales allant même jusqu'au trafic d'armes Mais tout le monde semble satisfait, à commencer par Hector et Fernande, le fils et la belle-fille de Madame Génissier, qui vivent désormais sur un grand pied.

Emporté par son élan, Gédéon crée une nouvelle banque dont les Génissier seront les principaux actionnaires. Il émet une série d'actions sur d'hypothétiques "mines de l'Esterel" qui partant de 200 francs l'action montent jusqu'à 1400 francs tant la confiance est grande. Estimant le profit maximum atteint, Gédéon vend son paquet d'action à la banque Moïse et Du Guesclin. Mais Zwerch lui apprend bientôt que le courtier de Moise et Du Guesclin avec lequel il entretient d'excellentes relations lui a appris que l'ingénieur envoyé sur place dans l'Esterel... a trouvé des mines. Non seulement Gédéon ne va pas profiter de cette manne inespérée mais sa banque sera déconsidérée. La nouvelle ne sera rendue publique que le surlendemain avant l'ouverture de la bourse. Gédéon échoue à racheter ses actions à la banque concurrente et Les Génissier ont déjà vendu leurs parts.

Il ne lui reste qu'une solution : il se dénonce à la police comme étant Taffard. De cette manière, les actions vont tomber au plus bas. Il ne lui restera plus alors, avec l'aide de Zwerch, qu'à les racheter à vil prix tandis qu'il purgera dans sa cellule de la Santé le dernier mois de sa peine.

Gédéon lance le magasin comme un excellent directeur commercial. Il a recourt à la publicité, notamment à la publicité mensongère en cherchant la caution de la faculté de médecine. Il veille à placer l'argent, à demander des délais de paiement, à se tenir au courant pour savoir à qui acheter en solde et à qui revendre très cher. Il voudrait protéger le petit épargnant, en l'occurrence la femme de ménage, qui lui aussi lui fait confiance pour les 8000 francs d'économie de toute une vie. A Fernande qui s'ennuie "entre une belle-mère avare et un mari stupide, il dira : "L'or s'entasse depuis des années et sommeille sans produire. Je souffre ; je me dis que de biens perdus seigneur. J'enrage, contre la routine qui ne se complait que dans la médiocrité, qui borne tous les appétits; qui transforme l'industrie en petit commerce et une jolie femme en petite bourgeoise.

Ce n'est qu'ensuite qu'il voit plus grand et fonde une banque. Il pense aux "pétroles irlandais" et s'arrête sur "Les mines de l'Esterel". Il n'y a pas de mines, mais il aura des souscripteurs et il pourra distribuer un crédit qui rapporte. "S'il y a des gens assez simples pour verser leur fonds dans des affaires illusoires, nous ne serons pas aussi bêtes qu'eux : leurs sous placés par nous dans des valeurs solides leur rapporterons à nous et à eux aussi". Il soutire 3 millions aux Génissier en leur promettant 30 % de bénéfices.

Il envisage des actions pour une coopérative poissonnière : chaque action correspondrait à 20 poissons, dix males et dix femelles. Au bout de trois ans, il promet de la marée fraiche pour chaque cationanire et sa famille pour le restant de ses jours.

Gédéon séduit Fernande et Ninon mais ce n'est qu'accessoire pour lui : "Jouir de la vie, c'est être le plus fort. C'est jongler avec le risque, disputer aux autres leur bien le plus cher : leur argent... Ou bien, je serai à terre une fois de plus. Ou bien, je serai un de ces personnages qui n'ont plus rien à craindre de leur contemporains, ceux dont le passé est devenu une légende inattaquable."

 

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Avec : Raimu (Gédéon Taffard / Gédéon), Edwige Feuillère (Fernande), Lucien Baroux (Amédée), Pierre Stephen (Hector Génissier), Georges Mauloy (Directeur de la police). 1h55.

Genre : Comédie sociale
Thème : Banques et finance
Voir : Photogrammes