Borat

2006

(Borat : Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan/ , leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan). Avec : Sacha Baron Cohen (Borat Sagdiyev), Ken Davitian (Azamat Bagatov), Luenell (Luenell), Pamela Anderson (Elle-même). 1h30.

Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. Au cours de son périple, il rencontre de vraies personnes dans des situations authentiques, avec les conséquences les plus incroyables. Son comportement à contre-courant provoque les réactions les plus diverses, et révèle les préjugés et les dessous de la société américaine. Aucun sujet n'échappera à sa soif d'apprendre, même les plus extrêmes. Un vrai choc des cultures...

Mauvais goût absolu qui renvoient incultes kazakhs et américains à la même bêtise et intolérance sans fonds. Chez eux, les pulsions les plus basiques (sexe, violence, merde, poils) font éclater tous les vernis de la gentillesse et de la communication.

Film construit sur une série de sketchs avec comme dénominateurs communs le sexe (présentation de la sœur, narration du frère dans sa cage au professeur d'humour, des photos de famille à la professeur d'étiquette, séquence avec Paméla Anderson), la merde (celle de l'ours, de la poule, de Borat dans le sac chez les invités), la violence à l'encontre, des juifs (lâcher de juif, juifs transformés en blattes), des homosexuels (discours du directeur du rodéo) des gitans (chez le concessionnaire, vide grenier), des étrangers (hymne kazakh) exhibition des poils (ceux de Borat et Azemat dans leur mémorable combat à poil ! , les 200 sacs de poils pubiens pour payer une partie de la casse dans le magasin);

Utilisation mesurée du hors champs (la vache dans la maison, le cheval tirant la voiture, la tête de l'ours dans le frigo).

A la différence de Michael Moore, il est dommage que l'on ne voie jamais dans le champ le caméraman afin d'authentifier le côté documentaire du film.

Jean-Luc Lacuve le 04/01/2007.

Pour Allociné : "Borat est un personnage créé par le comique anglais, Sacha Baron Cohen, plus connu sous le nom d'Ali G. Originaire du Kazakhstan, Borat Sagdiyev est un journaliste fictif de la télévision kazakh, apparu pour la première fois en Angleterre sur Channel 4 dans l'émission Da Ali G show. Faussement candide, il tentait de soulever les paradoxes et l'hypocrisie de la société la société britannique par le biais d'interviews satiriques où ses questions misogynes, homophobes et antisémites ne manquaient pas de provoquer des réactions inattendues...

Le personnage de Borat, et sa manière de présenter le Kazakhstan sous un jour peu flatteur (les habitants y sont homophobes, obnubilés par le sexe et boivent de "l'urine de cheval fermenté"), n'a pas manqué de soulever la polémique auprès des autorités politiques du pays d'Asie Centrale qui a multiplié les communiqués condamnant l'humour de Sacha Baron Cohen. Toujours aussi provocateur, Borat a alors publié un message vidéo en réponse aux attaques où il déclare, non sans ironie, qu'il "soutient la décision de son gouvernement de poursuivre ce juif". Si le gouvernement kazakh affirme n'avoir jamais eu l'intention d'attaquer Sacha Baron Cohen, il l'a toutefois invité à se rendre véritablement au Kazakhstan pour se rendre compte de la réalité du pays.

Pendant la voyage officiel du président kazakh, Nursultan Nazarbayev, à Washington, Borat a publié un communiqué de presse expliquant que le dirigeant était en fait venu aux Etats-Unis pour faire la promotion de son film. Multipliant les provocations, le faux journaliste est allé au même moment à la Maison Blanche pour remettre une invitation à George W. Bush pour la projection de son film. Il a toutefois été poliment éconduit par les autorités. Donald Rumsfeld, Bill Gates, O. J. Simpson et Mel Gibson ont eux aussi été invités. Borat, fidèle à lui-même, s'est exprimé à propos des Etats-Unis : "Nous voulons être comme Américains. L'Amérique a les plus belles femmes du monde ? par exemple Liza Minnelli et Elizabeth Taylor. Amérique s'intéresse aussi surtout à la démocratie et au porno. J'aime bien ! Je être très excité faire ce film !"


En dehors de son personnage de Borat, Sacha Baron Cohen a longtemps lutté contre le racisme et les discriminations. Sa thèse d'étudiant intitulée "Un cas d'erreur d'identités - l'alliance entre Juifs et Noirs" examinait la nature de la coopération entre les communautés afro-américaine et juive et suggérait des moyens d'améliorer les relations actuelles. De plus son émission Da Ali G Show a été recommandée pour son effet positif sur les relations interraciales par la CRE (Commission for Racial Equality).

Azamat Bagatov (Ken Davitian) est le (faux) producteur kazakh qui a permis à Borat de partir aux Etats-Unis "Je participe à ce projet parce que j'ai une grande expérience de l'industrie du cinéma et de la télévision,explique-t-il. Au cours de ces vingt dernières années, j'ai personnellement visionné 27 films. J'ai aussi eu ce job parce que je suis le seul et unique producteur du Kazakhstan." Extrêmement fier du film, Borat ajoute : "Aucune dépense n'a été épargnée pour porter le film à l'écran. Ce documentaire être film le plus cher jamais fait au Kazakhstan. Il a coûté 48 millions de tenge ? à peu près 5000 dollars américains. Le Ministère de l'Information a participé budget en vendant uranium à hommes au teint marron."


Les premières scènes de Borat, où il présente son village natal, n'ont pas été tournées au Kazakhstan mais en Roumanie, à Moroieni, un petit village de tsiganes situé à deux heures au Nord de Bucarest. La productrice exécutive Monica Levinson a dû passer une nuit en prison après un malentendu avec la police New-Yorkaise. Elle avait emprunté à un hôtel local un téléphone, un radio-réveil, et un édredon, destinés à être utilisés comme accessoires. Même s'ils avaient une autorisation de tournage et une police d'assurance de cinq millions de dollars pour les biens perdus ou volés, la police de New York n'a rien voulu entendre et a procédé aux arrestations. Par la suite, le FBI a régulièrement dû suivre l'équipe du film ainsi que Borat, qui n'a jamais révélé sa véritable identité. Pour tourner Borat, Sacha Baron Cohen n'est jamais sorti de son personnage de reporter kazakh faisant croire qu'il tournait un véritable documentaire étranger. Suite à la sortie du film aux Etats-Unis, certaines personnes apparaissant dans le film n'ont pas hésité à poursuivre Sacha Baron Cohen en justice, estimant qu'il avait utilisé leur image à leur insu et qu'il les avait humiliés en public. C'est le cas notamment du concessionnaire automobile, de la famille qui accueille Borat et des étudiants qui l'ont invité à boire un verre dans leur camping-car. A l'étranger, les figurants roumains se sont également sentis touchés par le film qui les fait passer pour des gens racistes, homophobes et irresponsables.