Sans titre 1988 Caen, Musée des beaux-arts

Domenico Paladino, plus connu sous le prénom de Mimmo Paladino, est un peintre et sculpteur italien, né le 18 décembre 1948, à Paduli (Campanie).

De 1964 à 1969, Mimmo Paladino étudie au lycée artistique de sa ville natale. Son projet artistique naît à l'âge de 16 ans, suite à sa découverte, à la Biennale de Venise, du travail de Claes Oldenburg et de Jim Dine, qui l'impressionnent fortement. Il commence à dessiner six ans plus tard et ses thèmes favoris, tout particulièrement Icare, sont très souvent puisés dans la mythologie.

Sa première exposition personnelle est organisée en 1976 à Brescia. Après avoir touché à l'abstraction, Paladino revient à la figuration et opère une rupture avec un tableau intitulé Silencieux, je me retire pour peindre (1977). Véritable déclaration d'intention, ce tableau affirme très clairement la quête d'une pratique personnelle, face à l'austérité et au dogmatisme de l'art conceptuel et minimal, et de l'Arte povera, omniprésents sur la scène italienne et internationale de l'époque. En 1978, il se rend à New York où, l'année suivante, il expose à la Marian Goodman Gallery et à la Annina Nosei Gallery.

En 1980, Achille Bonito Oliva, historien d'art et critique italien, ayant repéré la vitalité qui anime quelques nouveaux peintres isolés, décide de les regrouper, dans la section Aperto 80 de la Biennale de Venise en 1980. Il invente et théorise un mouvement : "la Transavanguardia" dont cinq jeunes artistes italiens (Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi, Nicola De Maria et Mimmo Paladino) deviennent les principaux protagonistes. Les artistes de ce mouvement devaient opérer le passage d'un art post-conceptuel à un art de transition qui devait avoir comme référence la somme des attitudes artistiques composant les manuels d'histoire de l'art. Le résultat de ce "nomadisme" artistique était le retour à la figuration par le moyen d'une peinture traditionnelle. Paladino est le premier à opérer un retour à l'atelier, à la surface classique, au besoin de se mesurer avec les techniques traditionnelles de la peinture, tout en réinventant son vocabulaire plastique résultant des acquis de son expérience antérieure.

La trans-avant-garde italienne prône l'idée que la modernité est morte et qu'il faut revenir à un art de références. L'univers artistique de Mimmo Paladino se dit culturellement lié à l'Antiquité gréco-romaine. Sa culture est universelle et méditerranéenne. Sa ville natale est marquée par la tradition gréco-romaine dont elle garde les vestiges. La Trans-avant-garde est un courant qui puise son inspiration dans la tradition picturale du pays lui-même et dans les arts primitifs. On est dans une synthèse de tout ce qui a fondé l'art occidental. Mimmo Paladino se nourrit donc d'influences multiples et effectue des emprunts à tous les styles appartenant aux grandes périodes de l'histoire de l'art, du Quattrocento à l'art moderne et contemporain, avec une prédilection pour l'archaïsme : art africain, byzantin, peintures rupestres, sculptures romanes.

Il puise également son inspiration dans la mythologie et ses racines personnelles, sa mémoire : son village natal dans la campagne de Benevento à l'ombre du Vésuve, les mythes et légendes, le château, les sculptures médiévales de la petite église, la plaine noyée de soleil. Ces strates de mémoire individuelle et collective stimulent sa créativité et se traduisent par l'utilisation d'un foisonnement de signes, qu'ils soient archaïques, symboliques, formels ou abstraits : une main, un pied, des têtes de mort, des os, des sphères de couleurs, des signes mathématiques, des chiffres, des croix, des pictogrammes, des figures végétales ou animales, des silhouettes et masques sans aucune expression, références aux figures sculptées des églises, aux idoles des cultes vaudou du Brésil, aux visages étrusques...Grâce à la juxtaposition d'images disparates, c'est tout un univers, peuplé de signes, éléments d'un langage dont le spectateur n'a pas toujours la clé, qui se crée.

Le mouvement acquiert une renommée internationale à la suite de cette manifestation d'art et les participations de ces artistes aux expositions de groupe se multiplient ; ainsi, en 1980 à la Kunsthalle de Bâle, en 1981 A new spirit in painting de la Royal Academy de Londres, en 1982 Avantguardia-Transavantguardia à Rome.

En 1984, Mimmo Paladino est sélectionné afin de participer à l'exposition Skulptur im 20. Jahrhundert à Bâle et, en 1985, le Lenbachhaus de Munich organise sa 1re exposition rétrospective dans un espace public. En 1988, il est invité à la Biennale de Venise où il est présent et dans le pavillon italien et dans le parc où il expose South, un portail en bronze de taille imposante : 600 x 350 x 250 cm.

En 1991, il participe à une grande exposition à Prague pour l'inauguration du Château, après les travaux de restructuration entrepris sous la présidence de Václav Havel. En 1994, il est le 1er artiste contemporain italien à exposer en Chine, à la Galerie nationale des beaux-arts de Pékin.

En 1995, la ville de Naples lui dédie une grande exposition dans trois espaces publics prestigieux : aux écuries du Palais royal, à la Villa Pignatelli et sur la Piazza del Plebiscito où il installe une mémorable montagne de sel. En 1999, dans une grande exposition organisée par la South London Gallery, il présente, sous la Roundhouse, le grand cycle des Dormienti ; la même année, la Royal Academy de Londres le nomme membre honoraire.

Le Centro per l'arte contemporanea Luigi Pecci de Prato lui consacre une rétrospective en 2002-2003. En 2006, il réalise le film Quijote, conçu autour de l'œuvre de Cervantès et se présentant comme une suite de tableaux vivants d'une grande beauté formelle. Participent, entre autres, à ce film, le poète Edoardo Sanguineti, le musicien Lucio Dalla, le comédien Alessandro Bergonzoni, ou encore le peintre et sculpteur Enzo Cucchi. En janvier 2008, la Torre Ghirlandina de Modène a été enveloppée d’un tissu de 90 mètres orné de peintures originales de Mimmo Paladino pour en masquer les longs travaux de restauration.

Ses œuvres sont exposées en permanence dans les principaux musées internationaux, entre autres aux Metropolitan Museum of Art et Guggenheim de New York, au Musée d'art du comté de Los Angeles, au Detroit Institute of Arts, aux Tate Gallery et Royal Academy de Londres, à l'IMMA de Dublin, au MACBA de Barcelone, au Kiasma d'Helsinki, au Palazzo delle Arti di Napoli-PAN de Naples, au MOCA de Shanghaï.

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né en 1948
Néo-expressionniste