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(14..-1508)
Gothique international
Heures Le Camus 1495 Chantilly, Musée Condé
Heures Séguier 1495 Chantilly, Musée Condé
Heures Salting 1495 Victoria and Albert Museum Londres
Arbre de Jessé 1495 Paris, Eglise Saint-Séverin
Très Petites Heures d'Anne de Bretagne 1498 Paris, BNF
Portrait d'un jeune homme 1500 New York, Metropolitan Museum of Art
La dame à la licorne 1505 Paris, Musée de Cluny
La chasse à la licorne 1505 New York, Metropolitan Museum of Art

Le Maître d'Anne de Bretagne est un maître anonyme en tant que peintre et pour la production de son atelier dans la seconde moitié du xve siècle à Paris. Cette activité se traduit sur de multiples supports : la peinture sur panneaux, les manuscrits enluminés mais aussi cartons pour des vitraux et tapisseries et des modèles pour des gravures. Il doit son nom au premier manuscrit qui lui a été attribué, le Très Petites Heures d'Anne de Bretagne. Il est généralement identifié à Jean d'Ypres, fils de Colin d'Amiens, alias le Maître de Coëtivy.

Le corpus de ce maître, alors anonyme, a été défini à partir des œuvres qui lui sont les plus spécifiques, c'est-à-dire les enluminures, l'artiste étant avant tout un peintre. Son nom de convention a été forgé par Nicole Reynaud à partir du manuscrit des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne dans laquelle le maître principal y est intervenu sur toutes les miniatures, du début à la fin de l'ouvrage. Cet artiste est l'héritier du fonds d'atelier parisien du Maître de Coëtivy dont il reprend les motifs et les compositions pour les adapter au goût du jour de la fin du xve siècle et du siècle suivant (entre 1480 et 1510) : il allonge les corps des personnages et ils sont vêtus selon la dernière mode. Il ne produit presque aucune nouveauté par rapport à son prédécesseur, reprenant des motifs de Rogier van der Weyden, réutilisant le principe d'une perspective organisée par bandes successives et imitant les mêmes visages de personnages. Il se distingue, en revanche, par des couleurs plus précieuses dans le goût de son époque et un trait plus stylisé et plus accentué pour s'adapter sans doute aux nouvelles commandes de gravures.

Dans la continuité de l'identification du Maître de Dreux Budé à André d'Ypres et du Maître de Coëtivy à son fils Colin d'Amiens, les historiens de l'art s'accordent généralement à identifier le Maître d'Anne de Bretagne au fils de ce dernier, Jean d'Ypres. Celui-ci est fait maître juré du métier des peintres de Paris en 1504. Il est mort en 1508. Son frère, Louis, est aussi attesté dans les textes comme peintre actif à Paris et pourrait être un collaborateur du premier.