Blue velvet de David Lynch

Youri Deschamps

96 pages, collection « Analyse de Film », Editions du Céfal, Liège, 2004, 15 euros.

Le contexte économique, un résumé en 58 séquences, la fiche technique complète et la description des scènes coupées et, surtout, 45 pages d'analyse révélant les enjeux esthétiques de Blue velvet , briévement parcourus ici :

. rapport des années 50 et 80, axé sur les actrices des soap qui interprètent les mères de Jeffray et Sandy mais aussi sur les films références : Vertigo (1958) pour le rapprochement entre Carlotta Valdès et Dorothy Valence, La vie est belle (1946) avec la thématique de l'oreille et de la bonne et mauvaise ville (Bedford Falls contre Pottersville) et le poster de Montgomery Clift que Sandy expose dans sa chambre comme une marque de sa complexité. La référence au Magicien d’Oz (1939) semble, elle, sortir de ce cadre temporel.

. Opposition entre la chromo-zone (où les parents de Jeffray sont mis en retrait , devant la télé où à l'hôpital) et l'organi-cité (bâtiment à couloirs et étages de Deep Rivers, en opposition avec les maison individuelle de la la chromo-zone) où Frank et Dorothy apparaissent comme des parents symboliques pour une initiation liée à l'organique. L’initiation passant, plastiquement, par un processus de passage par le noir ou la profondeur (conduit auditif).

. Les basculements du blue velvet au bleu ciel du générique puis le mouvement inverse qui clôt le film traduisent le passage de la matière -à la sensualité complexe- vers le monde de l'idéal -celui d'un ciel tombant sur une cité parfaitement ordonnée.