Jean-Pierre Dionnet, cinéphile professionnel, revient sur le tournage du film Les Vampires, sur la création de ses célèbres effets spéciaux et sur l'avortement du projet par Riccardo Freda.

Les films fantastiques, d'horreur ou de science-fiction sont interdits durant le fascisme. Ces genres s'expriment seulement dans la bande dessinée qui remplace celles des USA interdites. C'est donc ce film qui marque le début en Italie du film fantastique.

Commencé par Freda, celui-ci quitte le plateau au bout de quinze jours en retard sur le plan de tournage. Il n'a réalisé que la moitié du film et il ne reste plus que deux jours et demi de tournage. Bava, à la photographie et aux effets spéciaux, accepte de reprendre sans rien demander car il a un grand respect pour Freda. Avec le jeune scénariste Paolo Regnolli, il augmente le rôle du journaliste, Lantin, le seul à rester sur le plateau.

Le film comporte assez peu d'effet d'horreurs car c'est le premier film du genre et l'on n'ose pas montrer du sang et c'est d'ailleurs pour cela que le film est tourné en noir et blanc. Plus tard Le masque du démon sera aussi tourné en noir et blanc aussi. Le film, censé se passer à Paris, est tourné dans des caves à Rome et en Calabre

Les effets spéciaux pour le viellissement du personnage sont assez simples, ils necessitent toutefois le noir et blanc et serait impossible en couleur puisque le visage de l'actrice est maquillé en bleu sur lequel on applique des rides rouges. Elle est éclairée par deux lampes, une bleue et une rouge. Quand la lampe rouge est allumée, on ne voit pas les lignes rouges, quand la lampe bleue est allumée, les lignes rouges deviennent noires. Le trucage

Gina Maria Calla est la dernière diva, c'est pourquoi ce sera un succès important en Italie. En Angleterre, son succès s'inscrit dans la lignée des films de la Hammer et en Allemagne, de ceux avec Edgar Wallace.