Editeur : Carlotta-Films, avril 2010. Nouveau master restauré, version originale, sous-titres français. 20€

Suppléments :

Judith McGuire atterrit à Los Angeles dans l'espoir que sa vie y trouve un second souffle. Elle se remet difficilement de son récent divorce et, dès son arrivée, une voix intérieure masculine, sa conscience, l'assaille de questions.Voyageuse solitaire, elle assiste aux embrassades de l'aéroport alors qu'elle ne toucher une peau humaine sans être malade. Ne voir personne, ne parler à personne... Puis, petit à petit, acheter une voiture et être comme les autres femmes, belle, parfaite, insensible, entretenir ce faux rêve d'un corps toujours bien entretenu entre manucure, coiffeurs et salle de sport. Elle regarde d'une oeil sauvage ces femmes qui courent les magasins...

La musique de Léonard Rosenman et la voix de la conscience poétique de Judith accompagnent celle-ci dans son voyage solitaire dans un Los Angeles vulgaire livré à la solitude, l'un des cercles de l'enfer ("A la fin du sixième jour, les étoiles déclinèrent et le soleil se leva. Avec le feu, la poussière, l'ordure et l'alcool, Dieu créa l'homme.") À travers Judith, c'est la solitude de la femme qui parle, l'horreur qu'elle éprouve face au monde chimérique contenu par l'Amérique des années cinquante, l'aliénation exercée par la mégalopole sur les individus.

Réalisé à partir d'un script évolutif de Ben Maddow, le film a pour but de rendre compte de la vulgarité de l'environnement de Los Angeles, à la manière de William Hogarth, l'auteur de La carrière d'un libertin, voir de Dante ou de Virgile en faisant de Los Angeles l'un des sept cercles de l'enfer. Finalement, le scénario s'oriente vers le parcours d'une femme vulnérable, victime de son mari, de la société, sensible à la folie autour d'elle et qui a du mal à assimiler la culture qui l'environne. Elle a une vie dangereuse et impitoyable, avec des échecs et des frustrations. Le titre du film rend compte de son observation sauvage du monde. Une narration poétique est choisie pour donner un liant narratif.

Joseph Strick réprouve l'utilisation d'une caméra cachée et préfère se contenter de filmer sans maniérisme, d'un air détaché, simplement, en se fondant dans l'environnement des gens. Aux Etats-Unis, si quelqu'un fait quelque chose en public, on a le droit de le filmer contrairement à la France où la législation est plus complexe.

Joseph Strick utilisa une petite caméra Eyemo avec 30 mètres de pellicule et pas de son pour les repérages. Il loua ensuite une Mitchell pour avoir le son. Celle-ci, avec le matériel électrique pesait 230 kilos et nécessitait trois ou quatre opérateurs pour la manipuler. Sydney Meyers a monté le film. Personne n'a été payé. Film de bénévoles, il a été présenté pour la première fois en 1959 au Festival d'Edimbourg où il a remporté un vif succès ce qui a permis ensuite sa diffusion en Angleterre et aux Etats-Unis.

 

Présentation du film par Joseph Strick (2010 )

Réalisé à partir d'un script évolutif de Ben Maddow, le film a pour but de rendre compte de la vulgarité de l'environnement de Los Angeles, à la manière de William Hogarth, l'auteur de La carrière d'un libertin voir de Dante ou de Virgile en faisant de Los Angeles l'un des sept cercles de l'enfer. Finalement, le scénario s'oriente vers le parcours d'une femme vulnérable, victime de son mari, de la société, sensible à la folie autour d'elle et qui a du mal à assimiler la culture qui l'environne. Elle a une vie dangereuse et impitoyable, avec des échecs et des frustrations. Le titre du film rend compte de son observation sauvage du monde. Une narration poétique est choisie pour donner un liant narratif.

Joseph Strick réprouve l'utilisation d'une caméra cachée et préfère se contenter de filmer sans maniérisme, d'un air détaché, simplement, en se fondant dans l'environnement des gens. Aux Etats-Unis, si quelqu'un fait quelque chose en public, on a le droit de le filmer, ainsi Rodney King se faisant battre par des policiers. En France la législation est plus complexe.

Joseph Strick utilisa une petite caméra Eyemo avec 30 mètres de pellicule et pas de son pour les repérages et loua une Mitchell pour avoir le son. Celle-ci, avec le matériel électrique pesait 230 kilos et nécessitait trois ou quatre opérateurs pour la manipuler. Sydney Meyers a monté le film. Personne n'a été payé. Film de bénévoles, il a été présenté pour la première fois en 1959 au Festival d'Edimbourg où il a remporté un vif succès ce qui a permis ensuite sa diffusion en Angleterre et aux Etats-Unis.

Le 16 mars 1968 pendant la guerre du Vietnam, 110 soldats envahissent un village vietnamien, My Lai, et tuent 500 hommes, femmes et enfants sans essuyer en retour un seul coup de feu.

Joseph Strick, qui s'interroge d'autant plus sur ce qui a pu conduire des américains à agir ainsi qu'il a lui-même bombardé le Japon à la fin de la guerre et aurait sans doute accepté de lâcher une bombe atomique, décide de retrouver des témoins de ce crime de guerre. Il parvient à convaincre sept participants au massacre de témoigner sur la centaine de soldats en leur promettant de ne pas déformer leurs propos et les invitant à se débarrasser ainsi du poids de leur silence.

Sept soldats acceptent de témoigner bien qu'ils aient signé un engagement de ne rien dire mais qui est en contradiction avec le premier amendement. Sur les sept, deux mentent en affirmant n'avoir pas participer eux-mêmes au massacre et leur témoignage n'est pas retenu. Sur les cinq soldats qui témoignent dans le film deux arrêteront rapidement de tirer alors que trois avancent des semblants de justification.

 

 
présente
 
The savage eye de Joseph Strick