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Coffret collector Phantom of the Paradise de Brian de Palma

 

Editeur : Carlotta-Films. Avril 2017. DVD et Blu-ray 20,06 €. En coffret collector 2 DVD+ 1 Blu-ray. 50,16 €.

Avec Phantom of the Paradise, Brian De Palma revisite Le Fantôme de l’opéra tout en s’inspirant des mythes de Faust, Frankenstein et Dorian Gray. Le compositeur Paul Williams signe une bande-son devenue culte, mêlant le meilleur des influencesmusicales des années 1970 – pop, glam rock, heavy metal… Le cinéaste de Body Double réalise ici une comédie musicale d’horreur rock unique en son genre, brillante métaphore d’une industrie de l’entertainment toute puissantequi broie tout sur son passage. Un cauchemar grandiose et baroque à contempler pour la 1refois dans sa restauration 2K !

Phantom of the Paradise (1974) s'inscrit dans la relève qu'apporta le rock au film musical. Après Woodstock (Michael Wadleigh, 1970), sortiront ainsi The Rocky horror picture show (Jim Sharman, 1975) et Tommy (Ken Russell, 1975). Encadrant cette trilogie, Cabaret (Bob Fosse, 1972) et La fièvre du samedi soir (John Badham, 1977) et New York, New York (Martin Scorsese, 1977), montrent toutefois la brièveté de cette apogée du film d'opéra-rock. Phantom of the Paradise n'aura d'ailleurs qu'un accueil mitigé, tant les adolescents qui devaient constituer son public essentiel furent surpris par son constant mélange des genres, allant du burlesque (Goodbye, Eddie, Goodbye) au tragique (le suicide raté) en passant par le romantisme de sa chanson phare (Old Souls).

Au fil du temps, le film deviendra culte, d'abord pour la qualité des chansons composées par Paul Williams. Brian de Palma demanda au compositeur du film d'interpréter le rôle de Winslow Leach mais Paul Williams ne se trouvait pas assez grand pour être en mesure de faire peur et préféra interpréter le rôle du voleur de musique plutôt que celui qui la compose, laissant ce rôle à William Finlay. Brian de Palma approuva, estimant que son physique, "très petit, très étrange mais très intéressant" ainsi que son "humour noir" siéraient au personnage. D'autre part, son aspect napoléonien, aussi inquiétant que séducteur, rappelait la personnalité controversée du producteur Phil Spector.

Le film est aussi culte pour les multiples défis de mise en scène que De Palma relève en se confrontant aux récits littéraires et cinématographiques qui l'ont précédés.

De Palma adapte Le fantôme de l'opéra, le roman de Gaston Leroux paru en 1910 au travers de son adaptation par Rupert Julian Le fantôme de l'Opéra (1925). Le nom de Philbin, le bras droit de Swan, est un clin d'œil à Mary Philbin, l'actrice qui interprète le rôle de Christine dans le film de Rupert Julian. Le personnage de Faust et le contrat signé avec le diable reprend, dans la signature avec la goutte de sang d'un contrat illisible, un plan du Faust de Murnau. Le Frankenstein de James Whale est aussi évoqué lors du spectacle final. De Palma transpose aussi la malédiction du Portrait de Dorian Gray : c'est la pellicule qui, remplaçant le tableau, conserve l'apparence de Swan. Le cabinet du docteur Caligari (Robert Wiene) est évoqué avec Beef présenté au public sortant de son cercueil à l'aéroport comme l'éveil de Cesare. Les décors de la chanson "Somebody super like you" ressemblent à ceux du film de Robert Wiene.

Bien entendu, De Palma cite Hitchcock. Mais la référence à Psychose et l'assassinat dans la salle de bain, au premier degré dans Sœurs de sang, son précédant film, se teinte cette fois d'une ironie et d'une distanciation assumée : Beef se voit cloué le bec par une ventouse servant à déboucher les tuyauteries. Le canon de fusil visant Phoenix lors du spectacle final évoque aussi la scène du Royal Albert hall et le canon sortant des teintures dans L'homme qui en savait trop. Autre fil rouge propre à De Palma l'assassinat en direct à la télévision voulue par Swan sur Phoenix, souvenir du traumatisme de l'assassinat du président Kennedy vue au travers du Zapruder film.

Mais la référence la plus virtuosement mise en scène est celle au célèbre plan séquence ouvrant La soif du mal. Brian de Palma va jusqu'à le doubler en le présentant en split-screen, la même séquence étant vue par deux caméras. La première donne à gauche de l'écran, une reprise ironique du plan séquence de Welles, allant jusqu'à faire dire au chanteur blond qu'il entend un tic tac auquel il est donné la même réponse que dans le film de Welles : "C'est dans ta tête". La seconde caméra, dont on voit le rendu à droite, donne un plan séquence plus mobile allant saisir par exemple Swan à la fin du plan regardant l'explosion de la voiture.

Brian de Palma révise ses classiques
 
 
Fantôme de l'Opéra (Rupert Julian, 1925)
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 SUPPLÉMENTS DVD et Blu-Ray.

Un documentaire rétrospectif sur le tournage et l’impact du film jusqu’à aujourd’hui.

SUPPLÉMENTS exclusifs du coffret