coffret Kenji Mizoguchio chez Carlotta-Films
Cinq femmes autour d'Utamaro en édition simple DVD
(Cinq femmes autour d'Utamaro en édition simple DVD)

Coffret 3 DVD, 5 films : DVD1 : Cinq femmes autour d'Utamaro. DVD2 : L'épé Bijomaru et L'amour de l'actrice Sumako. DVD3 : Les femmes de la nuit et Flamme de mon amour.

Editeur : Carlotta, juin 2007. Langue : japonais. Sous-titres: français. Son : mono. Format : 1,37.

Bonus DVD 1 :

  • Misère et grandeur de la beauté (22 mn) Une analyse de Jean Douchet.
  • Yoshiwara et le Monde Flottant (22 mn) Hélène Bayou présente Yoshiwara, quartier des plaisirs de l'ancienne capitale du Japon de l’ère Edo
  • Images d’Utamaro (17 mn) Kitagawa Utamaro en quelques estampes par Hélène Bayou, d'après le catalogue Images du Monde Flottant
  • Entretien avec Kaneto Shindô (11 mn) Le réalisateur et scénariste Kaneto Shindô évoque ses sentiments sur Cinq femmes autour d’Utamaro et revient sur les choix artistiques de Kenji Mizoguchi au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Bonus DVD2 :

  • L’Épée Bijomaru et L’Amour de l’actrice Sumako par Jean Douchet (4 mn, 5mn)
  • Entretien avec Kaneto Shindô (11 mn) Le réalisateur et scénariste Kaneto Shindô évoque avec passion ses sentiments sur L’Épée Bijomaru et revient sur l’importance de Kenji Mizoguchi au sein de l’art cinématographique japonais.
  • Kenji Mizoguchi de 1945 à 1949 (30 mn) Charles Tesson revient sur les cinq films de Mizoguchi réalisés durant la période où l’occupant américain contrôlait le cinéma japonais.

Bonus DVD3 :

  • Les Femmes de la nuit et Flamme de mon amour par Jean Douchet (2x 5 mn)
  • Entretien avec Kaneto Shindô (14 mn) Le réalisateur et scénariste Kaneto Shindô évoque l’importance de la figure féminine chez Kenji Mizoguchi.
Mizoguchi "années 40" : de L’Épée Bijomaru (1945) à Flamme de mon amour (1949)

 

Misère et grandeur de la beauté (22 mn) par Jean Douchet

Kenji Mizoguchi se sert d'Utamaro pour nous livrer son art poétique. Le peintre est un double transparent du metteur en scène. Peintre fut le premier métier de Mizoguchi et tous deux ont porté un grand intérêt aux femmes des milieux frustres, courtisanes ou prostituées. Ils exaltent la beauté intérieure et ont une conception de l'art nécessaire, exigeante, vitale. Utamaro sortant de prison c'est comme Mizoguchi sortant de la guerre, empêchés l'un et l'autre de créer pendant trop longtemps.

Takasode et Okita, les deux plus belles courtisanes, de Edo sont unies par une passion pour un homme faible et veule qui conduit à une tragédie meurtrière. Okita la plus indépendante socialement n'en sera que la plus dépendante amoureusement. Opposition également entre Yokie fille d'un maître de peinture et de Oran, fille de roturier. Oshin, la cinquième femme autour d'Utamaro est la seule femme ordinaire, la seule qui ne sera pas victime de sa beauté.

L'excès conduit à la lente et inexorable érosion de l'enthousiasme ainsi que l'expérimentera Seinosuke. La vie d'Utamaro est entièrement dédiée à l'art sans aucune des facilités qui s'y rapportent, l'argent ou la vie sans contrainte morale.

La beauté évidente, conçue par les puissances politiques et d'argent est aussi fausse que la démarche difforme imposée aux courtisanes, fillettes promises à l'état de courtisane lors du cérémonial printanier sous les cerisiers en fleurs, procession annuelle de présentation des courtisanes qui fait l'ouverture du film.

Surtout ne pas fantasmer le réel mais bien plutôt percer le réel.

 

Images d’Utamaro (17 mn) par Hélène Bayou

Hélène Bayou, conservatrice au musée national des Arts asiatiques-Guimet présente quelques estampes de Kitagawa Utamaro d'après le catalogue Images du Monde Flottant (exposition au Grand Palais septembre 2004 - janvier 2005).

 

Kenji Mizoguchi de 1945 à 1949 (30 mn) par Charles Tesson

L'épée Bijomaru est encore réalisé sous le régime japonais. Les Américains exigent ensuite de l'industrie japonaise du cinéma des films qui critiquent le système militaire et fassent l'apologie de la démocratie et de l'émancipation féminine telle qu'elle a pu se développer sous l'ère Meiji lorsque le pouvoir impérial destitue les samouraïs en 1873, interdit le port du sabre. Néanmoins ce régime finira par se transformer en complexe militaro-industriel qui conduira à la guerre. Les consignes américaines sont donc très strictes : soit du cinéma contemporain soit du cinéma se passant sous l'ère Meiji. C'est ce que fera Mizoguchi, très à l'aise avec le modernisme social promu par les Américains avec d'une part femmes de la nuit dont l'esthétique s'inspire du néoréalisme et L'amour de l'actrice Sumako et Flamme de mon amour d'autre part qui se situent à la fin du XIX


Mizoguchi aurait pu avoir plus de soucis avec Cinq femmes autour d'Utamaro situé en pleine période Edo mais il ira plaider sa cause auprès des américains en leur affirmant que le peuple aimait Utamaro.

Mizoguchi, qui est un cinéaste moderne, est pourtant fortement ancré dans la tradition japonaise. Ses grands plans-séquence avec profondeur de champ sont très proches d'une esthétique théâtrale du No et de la peinture sur grands rouleaux.

 

 
présente
 
Kenji Mizoguchi, les années 40