Editeur : Carlotta-Films. Septembre 2012. Nouveaux masters restaurés HD Version Originale. Sous-Titres Français. DVD1 : L'assoiffé. DVD 2 : Le maître, la maîtresse et l'esclave. 35 €

Suppléments :

  • Introductions de Charles Tesson (2012, 2 x 7')
  • A la recherche de Guru Dutt (Nasreen Munni Kabir, 1989, 1h30).


Deux classiques du cinéma de Bombay transcendés par la musique et le chant. Réalisateur et acteur de légende, Guru Dutt a conçu un cinéma romantique et tourmenté, chargé d’un désir de vie aussi fougueux que douloureux. Qu’ils racontent la misère du poète dans le monde moderne (L'assoiffé) ou le déclin de l’Inde des zamindars (Le maître, la maîtresse et l'esclave), ces deux films sont des récits d’amour par un artiste sans équivalent dans l’histoire du cinéma.

L'assoiffé (1957, 2h19). Poète idéaliste et malheureux, Vijay ne parvient pas à se faire publier. Il doit subir le mépris de ses frères qui ont vendu son cahier à poésies pour une demi-roupie. Une nuit, il rencontre Gulab, une prostituée au cœur d’or qui admire ses textes et le soutient…

Le maître, la maîtresse et l'esclave (1962, 2h24). Un architecte parcourt les ruines d’un palais et se souvient de ce lieu tel qu’il l’a connu dans sa jeunesse. Le palais est alors agité par les vies scandaleuses de deux maîtres décadents. Tout juste arrivé de son village, le jeune et candide Bhootnath est engagé par un producteur de vermillon dont la fille, Jaba, le prend sous sa coupe…

Introductions de Charles Tesson (2012, 2 x 7')

En 1953, Guru Dutt fonde son propre studio pour son quatrième film alors que tous les studios classiques ferment. C'est l'âge d'or du cinéma hindi où les réalisateurs producteurs fondent leurs studios : Raj Kapoor, Mehboob Kahn, Bimal Roy. Dutt engage alors Waheeda Rehman qui jouera, plus tard dans L'expédition (Satyajit Ray, 1962)

L'assoiffé est l'un des plus beaux et accomplis films du cinéma commercial, musical, populaire indien. Dutt produit une scénographie musicale par le chant et la musique qui entrainent la narration et les images. Ce ne sont pas des intermèdes de repos par rapport à une narration dialoguée. Ce sont ou des moments d'évocation nostalgiques ou des nœuds esthétiques et dramaturgiques du film.

L'assoiffé est le premier film de la désillusion après les espoirs de l'indépendance ou de la redistribution des terres dont rendait compte Mother india (Mehboob Khan, 1957). Dans les bas-fonds, la critique sociale est violente.

Caméra mouvante et amour du vent qui vole dans les cheveux comme chez Sternberg : entre un plan rapproché et un gros plan, la lumière a changé. Traverser un plan chez Guru Dutt, du point de vue de la lumière, c'est presque une mélodie. Si chez Ray le visage dit "A quoi pense-t-il ?", chez lui, il est le lieu de l'abandon.

Abrar Avi est le scénariste de Guru Dutt depuis d'Ar-Paar (1954). Après l'échec commercial de Fleurs de papier (1959) Dutt choisit de renoncer à rélaliser. Il est l'acteur principal et le producteur de Le maître, la maîtresse et l'esclave dont il délègue la réalisation à son ami et scénariste.

A la recherche de Guru Dutt (Nasreen Munni Kabir, 1989, 1h30)

Dès Baazi, Guru Dutt s'attache aux mouvements d'appareils. Il demande à V. K. Murthy, son chef opérateur, un plan débutant par un gros plan sur miroir puis un panoramique à la grue avec zoom avant dans la salle.

Dutt est né à Bangalore. Sa langue maternelle est le konkani. Son ourdou est hésitant. Abrar Avi l'aide à préciser ses dialogues et devient son scénariste à partir d'Ar-Paar. Là, Rustom est un Parsi de Bombay avec l'accent particulier du hindi gouailleur, coloré et mêlé d'anglais alors que Kalu vient du milieu du pays.

 

 

 

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Guru Dutt - une légende de Bollywood