Editeur : Carlotta-Films, décembre 2009. 3DVD. Nouveaux masters restaurés DVD1 : La fille des marais, Les piliers de la société . DVD2 : Paramatta, bagne des femmes DVD3: La Habanera.

Suppléments :

  • Présentations des films par Jonas Rosales
  • Entretien avec Douglas Sirk

La fille des marais. C'est la foire aux servantes sur la place du village. Le beau Karsten Dittmar est sur le point d'embaucher l'ancienne servante du maire et s'en va prendre l'avis de celui-ci au tribunal où il se trouve. La dernière affaire jugée est la plainte d'Helga Christmann de la ferme du marais. Elle a servi chez Peter Nolde et demande à celui-ci de reconnaître l'enfant qu'elle porte. La foule présente au tribunal se moque d'Helga et condamne sa légèreté...

Les piliers de la société. Pour le consul Karsten Bernick, homme riche et sans scrupule, une seule chose compte dans sa vie : son fils Olaf, qui doit un jour prendre possession du chantier naval paternel. Un jour, Johann Tonnessen revient au pays. Johann avait émigré vingt ans auparavant, quand Karsten s'était marié avec sa soeur. Il sent rapidement que son retour dérange...

Paramatta, bagne des femmes Londres, 1846. Avec ses mélodies et ses robes suggestives, la chanteuse Gloria Vane fait scandale au théâtre Adelphi. Son amant, Albert Finsbury, est criblé de dettes. Il falsifie un billet à ordre d'un de ses amis. Mais le père de celui-ci découvre la supercherie et veut poursuivre Finsbury en justice. Gloria s’accuse à sa place. Le tribunal, qui veut faire de son cas un exemple, la condamne à sept ans de bagne en Australie....

La Habanera : En voyage à Porto Rico avec sa tante Ana, la belle Suédoise Astrée Sternhjelm succombe au charme des lieux, envoûtée par la musique de "La Habanera" que porte le vent chaud. Lors d'une corrida, elle est subjuguée par la bravoure du séduisant Don Pedro De Avila, venu porter secours à un torero en danger. Elle en tombe amoureuse....

Quatre mélodrames allemands de Douglas Sirk, de La fille des marais à La habanera

Quatre mélodrames allemands soit deux adaptations littéraires réalisées en 1935 et 1936 et deux films avec Zarah Leander, star à la voix séductrice et rocailleuse comme Marlène, tournées en 1937, juste avant la fuite d'Allemagne du réalisateur en décembre de la même année.

La fille des marais , adaptation d'un court roman écrit par Selma Lagerlöf, première femme prix Nobel de littérature en 1909, est un film majeur avec une maitrise totale de son art par celui qui était surtout connu comme un grand metteur en scène de théâtre. Il avait d'ailleurs monté Les piliers de la société en 1923 à Brême.

Avec les forts contrastes entre les lieux, les personnages et les classes sociales Paramatta, bagne des femmes, opère aussi une sorte de transposition de L'opéra de quatre sous, que Sirk avait monté à Brême en 1929. Mais ce mélodramme dont le titre original, Vers de nouveaux rivages, rend mieux compte du lyrisme est avant tout un parcourt qui va, en chanson, du sacrifice et à la rédemption.

Dans La Habanera, on retrouve l'habituel jeu des contrastes et des réversibilités de tant de films de Sirk. Contrastes géographique entre un Porto-Rico, havre de soleil et de douceur et les paysages arides et enneigés de la Suède. Porto-Rico passe du paradis de carte postale (Espagnolade avec la musique de la Carmen de Bizet sur la séquence de la corrida) à l'enfer tout comme le séducteur dont tombe amoureuse Astrée qui devient un tyran, un macho, même sil est rendu complexe par ses vrais sentiments envers elle.

 

Entretien avec Douglas Sirk

Detlef Sierck alla lui-même à Vienne chercher Zarah Leander qui triomphait alors dans une comédie musicale. Les deux films qu'ils tournèrent ensemble firent de l'actrice d'origine suédoise à la voix grave comme Marlène, une star qui allait devenir, contre son grès, l'égérie du cinéma nazie avant de fuir vers sa Suède natale.

En se rendant à Vienne, Sirk pensait trouver une nouvelle Lilian Harvey, interprète du Congrès s'amuse, une blonde légère. Il trouve une blonde au sévère visage et à la beauté classique. Il aime sa voix de baryton, sa nonchalance qui lui rapelle celle de George Sanders, son attitude singulière et la remarquable capacité de son visage à bien refléter la lumière. Exempte de nervosité comme Greta Garbo ou Ingrid Bergman, elle a un "visage de vache" qui fascine la caméra.

Le courant passe immédiatement entre Zarah Leander et Douglas Sirk (elle lui joue le clavier bien tempère de Bach et aime se moquer, critiquer, rire et boire). Du jour au lendemain, il la convainc de quitter Vienne pour Berlin. Là on trouve son corps lourd et difficile à photographier, pourtant, elle convainc rapidement tout le monde.

 

 
présente
 
Douglas Sirk, les mélodrames allemands